Le lac des Nymphéas
Laurène J.Carol
La brume matinale se lève,
une couleur gris-bleu apparaît
sur le bassin des nénuphars.
Tu peins le liseré pour définir les contours,
sans prendre le temps de réfléchir.
La clarté de l'aube est sereine :
personne à l'horizon.
Une tranquillité presque dérangeante !
Tu aimes la foule, la fête
mais à cet instant,
tu profites d'un bonheur unique ,
pour toi seul.
Tes peintures sont accrochées à ta blouse,
blanche,
d'une couleur incertaine,
sur les poches,
où les traces de doigts marquent
le travail du temps.
Le rouge vif côtoie le vert le plus lumineux,
l'accroche du pinceau brosse la peinture
avec le vernis du temps.
Ton regard se penche vers la vitre
pour regarder les cygnes passés,
dans cette lueur de l'aube,
heureux, s'embrassant,
patinant sur le bassin,
dans la tranquillité du matin.
" As-tu vu cet oisillon
qui se blottit contre la fenêtre ?
Il se frotte les plumes comme un grand !
C'est surprenant d'être si petit
et de n'avoir que quelques plumes !
Quelle drôle d'idée
à cet instant !
Je devrais croquer cette petite âme si fragile !
À mes pinceaux pour gribouiller quelque chose !
Ce petit ange me plaît tellement !
Je ferai sans doute mieux demain ! "
Son épouse, tricotant un châle, sourit,
amenant un crêpe sur la table du salon,
pour réchauffer cette heure humide et froide.
" La lumière du jour vient de s'échapper
par le bois du Cerf où je fuis régulièrement
pour m'encenser de cette magnifique nature !
Quel bonheur en ce jour de profiter de ce soleil éblouissant !
Ma muse restera toujours la même :
Mère Nature et ses merveilleux bienfaits. "
Magnifique, de la poésie qui fleure bon le Moyen-Âge comme les enluminures.
· Il y a plus d'un an ·Et surtout les peintres, les vrais.
Christophe Hulé