L'avis des animaux...
Jean Claude Blanc
L'avis des animaux
On a le verbe haut, en gonflant le jabot
Nous croyant des génies, sortis de grandes écoles
En fait, sinistres idiots, des humains, grands guignols
Qui ne demandent jamais, l'avis des animaux
Chacun fait le devoir qui lui est assigné
Nanti de son CV, diplômes, facultés
Pour trouver du boulot, on rebat le pavé
A tout prendre je préfère, la vie des emplumés
On passe nos vacances, dans les coins recherchés
Au bord de la grande bleue, surtout parce qu'il fait beau
On joue les gros malins, pour les bêtes, débusquer
En ne respectant pas, l'avis des animaux
De société fumeuse, on est les godillots
On ramène la paye, mais y'en a pas bien gros
On rame, on s'acharne, on n'en a jamais trop
Elles sont plus présentables, les têtes d'étourneaux
Où est passé le temps des chroniques rupestres
De Frédéric Rossif, jadis, montreur de bêtes
Aventures fabulées, les ai encore en tête
Sans arrêt me répète, la nature est bien faite
Y'en a qui font des fables, leur propre théorème
Faisant braire les ânes, de pauvre race humaine
Tellement on veut mimer les petites bestioles
On se ridiculise, à inverser les rôles
Si on s'interrogeait, ce qu'ils pensent de nous
Ces mignonnes belettes, et nos joufflus nounours
On n'ose l'imaginer, car on deviendrait fous
Notre air supérieur, en prendrait sacré coup
Le bipède à jugeote, depuis qu'il est sur Terre
Met toute son ardeur, à en faire un désert
Prédateur furieux, se regarde le nombril
La vie des animaux, c'est chef-d'œuvre en péril
Alors on est surpris, que notre luminaire
Se montre parfois sévère, et se mette en colère
Eruptions volcaniques, et tremblements d'enfer
On est désemparé, ne sachant trop que faire
On invoque les oracles, de prières coutumières
Et même du baromètre, on espère des éclairs
Mais jamais on observe, les rites des animaux
Sensitifs, instinctifs, dépassent notre cerveau
On raconte aux gamins, l'histoire des perdreaux
Qui se cachent dans les blés, quand l'été, il fait chaud
A force de ressasser, on se glisse dans leur peau
Avec le mérite, de confondre les dévots
Les savants sont penchés, sur les tripes des bestiaux
Souris laboratoires, sont objets d'expériences
Il faut les sacrifier, pour comprendre nos maux
Peut-être qu'au fond d'elles, nous souhaitent meilleure chance
Chacun derrière ses grilles, en compte les barreaux
Qui est le plus verni, la bête ou le bourreau
En fait, tous condamnés, à jamais prisonniers
De quel côté de la cage, se trouve la liberté
Moi, j'ai pris mon parti, celui de m'abstenir
Me garder de juger, subir les empires
De cette société, qui ne voit rien venir
Au seuil de son déclin, prévoit bel avenir…
Au début, y'avait rien, du sable, des galets
Ont germé quelques graines, molécules indolentes
Fallut des millénaires, hasardeuse circonstance
Sont apparus les hommes, qui ont tout bouleversé
Mais malheureusement, tous ces « déconnateurs »
A force de cogiter, allaient faire führer
Transition animale, à petits pas feutrés
A poursuivi sa route, sans nous rien demander
Qui est le mieux loti, pas nous, j'en ai bien peur
On est en surrégime, d'inventions, les meilleurs
L'animal affamé, ne chasse que pour manger
Le reste de son temps, il le passe à pioncer
La vie des animaux, bien sûr qu'elle nous inspire
Son avis personnel, jamais ne le délivre
On a conquis les mers, devenus tristes sires
Campés sur nos idées, délirent nos désirs
On n'est pas tous issus, de cuisse de Jupiter
A toutes nos inepties, on doit faire la guerre
Comme bêtes dressées, on a l'instinct grégaire
Un loup garou en nous, sommeille dans sa tanière
On voit en l'animal, ce qu'il a de sauvage
L'homme bien policé, va pas lui rendre hommage
Ce serait s'abaisser, se couvrir d'outrages
Pourtant nous en apprend, la vie des animaux
Mais jamais on écoute, l'avis des Ostrogoths
JC Blanc février 2021
Ha ! si les animaux pouvaient parler, que de reproches ils nous feraient !! Mais la liste serait bien trop longue....
· Il y a plus de 3 ans ·Louve