Le lièvre et le papillon

noirefontaine

Papillon qui bat des ailes, vole au gré du vent,

Trouves-tu dans le jour même meilleur présent ?

Vie, vis du soleil ! Toi qui règne sur les ans,

Valse, valse à jamais sur le temps

Porté par un ruisseau de miel.

Papillon qui sommeille, sur la colline perdue,

Sais-tu que demain déjà, tu ne seras plus ?

Ô ! Don du ciel ! Toi qui distille l’absolu,

Tu t’attendris du lièvre déçu

Gambadant seul à travers champs. 

Papillon de mes rêves, au lac au clair de lune,

Dans quatre heures à peine, tes ailes ne battront plus.

Et plus jamais, perché à mon oreille, nous ne

Goutterons au bonheur d’avoir couru la plaine.

Papillon de mon cœur, tu tousses tu te meurs.

Le linceul t’entraine sur les flots de l’aurore.

Le triste lièvre le matin sans regrets pleure,

D’avoir aimé un jour plus céleste trésor.

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