le cimetière du père Lachaise

claire-de-la-chatlys

Des rires aux cris, mon ouïe se perd. S’égare dans leurs joies. Leurs ébats euphoriques. Un plaisir simple d’enfants et bizarrement de certains adultes. Ceux qui ont gardés en eux leur âme de gosse. Je partage leur humeur ce soir. Je suis bien. Je n’ai pas peur malgré la soirée bien avancée et nos pas qui raisonnent. Je marche en bonne compagnie et attend mon supplice édulcoré…

Maintenue par la taille par mon chevalier servant. Guidée dans les ruelles. Bridé au collier par mon souteneur d’une nuit particulière à la recherche d’un lieu particulier, je me fais obéissante. Réceptive. Soumise.

L’atmosphère de la nuit le gagne. Ses mains tremblent. Je sens son excitation. Limite persistante au fur et à mesure que la balade s’éternise. Rendant son envie languissante. Irritante. Exaspérante presque.

La lune entraine nos pas je ne sais où. Loin du monde. Loin des lampadaires aussi. Ses doigts audacieux poussent mon corsage. Du bout de son index, il libère mon téton droit. Le titille. M’excite. De recherche en préliminaires agréables. J’aimerais qu’il me déguste mais la rue n’est pas notre terrain de prédilection pour nos échanges érotiques.

Adeptes de lieux insolites pour s’ébattre, j’aimerais qu’il me fasse découvrir une clairière au clair de lune. Un ruisseau au milieu de rochers. Une piscine donnant sur une falaise mais ce ne sera pas pour ce soir. Tous mes rêves sont impossibles en plein cœur de Paris !

La détermination soudaine de son pas oblige mon esprit à comprendre qu’il a décidé où nous allons. Où il va m’emmener pour me faire vibrer de ses faveurs. Le détour boulevard de Ménilmontant me glace le sang. Même si certains trouvent le cimetière du père Lachaise romantique, j’ai quelques doutes à ce sujet. Je ne suis pas franchement attirée par ces excentricités là !

Voyant ma  résistance en un pas se ralentissant sévèrement, Gérôme m’invite dans son délire…

-          Tu connais la tombe de Victor Noir ?

-          Non.

-          Bin, elle est particulière. Dessus, y’a une statue de lui toute en bronze.

-          Mouais et alors ? Tu sais bien que je n’aime pas les trucs glauques !

-          Oui mais là y’a rien de dégeu, en fait c’est dans les mœurs. Il parait que si tu lustres sa braguette et bien tu ne seras jamais impuissant.

-          Mais t’as pas besoin de ça !

Me tirant par le bras un peu plus, il m’entraine. À travers les allées et au devant de sa folie ! Je n’ose le freiner, c’est vrai que le cimetière est très joli. Bien entretenu. Orné de fleurs et de sculpture qui doivent faire pâlir d’envie tous les tenanciers de musée !

Après avoir fait le mur, je m’accroche à son bras pour ne pas qu’il me perdre dans ce labyrinthe infernal. Mes souvenirs de balade avec mes amies de la fac sont trop loin pour que je me retrouve là dedans. Même le plan ne me servirait pas tellement tout à l’air pareil ici en pleine nuit !!!

Se collant fièrement à moi en un arrêt final, il me toise de son sourire de braise. Une danse démoniaque s’agite dans ses yeux en un « regarde ! » Je n’ose un « bah ouais » qui ne ferait que le rabaisser pour me décider à l’embrasser. Avidement. Déterminée. Après tout, on est bien là pour ça, non ? Et si Monsieur Victor Noir peut empêcher l’impuissance, il pourra peut être aussi faire quelque chose pour la fertilité. Hein, faut bien rêver un peu ?!

Nos baisers langoureux se pressent. Le fond de l’air frais créé une chair de poule qu’il va vite falloir annuler si je ne veux pas congeler sur place. Ses mains couvrent ma peau de caresses et de prémices. Je le touche aussi. Le découvre. Libère ses atouts. Rapidement. Etrangement. Comme guidée par des spectateurs avides d’avoir enfin un peu de vie parmi eux…

M’allongeant sur la statue, j’écarte les fesses. Laisse glisser la bosse de monsieur le défunt là où personne n’a jamais été. Cela doit le perturber de me voir offerte comme ça car il balbutie. S’énerve. Descend vers mon entre cuisse pour me faire un cunnilingus a peine admissible tellement la démence nous gagne.

Certaine que des millions de regards cherchent à connaitre ma jouissance, j’apprécie le moment. L’impacte de sa force en moi. Et, la confusion parapsychique que j’adule en silence.

Rattrapant ses bras. Coinçant sa tête, je remonte sa bouche dans la mienne. Ondule des fesses pour le propulser dans ma vulve. Le saisir dans mon antre. Le sillon partant de mes lèvres à mon anus coulisse de ce jus agréable. Mi acide mi parfumé. Le mien. Briquant à la fois une braguette docile et un phallus surdimensionné qui m’emmène allègrement vers l’extase. Ne laissant de notre passage éphémère sur ce lieu libertin, qu’une couche de confiture dorée appelée pour l’occasion « miel de débauche exotique »

Signaler ce texte