Le cadavre exquis

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Cette marre de sang sur le carrelage,
Qui s'échappe de son corps gisant,
Donne aux chiens un délicieux breuvage,
Mais le cadavre lâche un soupir, agonisant.

Le meurtrier dans un dernier geste pousse,
Le sac bientôt vide dans un coin du salon,
Puis passant à la découpe de la rousse,
Sa tête gonfle et dégonfle comme un ballon,

La migraine le prend, ce n'est pas le moment
Trop occupé à briser les os un à un, 
A déchiqueter les chairs sans ménagement,
Il donne les abats à ses chiens, un chacun

Il garde seulement le cœur encore chaud,
Et le dévore, féroce comme un vautour,
Se régalant, il ne pense pas à l'échafaud
La police ne rodant pas aux alentours.

Ses yeux se teintent d'extase cannibale,
Il emporte les restes dans son doggy bag,
Imaginant son dieu, docteur Hannibale,
Derrière lui, cette femme et sa bague.

Quel monstre dirons nous, il faudrait l'abattre
Mais il rôde en chacun de nous, l'animal
Une fois ici, on ne peut se débattre
Nous avons les bas instincts, nous avons le Mal.

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