Le long d'un sentier côtier

Damien Nivelet

Je marche le long d'un sentier côtier. Je vois la mer... Enfin, j'oublie l'amer. Il me prend comme une envie de me jeter dans cet océan, pour l'instant si calme, et de le traverser à la nage. Je sais bien que c'est impossible. J'aime l'impossible...
Je continue de marcher, d'un pas alerte. Le sentier se fait escarpé et étroit, accidenté, ça va devenir du sport. Ça ne m'effraie pas.
Les ronces m'égratignent les jambes, le vent commence à souffler un peu plus fortement. Je continue...
L'écart qui sépare de la chute dangereuse voire mortelle est assez infime... Je ne devrais pas être là... J'y suis, j'y reste!
J'entends le cri des mouettes, presque comme une alerte. Il m'avait manqué le cri des mouettes, comme le mouvement de ressac de la mer... J'aime cette mécanique bien huilée, ce miracle qu'est la Nature. Il semble aller de soi ce fameux miracle. C'est hélas faux, nous sommes locataires de la Nature comme nous sommes locataires de nos amours... Notre passage est éphémère. Un jour nous existons, le lendemain nous disparaîtrons. Pour une éventuelle réapparition le surlendemain? Je n'y crois pas vraiment...
J'arrive finalement à une crique en forme de demi-lune et je me pose quelques instants sur le sable après avoir franchi le dénivelé, cet escalier qui ressemble au cours de mes passions : une pente raide...
Et dire qu'il va me falloir refaire le chemin en sens inverse. Je n'en ai pas envie.

Signaler ce texte