Le Couloir de l'Amour

francine

Pour pouvoir en parler, pour souhaiter le partager, il faut bien que ce soit de l’amour… Pour le rendre responsable du bonheur, pour lui attribuer les pires souffrances, les pires douleurs, pour moi, il ne peut y avoir qu’un mot et c’est : «amour »… Qu’il sonne juste, qu’il sonne faux… Mais dites-le  donc : Je t’aime ! Après vous saurez…  Vous saurez si c’était juste, si c’était faux, tout cet amour déclaré, dans l’espoir d’entendre le fameux « moi aussi », que l’on accueille trop souvent, sans dire « MERCI ». Selon moi, l’amour est un don et non un dû; c’est de cette manière qu’il se veut source de vie, mais, en rien il en est une garantie. La vie ne peut-elle pas naître aussi bien de la haine que de l’amour?

Croyant égoïstement, ou à tort peut-être, que si c’est le cas que nous sommes destinés à l’amour véritable et que nous le méritons vraiment, devient-il gratuit pour autant?  Je le crois gratuit cet amour; non seulement gratuit, il se doit d’être inconditionnel, sans attente aucune. Le don ne peut exister que dans la gratuité. Alors, s’il est gratuit pour certains, j’oserais dire, qu’il ne l’est qu’en apparence pour plusieurs. Pour ces derniers, trop souvent,  tout le travail nécessaire à le nourrir et à l’entretenir se définit par un coût. Tout l’investissement de  temps et d’efforts  soutenus, se traduisent aussi  par un coût. Dans ce cas, le prix à payer ne serait-il pas la meilleure manière pour eux, de permettre à ce sentiment d’exister et de survivre à nouveau, à défaut de s’épanouir pleinement? Je ne sais pas; je ne crois pas… L’amour qui existe en mode survie, porte-t-il encore le « nom » amour?  Peut-t-il prétendre à l’épanouissement ou demeurera-t-il quelque chose qui cherche à exister?  Ou à la limite, quelque chose qui espère simplement renaître?

Mais si l’amour est gratuit, s’il est un don,  en s’investissant dans une relation amoureuse,  est-ce encore dans l’ordre de la gratuité? Peut-être pas, mais, comme nous sommes des êtres de relation, soit que nous créons des liens avec  notre environnement, soit que  nous cherchons à partager notre vie avec quelqu’un, ou encore, soit que nous cherchons  l’amour  véritable et l’harmonie dans le partage…  Outre l’aspect physique des choses qui nous ramène dans notre réalité d’être humain avec  tous nos besoins fondamentaux, il y a un cadeau de la Vie à  notre arrivée dans ce monde, que tous possèdent, sans aucune exception : ce cadeau c’est l’amour. Cette capacité d’aimer  même au-delà des limites humaines … Il est l’essence même de notre être et son seul  mode d’emploi, sera toujours le cœur… À cela j’y crois; je peux y croire ! Mais parfois, lorsque la tristesse et la solitude m’envahissent, moi aussi  je voudrais  dire comme certains,  je voudrais dire que rien n’est gratuit : ni l’amour, ni les toujours…  J’oserais même dire que ces deux mots sont les plus chers au monde : tant par les responsabilités et le don de soi qu’ils nécessitent que par la fausse liberté qu’ils suscitent… Ce sont les mots qui nous transportent sur les plus hauts sommets pour, peut-être ensuite, nous entraîner dans les pires  abîmes et les dédales les plus complexes… Vous pouvez vous en sortir aussi bien que vous pouvez vous y perdre; tel un amoureux dans son couloir de l’amour, à la  manière du condamné dans son couloir de la mort. Il se peut, que plus jamais personne ne vous y rejoigne, ne serait-ce que pour vous tendre la main et vous rappeler qu’après l’amour, il y a encore de l’amour. Mais dans la souffrance, la raison n’existe pas!

Pourtant, cet amour s’est manifesté dans toutes les étapes de la vie… Dire dans toutes les étapes de « ma vie »serait plus exact…  Je n’ai jamais su le vivre sereinement; je n’étais pas certaine que le mot » bonheur » pouvait être relié au mot « amour ». J’ai toujours pensé qu’il serait temporaire, cet amour qui passait sur ma route; il savait si bien se bercer entre l’incertitude et la peur,  la passion et le vide…  Flirtant sans gêne  avec ma douleur et ma souffrance, il pouvait  jouer  la carte du bonheur, avant même d’ouvrir son jeu.  Là, je me revois dans ma petite enfance, où, souvent mes parents  me disaient  l’importance d’être petite, parce que selon eux, c’était  « la plus belle période de toute une  vie  ». Alors que jeune adulte, les mots douleur, souffrance et danger, sont venus s’ajouter, pour parfaire mon éducation!!!  C’est à cette étape que j’ai compris qu’il s’agissait de l’amour …  Mise en garde ou héritage familial? Sans doute les deux ; on peut donner ce que l’on a reçu, même si l’on ne reçoit pas nécessairement ce que l’on a donné! Mais, donner ce que l’on n’a pas, c’est sûrement plus difficile! Pour mes parents, leçon tirée de leur propre vécu, j’imagine...

On en sait quoi de l’amour lorsqu’on est petit? On sait qu’il y a quelque chose de bon, de sécurisant, de confortable; les mots sont souvent inutiles puisque nous pouvons en ressentir les bienfaits, sans qu’il soit nécessaire d’en nommer la source.

On en sait quoi de l’amour à l’adolescence? On sait déjà qu’il peut être douloureux, mais, on croit surtout qu’il en existe un bien spécial que les parents ne pourront jamais comprendre.

On en sait quoi de l’amour à l’âge adulte? On le croit légitime,  on le croit vrai ; il lui arrive même d’avoir pris vie, à l’adolescence!…Mais on dit aussi qu’il peut nous transporter vers  le meilleur et le pire; éducation ou héritage, mythe ou réalité?  Je crois plutôt au vieil adage …On n’y croit pas au pire; on ne veut pas y croire … On saura faire différent!!!

Et, que dire de l’amour en général?  Moi je dis qu’il peut appartenir à tous,  même si parfois, notre moindre vécu,  essaie de nous faire croire que nous sommes des privilégiés de son  véritable sens… Nous adultes,  qui pensons connaître tant de choses, qu’avons-nous expérimenté de si différent et de si important, pour s’en attribuer la connaissance et décréter que c’est une affaire de grands? De la naissance à la mort existe-t-il  une ou  plusieurs manières d’aimer ? Chacun sa réponse, bien sûr !

Du plus jeune au plus vieux, rien de différent ne peut nous permettre de déduire  que l’amour n’est qu’une affaire de « grands »…Malgré tout, il m’arrive souvent de penser que l’amour est relié à l’âge, relié au temps… Sachant ce temps si court, à l’aube de mes cinquante-sept ans, j’ai peur!  Croyant encore à l’urgence de vivre l’amour passionnément, il y a quand même des matins dans lesquels, ma réalité me retient d’oser : oser rêver, oser aimer, oser croire… Oser croire que l’amour passion se consume lentement dans mon cœur, sans que je puisse y avoir accès, pour l’exprimer. Souvent je dis que toute ma vie aura été faite d’amitiés sincères et aussi, d’amitiés  très profondes, dans une recherche incessante de passion.  Je connais bien cet Amour/Amitié… Je sais son pouvoir… Et je sais également que très peu de gens connaîtront un tel privilège.  Bien qu’il y ait toujours deux faces à une médaille, ici je veux décrire uniquement ce que je considère comme étant  les aspects positifs de ce sentiment… Je vous dirai sans hésiter qu’il est rare, qu’il est unique et, qu’il fait vivre… Il est intense, il est sans jugement et dans le respect mutuel. Il fait appel au calme, à la générosité et au don de soi; il y a ce souci constant du bien-être de l’autre… La communication en est son moteur… Il ressemble en tout à l’amour passionnel, mais, il s’exprime dans sa sexualité de manière différente. Oui, on peut tout ressentir malgré qu’il  n’y ait  pas ce désir charnel, ce désir qui dérègle tension et pulsation, qui chamboule les entrailles en donnant l’impression que tout va dérailler, tout va exploser!!!  Mais, oui on peut jouir… Bien sûr!

Parfois il m’arrive de penser qu’un jour peut-être, s’installera dans le cœur de ces Amis, la douleur de se dire qu’il est à présent trop tard pour répondre à  la passion qui frappait à leur porte;  passion qui aurait pu transformer leur cœur et  les faire renaître à la vie.  Je sais qu’il est bien réel cet  Amour qui nous fait nous sentir plus jeune, plus beau, plus fou, plus tout.  Oui je suis  convaincue qu’il existe cet Amour avec le grand « A », même si parfois je doute…  Ce doute se manifeste lorsque  mon désir de grand Amour m’apparaît  comme un rêve, quand  la vie s’acharne à me le faire miroiter, sans me montrer la route pour y accéder…

 Toi, qui es là dans ma vie depuis tant d’années pourrais-tu vivre et partager avec  moi toute cette intensité? Pourrais-tu allumer ta passion pour découvrir la mienne? Saurais-tu t’abandonner au bonheur d’être aimé ainsi ?

Le tic-tac est enclenché et le temps file sans pouvoir s’arrêter. À présent, je veux vivre passionnément et  intensément, avec toi toujours, dans notre réalité, pour le reste du temps qui nous sera prêté…

À défaut de vivre ainsi, je veux mourir maintenant, mais… dans tes bras.

  • J'aime beaucoup. Merci

    · Il y a environ 11 ans ·
    One day  one cutie   23 mademoiselle jeanne by davidraphet d957ehy

    vividecateri

  • Sans en connaître la cause il manque une partie de phrase dans mon texte "Le Couloir de l'Amour" qui est livré dans un contenu de trois pages... Fin 2ième page, et début troisième, il faut lire :(Je "vous dirai sans hésiter qu'il est rare, qu'il est unique et," qu'il fait vivre.) Merci de votre attention...
    Francine Murray

    · Il y a plus de 13 ans ·
    Varies1 294 orig

    francine

  • L'amour, il n'y a pas assez de bons mots dans le dictionnaire pour le définir... Merci Francine

    · Il y a presque 14 ans ·
    Yingyang1

    zamanad

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