Le Juge.

Toi qui aime donner ton avis plus que de raison 
Toi qui prononce la sentence de tout un chacun 
Toi qui te complaît à jauger les faits et gestes d'autrui 
Commence, je t'en supplie, à regarder dans ton propre jardin 
Qui es-tu, toi, pour déterminer ce que je suis, pour déterminer le bien ou le mal qui réside dans ce que je dis, ce que je fais, ce que je pense quand bien même il y ait du bon ou du mauvais.
Je ne te demande pas grand chose, l'ami, à part me laisser mener mon petit train de vie. Sais-tu ce que je sais, ce que je vis ou ce que j'ai pu vivre ? Connais-tu tous mes maux et tous mes combats ? Toi à la critique si facile, oui toi, qu'en est-il de toi, de ta petite vie, de ton petit être ? 
Tu sais si bien juger, c'est sans doute ton domaine d'excellence mais saurais-tu te voir tel que tu es vraiment, sans faux semblants ? Contrairement à toi, cher ami, je ne poserai aucun mot pour te qualifier vraiment car je veux éviter de tomber dans le même écueil que je te reproche. Je n'ai plus rien à te dire si ce n'est de te taire quand on ne te demande pas ton avis. Tu verras, tu en ressortiras grandi et pourquoi pas meilleur. 
À toi, mon juge, mon bourreau, qui n'a certes rien de légitime dans cette appellation. Vis ta vie et j'en ferai de même.