Le lac

dost

Emmène moi si tu peux m'éteindre dans ce lac

Où l'eau tiède et amère a un goût d'oasis

Salé comme l'eau de mer où le soleil se glisse

Pour réchauffer mon coeur, ce dormeur insomniaque

Qui rêve de cette eau claire aux cent mille splendeurs


Emmène moi y dormir, caresser l'espadon

Aux dents devenues brunes à force de passion

Et aux grands yeux jaunis par la bonne fortune

Et par tout l'inconnu régnant autour de lui

Qui lui met des étoiles dans ses yeux ébahis


Emmène moi là bas pour que ces algues blondes

Me caressent l'iris y laissant le parfum

Des lumières abyssales à l'orée du satin

Qui résonnent à l'oreille juste au dessous de l'onde

Pour faire danser les âmes sans troubler leurs sommeils


Emmène moi pour y voir la lune qui peut sourire

Sans s'habiller de noir pour y cacher ses rires

Et qui danse à plein coeur sans s'abriter d'un soir,

Sans attendre la nuit pour voir toutes les étoiles

Ressemblant au soleil tant brillantes d'idéal


Emmène moi voir la nacre embrassée par l'écume

Invisible qui sait sublimer les récifs

De pierre et d'argile rouge qui dessinent une griffe

Qui déchire les lumières et les couvre de brume

Comme d'un drap doré aux allures de cimetière


Emmène moi rêvasser dans les bras des nautiles

Aux douces senteurs fraîches des jeunes fleurs d'avril

Laissant l'âge s'en partir sans s'habiller de brèches

Aux coquilles si douces qui brillent comme ce fer

Poli par tant d'années sans manger de la chair


Emmène moi je t'en prie respirer cette ondée

Qui amène ces flocons aussi dorés que chauds

Emplissant les poumons des chants que l'on croit sots,

Ces requiems bleus ciel gracieux à nous montrer

La beauté de ce lac aux splendeurs éternelles


Et emmène moi sentir enveloppant mon coeur

Un siphon de baiser comme dernière liqueur

Au doux parfum de l'or qui saura m'enivrer

D'une douce embrassade brillante sous un soleil

Aux saveurs de ces nuits embrasant le sommeil

Signaler ce texte