Le Graal.

Christophe Hulé

Il faut chercher, et chercher sans relâche. Même si personne, à ce jour, n'a trouvé la solution.

Comme les gardiens du Graal, qui n'ont jamais bu l'élixir de jouvence, ne se sentant pas dignes.

Ils ont passé le relais pendant des siècles, la connaissance à portée de main.

Le sens du devoir l'a emporté sur les désirs, que ceux-là jouissent de l'immortalité.

Les plus grands ont succombé à la concupiscence.

Seules les âmes pures, d'après le mythe, pourront apercevoir ce que nul ne peut voir.

Mais cela n'ira pas plus loin, seulement éclairer le chemin des âmes éclairées qui cherchent à faire le bien.

Face aux armées de l'ombre, aux chiens galeux et aux démons qui grouillent, face aux visages fermés, ridés par la haine, la convoitise et la frustration.

Ce ne sont que pauvres gens que la vie n'a pas épargnés.

La haine se partage, l'amour est exclusif.

Le fou peut bien continuer ces facéties, c'est son métier après tout.

Les gens biens se carapatent à la moindre étincelle.

Quand le bourreau officie, on n'entend que ce silence coupable. 

Par delà les atermoiements, des pauvres pécheurs que nous sommes,

Par delà les pleurs et les cris des veuves ou des enfants,

N'y a-t'il pas d'autres cieux, d'autres rivages ?

Je prie, comme tous ici, sachant bien la valeur des prières.

On attend un Sauveur depuis des siècles.

Cela fait-il sens aujourd'hui ?

Perdus que nous sommes dans les vapeurs d'Internet et les vagues de notifications sur nos portables.

Le Graal n'est que poussière d'ennui pour les plus jeunes.

Sauf si Netflix s'en mêle, ou autres chimères flamboyantes sur grand écran.

Sommes-nous vraiment sortis des « Âges sombres » ?

Les trompettes de la mort n'en ont pas fini de résonner.

La peste noire a fait des petits, cela ne nous a pas échappé.

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