Le Blog de Lulu
touag
Le parapluie de Lulu sentait la moisissure odeur de là-bas de cette terre sous un ciel couvert de pluie rêvée.. de douceur si lointaine dans les esprits.
Elle se promenait avec son machin déployé comme si l'averse était. Elle savait pertinemment que les hommes accoudés au comptoir de couleur cuivrée, pensaient qu'elle avait une araignée au plafond mais Lulu s'en foutait comme de sa première danse. Marchant droit sur moi comme une poupée déhanchée et toujours ce sourire accroché à ses lèvres comme marbrées couleur de cette terre.
Sa tête était recouverte d'un tissu bleu et vert. Son corps étoffé comme pour mieux plaire en semblant jongler à chacun de ces pas dont la taille était emprisonnée dans un boubou comme le veut la coutume ici enfin, là-bas. Le foulage de ses pieds me faisaient penser à un prédateur ayant repéré en jouant avec une quelconque proie juste pour le plaisir de la terrifier. Ils avaient une autre allure joliment dévêtus soulevant à eux seul une fine poussière ancestrale presque brillante d'or.
L'instant d'après la silhouette de Lulu dont j'avais détourné mon regard pour me faire une idée d'ailleurs me fît soudainement face. Gêné car ne sachant quoi dire et ou quoi faire devant un tel spectacle de beauté car il faut le dire, Lulu, que j'avais surnommée ainsi, était une belle femme enfin une belle enfant.. bref je sais plus!
Elle se mît à faire quelques pas qui ressemblaient à une danse sa silhouette frôlant mon torse de sa tunique.
Une vision des choses dont elle ne se doutera jamais. Une apparition merveilleuse m'emmenait loin d'ici un instant le temps de fermer mes yeux mais de les rouvrir aussi sur un spectacle pas toujours enchanteur. D'une voix grave à l'accent assuré Lulu me dit : '' prend moi ! prend moi en photo ! allez vas-y prend moi ! ''
Un matin, le parapluie de Lulu a été retrouvé sur une colline non loin de sa case comme jeté au sol. Séparé d'elle. Des gamins ignorant la scène du parapluie jouaient sans se rendre compte qu'un drame venait peut-être de se produire. Sur l'absence de Lulu aucun d'eux et même personne ne dit quoi que ce soit. Pays où on ne pose pas de questions.
Après tout qu'est-ce qu'on s'en fou de Lulu !
Les esprits émanant des sorciers rôdaient sur les scènes de ces différents théatres sans fins munis de balcons inondés de vide pénétrant le mien mon esprit. Lisant dans mes pensées caressant mes craintes jubilant sur mon sort. Un jour, des jours, tous les jours, on percevait dans ces sentiers de merde ces dédales de rues gouvernées par des dictateurs, une tête comme ayant été nommée par une bande de fans aux multiples pouvoirs, une caste secrète, un club privé, un véritable conseil noir à la tête du néant qui décidait de tout; une mafia. Lulu avait été choisie comme ambassadrice de ces dédales de rues pourries et à l'envers. Elle avait disparue aussi vite.
De cette pagaille d'un jour nouveau, tout droit sortie d'une boîte magique, une allure féminine se faufilait en véritable sirène aux seins légers la taille bordée elle aussi d'un boubou les lèvres faisant la mou, gourmandes et peut-être même poivrées. Femme se démenant et posant comme cette star sur papier glacé figée sur la porte d'un bordel. Ce petit bout de femme agitait le fameux parapluie de Lulu à la couleur des siens et dont elle seule, Lulu, avait semble-t-il eu ce privilège de détenir sans parler de pouvoir.
Non loin des hommes accoudés au comptoir de couleur cuivrée, elle attendait je ne sais quoi. Le même rituel saccadés de pas une danse une virée des dieux peut-être une récrée en forme de mode sans pointures, un mixage de beauté et de miséricorde le tout jetés dans la cour d'un pays en pointillé plombés de ricochets attendant juste d'être remarquée.
En y repensant je n'ai jamais vraiment su pour Lulu mais aujourd'hui je me doute bien mais à quoi bon.. à quoi bon.
merci pour votre passage!
· Il y a plus de 11 ans ·touag
Un texte fort,très émouvant.Merci.CDC
· Il y a plus de 11 ans ·lysettelea
merci à vous
· Il y a plus de 11 ans ·touag
Des mots images et émotions.
· Il y a plus de 11 ans ·cdc, merci pour ce texte.
Michele Hardenne