Le jeune homme et la mer
Boris Miramont
Au loin, une cheminée d'usine a réchauffé l'humeur houleuse de la Manche. Elle est mal lunée aujourd'hui. Elle se prépare à combattre coûte que côte. L'ennemi porte une combinaison étanche ainsi qu'une planche. Enchaîné au pied, il pénètre tête baissée dans le ventre mou de la mer. Pas une vague ne le surprend, une à une il les fend. Ses bras s'agitent de plus belle, repoussant l'eau avec frénésie. Il part à la dérive, il prend le large. Sa silhouette se fond maintenant avec l'horizon. Devant lui, le vent se lève. Un mur d'eau géant l'attaque de plein fouet, l'emportant dans le tourbillon de l'abîme. Il lutte, se débat. Alors qu'il finit par rejoindre son radeau, une nouvelle claque salée le reprend de volée. Il vacille, dévale les rouleaux. L'impact avec la terre ferme et les galets vient le réveiller. Résigné, il ramasse son arme et la prend sous son bras. Il déserte le front, médusé. Une mouette le survole et récompense sa bravoure d'une marque d'un blanc monarchique qu'elle dépose sur son épaule. Aujourd'hui la Reine Mer a triomphé.
Une escale à ne pas rater ! ;0)
· Il y a plus de 3 ans ·flodeau
J'aime beaucoup ton style, on s'y croirait presque !
· Il y a plus de 8 ans ·Coline
Heureux que cette prose balnéaire t'ait plu:)
· Il y a presque 10 ans ·Boris Miramont
C'est beau, le texte nous ballotte au rythme des vagues, il nous fait aller et venir rapidement. Et on ne saurait pas trop dire par quel effet ni pourquoi. Le rythme de ta prose a réussi à faire quelque chose que fait communément le rythme de la poésie. Merci pour ce voyage en mer qui est plutôt rare avec de la prose :)
· Il y a presque 10 ans ·Pierre Magne Comandu