Le chat et le rat. (FABLE)

aki

"Garde toi, tant que tu vivras, De juger les gens sur la mine." La Fontaine

Un minou au pelage dressé

Vit alors un rat traverser.

Boitant, peinant à marcher

Il s'en approcha à pas feutrés,

Et plutôt que de le chasser

Il voulut dialoguer :

« Dites donc vieux fou,

Pourquoi vous pressez vous ?

Vous avez bien du temps devant vous.. »

Scrutant le rat comme un vautour,

Il ne cessait d'en faire le tour.

« Allons, allons, quel air accablé !

Vous m'avez l'air bien en peine.

Prenez garde ! Un accident est vite arrivé,

Et sur cette route vous ne devriez point traîner..

Petit et vilain que vous êtes !»

Le rat, sans fausse note,

Décide de prendre la chose avec jugeote.

« Reprenez donc votre bonne foi cher ami,

La route vous est toute aussi cachotière

Et il serait suicidaire de ne s'en soucier guère.

Voyez vous, il y a bien une nuance

Car mon corps, bien que frêle et petit,

Échappe bien facilement aux soucis.

Il serait alors insensé

De me penser sans défense,

Là, où face au danger,

Tout peut jouer de la différence. »

Sur ces mots bien ficelés

Le rat reprit sa traversée.

Tandis que le chat qui n'avait pas bougé,

Resta coi, en proie à la réflexion

L'amenant presque à la résipiscence,

Il n'eut prit assez de distance,

Et fut secoué par la situation ;

Car en effet, une voiture arrivait

Et alors que les deux se sauvaient

Le rat eu profit de sa petite taille,

Et Passa entre les roues.

Malheureusement, Le chat privé de cet atout,

Se vit alors mourir lentement.

Le rongeur, lui, s'en tire : il est vivant.

Haletant, il s'approcha

De celui qui l'avait traité de vermine:

Garde toi, tant que tu vivras,

De juger les gens sur la mine.

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