Le cochon rose aigri

suzan-comfort

Le cochon rose aigri.

Un gentil porc, altier, sans travers, sauf sa queue,

Fuyait ses condisciples, jaloux aux têtes d’haineux. 

Car le verrat, altruiste, cochon-dinde mâtiné,

Comme aucun congénères, lui, l’avait en foncée !

Errant sans porc d’attache dans l’étable de l’oie,

Il élut domicile chez la dame de foi.

Comme toute la basse-cour, il passa à confesse.

Et elle, sans bafouiller, lui prodigua la messe.

Des confidences à l’oie et de lapines en cloque,

Avouant péchés de chair, de poules aux crêtes de coqs,

Tous se tapaient la queue chez l’hôtesse des pieux.

Palmipèdes, ongulés, on allait de ses vœux !

Les maris, débiteurs, cocus et soupçonneux,

Comme des sangles, liés, traquèrent le malheureux.

Qu’importe qu’il s’échine à jurer le contraire,

Tous les lardons de la terre, il en était le père !

Moralité : même pas né à Saint Jean Pied de porc,

Un verrat café au lait* a tort.

On l’a toujours dans l’os, en gens bons de pays.

Et l’on n’est jamais cru en gens bons de Paris !

* un verrat qu’a fait aux laies, c’est un adultérin… Et qui adule tes reins fait cocu… Et qui fait qu’au cul, ne peut mettre enceinte !

… non mais…

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