L'Aube du noir

Troublée par la nuit, je t'ai suivi.

Étourdie par le vin, je t'ai pris la main.

Des regards échangés, des envies insensées.

Mon corps est brûlure, mon coeur une éraflure .

Sous le reflet de la lune pleine, le désir m'effleure sans peur .

Je me tends, j'attends, je te tends ma bouche, je ne suis plus farouche .

Tremblante, mon corps, mon âme mis à nus.

Pas un mot n'y une parole, le silence en parabole,

Adossée au mur, prisonnière de ton ombre murmure

Ton souffle un vent, ton odeur serpent .

Le froid du matin m'a glacé les reins.

Mon passé n'est plus rien, mon futur une rature

Mon présent a brillé, tu m'as refusé.

Je t'ai vu repartir, comme un brumeux souvenir

Ta longue aube traînant dans le soleil naissant,

De ta faux tu m'as salué de là-haut.

Le soleil s'est levé, avais-je rêvé ?

Une demie-inconscience, une lutte incessante

Je ne devais pas mourir, seulement sourire.

Tu es venue me revoir, me teinter de désespoir,

Pour me faire comprendre, au travers de tes méandres

Que la vie est plus belle que la mort, que je dois fuir les remords.

Ainsi, maintenant je sais, quand dans les moments de regrets,

Quand je te vois trainant sous ta robe les esprits méprisants, 

Quand le froid de ta main se glisse sur mon corps chagrin,

Que dans un monde plus qu'immonde

Il vaut mieux préférer une vie même moins jolie

Qu'une mort mauvaise aux parfums de malaise.

Ainsi va la vie, ainsi pour moi je pris

La meilleure des décisions, sur une planète peuplée de cons

Vivre à en être ivre, savourer jusqu'à ce que j'aille peupler

La robe noire du désespoir,

Mais pas avant que je n'ai plus aucun espoir

Que le jour se lève, et qu'un autre prend la relève. 

SLM

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