Le corps en pagaille

arnaud-luphenz

Mes yeux emmêlés par un mauvais sommeil, je me réveillai au coeur de la nuit plissée avec une soudaine envie de ne pas traîner dans les parages. Mes bras se débattaient dans un néant crispé, une apnée du sommeil coupée dans son élan. Le lit transpirait la sueur morte et Lila ne se trouvait pas à mes côtés. Elle devait être calfeutrée dans quelques recoins que je n’osai imaginer, le corps vrillé par nos chevauchées au diapason. Dans une torpeur omnipotente.

« L’important n’est pas l’endroit, mais le moment. » me serinait ma mère pendant mes jeunes années, lorsque j’avais l’audace de me plaindre. Et pour le coup, si les lieux n’étaient pas séduisants, les circonstances se révélaient grandement à l’avenant. Il me fallait pourtant avancer dans ce chaos entêtant, réussir à m’extraire des cercles vicieux. Ne pas succomber à l’angoisse qui ne demandait qu’à me faire souffrir à plaisir. Rassemblant mes affaires, je m’échappai de la chambre aux dentelles de pacotille et du chant des ruines qui me poursuivaient incessamment. Par la même occasion. Mon corps en pagaille me réclamait un repos supplémentaire que je n’appelais pas de mes voeux pour l’instant.

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