l'arbre ou la forêt
Gabriel Meunier
se perdre
en haute mer
en ville en désert
essayez donc en forêt
vous ne serez pas déçus
vous y ferez
belles rencontres
mille insectes sources
petits et grands animaux
brigands vilains rejetés de la société
lutins farfadets sorcières et bonnes fées
mais aussi ermitages renoncements et monastères
planter des arbres
des milliers d'arbres
ne suffit pour créer une forêt
plantations alignées même âge même espèce
en ces villes-forêts balisées vous pourrez cependant vous perdre
de rencontres
vous ne ferez beaucoup
rares animaux perdus affamés
des bûcherons ? la machine gronde !
rencontrer le "gestionnaire" ? loin d'arbres tutélaires
il calcule profit de la dernière coupe et prépare les plantations de l'an prochain
la croissance économique n'aime pas la forêt
les paysans gardaient soigneusement haies bois et communaux
pour chauffage animaux ; maintenant n'y sont qu'épaves gravats et plastiques
un jour des monstres machines dévorent ces lieux où le temps ne comptait pas
Se perdre se cacher renoncer
forêt divinités tutélaires
opposée des orgueilleuses cités
des tours de verre des horloges numériques
leurs fractions de seconde si loin des histoires pour enfants sages
et des autres
Très joli texte, Gabriel. L'expression "villes-forêts balisées" me parle beaucoup.
· Il y a plus de 5 ans ·Il y a deux jours, je me suis promenée dans une hêtraie exploitée à l'ancienne : branches basses dégagées, rejets supprimés, gestion intelligente des arbres. Le résultat est saisissant : une forêt qui respire la santé, illuminée de soleil et d'air jusque dans les moindres endroits et des arbres qui semblent heureux de leur sort. Sur l'autre côté du chemin, des sapins plantés géométriquement, qui se livrent une bataille cruelle et fraternelle pour rejoindre la lumière. Aucune vie, aucun son, ces arbres sont déjà des morts-vivants.
Sy Lou
Bonne conclusion ! Merci
· Il y a plus de 5 ans ·Gabriel Meunier
il me semble qu'elle peut sauver le monde ; mais nous devrons redevenir des lutins farceurs ignorants !
· Il y a plus de 5 ans ·Gabriel Meunier
La forêt... quel sujet ! bonne idée, Gabriel
· Il y a plus de 5 ans ·Alain Balussou
En effet, la croissance économique n'aime pas la forêt. Ce qui serait bien c'est qu'on continue à introduire la végétation dans les villes, à la verticale, l'architecture végétale ça a du bon comme à Paris, ça aide à lutter contre les fortes chaleurs. Merci pour votre texte.
· Il y a plus de 5 ans ·aile68
Une forêt primaire pousse en sept siècles, une bagatelle ! Autant dire qu’il n’en existe plus beaucoup sur Terre. Certains pays, à l’instar du Costa-Rica, ont en fait leur richesse, les touristes y viennent plus nombreux d’années en années pour admirer la faune et la flore sauvage d’un temps reculé, pratiquement disparu. J’adore le Costa-Rica. ;o))
· Il y a plus de 5 ans ·Hervé Lénervé