Le cynisme, c'est...

Le cynisme, c'est…

… nommer chaque collaborateur par son patronyme, sans commettre la moindre erreur de prononciation, parce qu'on n'est pas des numéros n'est-ce pas ? Nommer chaque individu sans écorcher aucun nom, avant de conclure que tous font partie de la charrette. Il n'y avait plus de place pour eux dans l'entreprise. Quinze ans qu'ils étaient là mais franchement, là, servent plus à rien.

… "Vous manquez de temps, de budget, de collaborateurs ? Commencez par arrêter la masturbation intellectuelle. Consacrer de l'énergie et de l'argent à faire différent du concurrent, ce n'est pas ce qui nous rendra meilleurs ni plus compétitifs." Qualité = masturbation intellectuelle donc. Bien bien…

… Prétexter une révolution digitale à ne pas manquer pour mener en loose D un bon vieux plan social. Quant au virage numérique en question, on va d'abord ouvrir un comptoir virtuel où proposer ce que l'on a déjà en stock et voir si ça mord. Si tel était le cas, alors il sera toujours temps d'envisager ce foutu tournant numérique, dont on n'a pour l'instant franchement rien à cirer.

… Ne pas savoir ce que deviendra votre service mais être sûr qu'il n'y a plus de place pour vous.

… Affirmer que ce n'est pas parce qu'un collaborateur est convoqué en entretien individuel qu'on pense à le virer. On est là, on est cool, on lui a préparé un Kusmi Tea et on lui fait même une "proposition" : "Eh, tu veux pas partir ?" Puisqu'on vous dit qu'on discute, rooh !

Le cynisme, c'est quand on oublie un peu trop vite que la courbe du bilan d'exploitation ne grimpe pas toute seule mais parce qu'il y a 2000 salariés qui la poussent chaque jour…