Le beignet de Parmesan (1).

Le vent finissait de balayer devant la porte les écarts de son langage, dans celui où l'être humain pas plus gros qu'un pouce se serait senti trop à distance de son petit doigt:

- Et si tu reviens avec ta tronche de bâtard, crois-moi, tu finiras avec la marque de ma reconnaissance sur la gueule !

Paul avait intimé un soupçon de baiser sur la joue de Betty à l'abri de mon regard, à l'encoignure des deux murs du petit cabanon où poussent des orchidées voluptueuses et fragiles, alors que je coupais dans le jardin 3 feuilles de menthe ridicules après mon travail pour un Mojito bien mérité: Dans notre île, et comme il n'y a rien d'autre à faire si ce n'est du surf ou se la taper dure, et qu'on s'estime heureux de ne pas avoir tout à reconstruire pour un cyclone, on boit de plus en plus en caressant la chance et la déesse Négrita.

Paul embrasse énormément. Il dit que cela vient de son plus jeune âge et inculqué de par sa mère, quand celle-ci à trop vouloir remercier Jésus d'avoir un si bon fils, lui donnait des tas de petits bisous sur le front à l'entrée de l'église comme autant à la sortie de l'école pour se pardonner d'être en retard du pressing en double file.

- Non maman, ça suffit ! Arrêtes de me faire des Kiss de partout devant tout le world, j'passe pour une Halloween de thirty october et toi une mother de Leader Price, that's it ! Merde à la fin !

Paul avait pris anglais en première langue pour pas faire du foot et des phrases légères.

- Tu ferais mieux d'apprendre le Latin, au moins t'aurais des bases et des cuisses d'homme ! disait sa mère.

C'est lors d'un premier voyage scolaire qu'il avait su répondre de son camarade lui lançant 'Trou du cul' pour lui avoir piqué la plus jolie fille du car parce qu'elle sentait bon la vanille,  que dans une langue matinée de latin maternel il avait répliqué: 'Agnus toi-même ! '... pour ne pas dire petite beat.