Le jardin.

David Le Borgne

Le jardin des pitres Russes,
Ou celui des piètres rustres,
Celui des prêtres en rutes,
Il y a aussi celui des petites brutes,
Le jardin du quidam frustré,
Celui du malin qui s'incruste,
Celui de l'intrus qui ne craint pas,
Celui qui le scrute,
Celui de l'imprudent qui ne geint pas,
Celui du Christ brusqué, 
Celui du rival rusé,
Celui pour le rite trivial,
Celui pour les femmes musqués,
Celui d'Epicure,
Celui des hommes à piqûres,
Ces épaves,
Celui de ceux qui épurent,
Qui réparent,
Celui où cultiver l'épis est la cure,
Celui ou le pus est le pire des futs qui vire,
Au fur des fils,
Au fur et à mesure défile,
Offert à ma mesure déferle,
Celui où on goûte la perle,
Celui où dans ma masure j'hiberne,
Le jardin des « pas sûrs »,
Celui des fidèles obscurantistes,
Celui au rendez vous des crapules,
Celui ou un tyran tisse son empire,
Au pire en semant la discorde et la peine,
Celui qui riposte,
La sentinelle aux six cordes et la teigne,
Le jardin de ceux qui feignent,
De ne pas briguer la corde,
Le jardin de l'homme de marbre,
Celui de la femme en ébène,
Celui où dans les dunes de sables,
On entend un tiraillement qui saigne,
Celui des hordes bestiales,
Celui des forcenés heureux,
Celui ou à Athènes,
Ne se morcelaient pas les peureux,
Celui que la haine n'atteind pas,
Celui où la peste bat son plein,
Celui où dans son bain il peste, 
Le jardin de celui qui pense,
Qui serein panse ses plaies,
Tranquille quand il garde son poste,
Peu prompt au zeste d'une vie de fête,
Quand ils lèvent sa trompe,
C'est pour célébrer sa vie d'ascète.        




David Le Borgne.

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