L'Aurore

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  J'ai toujours eu peur de ce que je ne pouvais voir par ma fenêtre. Il est 14h34 et la nuit ne fait que ramper vers moi.

  Alors que je me vois glander devant mon écran, je pense à elle. De toute façon j'ai quasiment toujours été insomniaque. Il suffit de remonter à mon adolescence, le lien entre la découverte de ma part sombre et cette fatalité me paraît maintenant clair. On découvre quoi à l'adolescence ? on découvre peut être la peur pour la première fois, ou plutôt la crainte.. de moi même...? et encore c'est pas assez précis ! bon... L'amour ? non. En plus d'être cliché c'est à côté de la plaque. L'autre ? L'inconnu ? je divague... J'ai pas besoin de plus de personnes que moi pour déprimer.

  La mélancolie naît-t'elle toute seule ? Bon au final j'ai atteins à cet âge la forme "parfaite" de cet être dépressif et solitaire - dans la tête - que je suis aujourd'hui.

  La mélancolie n'est pas une fatalité, mais sa présence suffit à comprendre qu'elle s'est installée pour un bon moment. Et on s'y complaît très vite !

  2h14 et la terreur nocturne frappe. Elle frappe comme la sonnerie d'un minuteur qu'on osait à peine regarder de travers. Une souffrance immuable reste toujours invisible pour les autres. Et c'est avec elle que je continue mes habitudes.


  J'ai envie de fumer... Je vais chercher une pomme ! L'attente suffit au plaisir.

  Le trognon dans la poubelle et la clope au bec, je passe le temps. Ce soir la lune est tombée trop bas, je me contenterais de ma veilleuse. Elle éclaire mal mais bon les habitudes me permettent d'assumer ma vie. D'ailleurs en parlant d'habitudes, je vais finir ma clope par la fenêtre, j'adore mêler l'air pure à cette addiction.


  *Un vrombissement infernal se dessina peu à peu dans le ciel ! Le calme tremblant de peur laissa place aux flammes vertes et rouges qui vinrent fissurer l'espace en deux ! L'attente fût brève mais le carnage n'en fût pas moins délivrant. Sur l'horizon émana une aurore boréale aux airs d'apocalypse ! Cette dernière emporta les corps perdus par milliers. La masse ténébreuse des bâtiments faisait à présent frissonner par leur netteté mystérieuse. Un mur de son et de poussière vint briser toutes les vitres aux alentours ! Le souffle aux multiples harmonies fût déchirant par sa splendeur et sa force !*


Enfin ! L'aurore telle que je l'imaginais ! La terreur, le supplice, l'éternel réduit à néant. Quelle beauté !! Je ne connais pas la mort, seulement une beauté infini qui m'arrache de l'insoutenable. Tant de nuits d'attentes et aucuns espoir gachés. J'aime l'existence. Je vous aime... A jamais.


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