Le budoka
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BUDOKA: ce mot à consonance lointaine et guerrière possède aussi une signification ésotérique, connue de peu de gens, et qui désigne les membres d'une confrérie particulière à notre contrée.
Sa décomposition en permet de mieux saisir le sens profond :
BU: vient de "boire", mais se prononce "bou", peut-être en référence aux borborygmes qu'éructe le compagnon après consommation excessive.
DO: première syllabe de "Domaine", un des buts auquel tend le budoka désargenté et obligé de se contenter de gros rouge.
KA: là, plusieurs versions sont possibles :
- première syllabe de "karaffon" -carafe dans notre langue.
Cet ustensile, utilisé seulement par les experts de haut niveau, sert à la décantation des breuvages supérieurs.
- viendrait aussi de "canon", mais sous-entend une trivialité que nos fiers chevaliers n'ont pas.
- d'aucuns affirment encore que cette syllabe proviendrait de "Cahors". Cela semble peu probable, car concerne une région trop limitée de notre pays.
La première version paraît la meilleure ; ainsi, parallèlement à "celui qui pratique la voie de la guerre", BUDOKA est aussi, "celui qui boit du vin d'un grand domaine, décanté dans une carafe".
Ce terme difficilement traduisible dans notre langue désigne en fait tous les pratiquants acharnés qui, à différentes techniques de combat, ajoutent une grande compétence en l'art de "lever et vider le verre".
En général, les participants se réunissent en un symposium en l'honneur d'un évènement et fêtent soit une victoire soit une promotion, qui un mariage, qui une naissance etc...
Tous les prétextes sont bons. Ne les a t’ont pas vus une année fêter un échec? Alors que contrits et déconfits ils eussent dû masquer leur déshonneur par une tenue grave et décente.
Il faut remarquer que la pratique des arts martiaux leurs confère une grande habileté dans l'art de lever et vider le verre.
Leur technique de libations est précise et juste : même ivre, le budoka est toujours centré quand il boit et exerce un "shimeru' parfait sur le verre ou la bouteille qu'il tient (c’est à dire un contrôle de l'objet afin d'éviter qu'un autre soiffard s'en empare) .
Bien qu'ayant chacun des préférences personnelles, les budokas absorbent n'importe quelle boisson, pourvu que le degré d’alcool soit de deux chiffres.
Blanc, rouge, rosé, champagne, apéritifs, digestifs etc... tout est bon pour les rudes gosiers.
Les mélanges ne sont pas interdits et révèlent parfois, sous la dure carapace du ferrailleur, un mystique, un ténor ou un casanova, voire en fin de banquet un ronfleur.
Ce double entraînement dans l'art de la guerre et du verre forme des hommes à toute épreuve, vaillants et profondément conscients des valeurs humaines.
La maîtrise du budoka, doit se faire au préalable par l'échauffement du coude, très important pour éviter les blessures superflues. On ne dit pas par ailleurs "adjimé" mais "à la tienne". Un sport qui mériterait d'être olympique, merci du sourire, j'ai bien fait de commencer par là :))
· Il y a plus de 13 ans ·leo