C'est un temps qui se rouille : - tu sais bien que les fleurs ont quelque chose d'éphémère, et qu'elles se replient une fois leur rôle accompli - .
Je vais me garder du froid, boire un peu de vin . Il ira réchauffer mes veines , soulager ma peine, puisqu'il faut que je te quitte...
Adieu. Il faut que je t'abandonne , avant que mon sang ne se fige , que je replie mes tiges, range mes feuilles, pour me préparer à l'automne.
Je vais m'enfouir sous terre , emporter avec moi ton sourire , dans l'humus et la tourbe . Il me bercera avant de m'endormir , quand j'aurai enterré l'été.
Le soleil est parti ailleurs , et les ombres s'allongent : il fait beaucoup plus sombre sur terre . Mais moi, j'ai gardé ta lumière , et le silence la prolonge .
Ne pleure pas sur ton sort , - c'est seulement que je dors : En moi, sont imprimés, les profondes empreintes, de tes bras et celles de ton étreinte .
Ne crois pas que je vais mourir : je prépare en secret , de nouvelles fleurs à venir . Quand la neige aura ôté son manteau, je quitterai mes oripeaux.
Je renaîtrai de mes cendres, le printemps ne se fera pas attendre alors tu me retrouveras sous un autre aspect : une année sera passée, mais l'avenir ne s'est pas épuisé.
Si je suis comme cet arbre, là-bas, tu ne pourras plus avec tes bras, seulement, en faire le tour ; c'est aussi qu'a grandi mon amour, insensiblement sans que tu t'en aperçoives.
L'hiver me m'a pas assassiné , dans sa triste cave : j'étais bien enraciné , et pour notre nouvelle saison, nous célébrerons la résurrection .
Avais-tu oublié, que , même lente , la vie demeure présente ? La terre se réveille, tiède . Nous en fêterons le renouveau, avec les oiseaux .
Une année est morte : c'est la loi de la nature , mais nous l'avons traversée , et comme tu le vois , je suis encore là pour toi .
Tu glisseras tes vœux sous mes feuilles, délaisseras tes habits de deuil , Nous partagerons des branches, le chant avec celui du vent , courbés sur notre sourire .
( toi qui pensais déjà mourir de solitude et d'ennui, en pensant que je t'avais oubliée, juste parce que quelques feuilles rouillées sont tombées à tes pieds ) !
Respirer dans un instant ( une parenthèse dans la vie ). C'est le rêve qui emporte les soupirs, au bord de l'obscurité. On ne l'imagine même pas, tant il pourrait être définitif . On s'imagine mort en rêve, et peut-être qu'on l'est un peu.
C'est un souffle suspendu, quelque part entre ciel et terre, emporté dans la folle rotation de la terre... une moitié de jour , la lumière, l'autre la nuit. On refait l'essai pendant le sommeil...
Imagine lors de ces fêtes foraines, une roue lancée à vive allure, ( on gagnera le lot désigné par le chiffre où la languette métallique se trouve lorsque la roue s'arrête ). On passe alternativement des cases obscures aux claires. On souffle le chaud et le froid, la glace, le vent, le soleil, en parcourant toutes les cases imaginables.
Et mourir est la suspension définitive, arrêté là où on se trouve. Il n'y a plus d'alternative, plus de variation de saison. En fait, le rêve a plongé dans l'indescriptible, et personne n'en revient pour le décrire, justement.
On se doute seulement que les feux d'artifice continuent, que les rues scintillent de files de voitures, que les étoiles nous font des signes au loin, que le manège continue, mais sans nous, désormais aspirés par la nuit.
-
· Il y a plus de 6 ans ·C'est un temps qui se rouille :
- tu sais bien que les fleurs
ont quelque chose d'éphémère,
et qu'elles se replient
une fois leur rôle accompli - .
Je vais me garder du froid,
boire un peu de vin .
Il ira réchauffer mes veines ,
soulager ma peine,
puisqu'il faut que je te quitte...
Adieu. Il faut que je t'abandonne ,
avant que mon sang ne se fige ,
que je replie mes tiges,
range mes feuilles,
pour me préparer à l'automne.
Je vais m'enfouir sous terre ,
emporter avec moi ton sourire ,
dans l'humus et la tourbe .
Il me bercera avant de m'endormir ,
quand j'aurai enterré l'été.
Le soleil est parti ailleurs ,
et les ombres s'allongent :
il fait beaucoup plus sombre sur terre .
Mais moi, j'ai gardé ta lumière ,
et le silence la prolonge .
Ne pleure pas sur ton sort ,
- c'est seulement que je dors :
En moi, sont imprimés,
les profondes empreintes,
de tes bras et celles de ton étreinte .
Ne crois pas que je vais mourir :
je prépare en secret ,
de nouvelles fleurs à venir .
Quand la neige aura ôté son manteau,
je quitterai mes oripeaux.
Je renaîtrai de mes cendres,
le printemps ne se fera pas attendre
alors tu me retrouveras sous un autre aspect :
une année sera passée,
mais l'avenir ne s'est pas épuisé.
Si je suis comme cet arbre, là-bas,
tu ne pourras plus avec tes bras,
seulement, en faire le tour ;
c'est aussi qu'a grandi mon amour,
insensiblement sans que tu t'en aperçoives.
L'hiver me m'a pas assassiné ,
dans sa triste cave :
j'étais bien enraciné ,
et pour notre nouvelle saison,
nous célébrerons la résurrection .
Avais-tu oublié, que , même lente ,
la vie demeure présente ?
La terre se réveille, tiède .
Nous en fêterons le renouveau,
avec les oiseaux .
Une année est morte :
c'est la loi de la nature ,
mais nous l'avons traversée ,
et comme tu le vois ,
je suis encore là pour toi .
Tu glisseras tes vœux sous mes feuilles,
délaisseras tes habits de deuil ,
Nous partagerons des branches, le chant
avec celui du vent ,
courbés sur notre sourire .
( toi qui pensais déjà mourir
de solitude et d'ennui,
en pensant que je t'avais oubliée,
juste parce que quelques feuilles rouillées
sont tombées à tes pieds ) !
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RC -
rechab
avec toi, mourir d'ennui , surement jamais
· Il y a plus de 6 ans ·Susanne Derève
☻ ♥ ♣ ♦
· Il y a plus de 6 ans ·rechab
"une parenthèse dans la nuit "
· Il y a environ 8 ans ·--
Respirer dans un instant ( une parenthèse dans la vie ).
C'est le rêve qui emporte les soupirs, au bord de l'obscurité.
On ne l'imagine même pas, tant il pourrait être définitif .
On s'imagine mort en rêve, et peut-être qu'on l'est un peu.
C'est un souffle suspendu, quelque part entre ciel et terre,
emporté dans la folle rotation de la terre...
une moitié de jour , la lumière, l'autre la nuit.
On refait l'essai pendant le sommeil...
Imagine lors de ces fêtes foraines,
une roue lancée à vive allure,
( on gagnera le lot désigné par le chiffre
où la languette métallique
se trouve lorsque la roue s'arrête ).
On passe alternativement des cases obscures aux claires.
On souffle le chaud et le froid, la glace, le vent, le soleil,
en parcourant toutes les cases imaginables.
Et mourir est la suspension définitive, arrêté là où on se trouve.
Il n'y a plus d'alternative, plus de variation de saison.
En fait, le rêve a plongé dans l'indescriptible,
et personne n'en revient pour le décrire, justement.
On se doute seulement que les feux d'artifice continuent,
que les rues scintillent de files de voitures, que les étoiles
nous font des signes au loin, que le manège continue,
mais sans nous, désormais aspirés par la nuit.
RC
rechab
très beau texte : aspirés par la nuit , c'est cela , et j'aime l'image de cette roue de fête foraine
· Il y a environ 8 ans ·Susanne Derève