le masculinisme

Kanon Gemini

Poursuite de textes humoristiques délicieusement mysogines

Discours fondateur de la Fraternité Universelle Communautaire Masculine Exclusive (FUC ME)


Messieurs,


Je déclare la première assemblée du FUC ME ouverte.


La création du FUC ME répond à la dernière provocation du gouvernement avec son rapport sur le sexisme, où 100 femmes dénoncent le patriarcat. Ça ne peut plus durer. A force de dispersion, la société nous méprise et nous prend pour cible permanente. J'ai décidé d'utiliser des arguments aussi fallacieux que ceux utilisés par les féministes.


Commençons par les évidences, et, parmi celles-ci, par la mère de toutes les inégalités : nous mourrons en moyenne 6 ans plus tôt que les femmes. Nos vies sont 8 % plus courtes que les leurs. Si notre vie équivalait à une année, à partir du 3 décembre, nous vivons à crédit. Quand aux retraites, nous cotisons plus pour en profiter moins. Le gouvernement tente t'il enfin de combler cet écart entre les sexes ? Bonne blague. Le Ministre de l'égalité homme/femme, comme tous les précédents, est … une femme. Sexisme d'état, définition. Pour combler l'écart de la honte, on repassera. Pour la justice, la décence, l'humanisme tout simplement, on repassera.


Et de notre vivant, quel sort nous réserve le matriarcat ? Eh bien guère mieux. Dans l'indifférence la plus totale, nous représentons 90 % des SDF. Des hommes errent sous les ponts, attrapent des maladies, meurent de froid, mais circulez, il n'y a rien à voir puisque les femmes se réservent les mécanismes de solidarité, dorment au chaud sous un toit. Voilà ce que vaut la dignité des hommes en France. Pas étonnant dans ces conditions que, poussés à bout par une société qui les déconsidère, les hommes se suicident 4 fois plus souvent que les femmes. Ceux qui ne se suicident pas sont souvent tués. Ils sont victimes d'homicide 9 fois plus souvent que les femmes,sans que leur sort funeste ne semble émouvoir outre mesure. Le matriarcat impose son code du silence.


Passons rapidement sur le fait que les hommes représentent 94 % des victimes d'accidents mortels au travail, 85 % des morts sur les routes, 86 % des décès traumatiques pendant la pratique sportive. Le plus drôle, c'est qu'à en croire le consensus politico-médiatique, la matriarcat… n'existe pas. Affirmez le contraire et vous deviendrez infréquentable. Vous espérez une carrière ? Mieux vaut la fermer. Voilà comment le système invibilise les hommes et leur souffrance.


On me répondra que je suis trop négatif, que certains d'entre nous parviennent à n'être ni tués, ni poussés au suicide. Certes. Sauf que chez les survivants, on trouve matière à désespérer d'avantage. Dès l'enfance, les jeunes hommes sont laissés sur le bord de la route, avec des scores en lecture considérablement inférieurs à ceux des filles. Abandonnés dans l'échec scolaire par une société qui légitime leurs déboires, nous serions turbulents, hyperactifs, violents… Ou comment blâmer les victimes. Au brevet, le taux de réussite des hommes est de 7 points inférieur à celui des femmes. Au baccalauréat de 10 points. L'écart augmente encore : 56 % des femmes sont inscrites dans le supérieur contre 44 % des hommes. Cela vous indigne ? On vous traitera de masculiniste, vous renvoyant à vos prétendues névroses, sous les rires moqueurs et méprisants d'une foule enivrée de sa haine des hommes.


Rien, d'ailleurs, ne révèle mieux le sexisme de notre société que ce constat : Alors que la totalité du spectre politique, des médias, des influenceurs et des entreprises se revendiquent féministes, le mot masculiniste reste imprononçable.


Décrochés dès l'école, les hommes sont, par la suite, hormis une minorité de bourgeois privilégiés, exception que le matriarcat, sournois, aime à présenter comme la règle, cantonnés aux tâches les plus ingrates. Nous représentons 98 % des conducteurs de poids lourd, 97 % des ouvriers du bâtiment, 84 % des pompiers, 92 % des livreurs, 94 % des chauffeurs de taxi, 99 % des plombiers, 73 % des policiers, 97 % des CRS, 98 % des pêcheurs en haute mer, 87 % des opérateurs de grue, 89 % des éboueurs. Nous faisons tourner, sans l'once d'un début de reconnaissance publique, ce pays dans lequel, les femmes, passagères clandestines de notre labeur, coq-en-pâtes pleurnichards, vivent sans nous voir.


Les femmes, parlons-en tiens. Pendant que nous suons dans les égouts, nettoyant littéralement leur merde, elles trustent peinard les métiers les moins aliénants. Elles s'approprient 82 % des postes d'enseignement à l'école primaire et 67 % dans le secondaire. Elles occupent 97 % des métiers de secrétariat, 85 % des emplois d'agent administratif, monopolisent 66 % des affectations de juge, représentent 87 % des infirmiers, 67 % des dermatologues, 64 % des pédiatres. Non content de nous contraindre au travers de constructions sociales matriarcales et de stéréotypes inculqués dès le berceau à exercer les métiers dont elles ne veulent pas, les femmes usent à notre égard d'un discours accusatoire, diffusant avec la complicité criminelle des médias et de la classe politique, une petite musique nous reprochant d'exister.


Eh oui, les meilleures victimes sont celles qui se croient coupables. Dans ces conditions, on comprendra que les hommes aient 4 fois plus recours à l'arme de la dernière chance,à la munition du désespoir : la criminalité. Et on les excusera. Ces frères sont ensuite jugés par des institutions judiciaires gangrenées par le sexisme systémique et finissent par occuper 90 % des places de prison. Tout va bien. Ou pas.


L'inégalité professionnelle, vous vous en doutez, ne se limite pas à la nature des métiers exercés. Tandis qu'écrasés sous les contraintes économiques et les attentes sociétales, nous sommes obligés de travailler sans relâche, sacrifiant souvent la possibilité de mener une vie sociale équilibrée, de nous accomplir dans des activités culturelles, de voir nos enfants grandir ou de de nous occuper de nos foyers comme nous le voudrions. Le sexe dominateur, lui, dispose de son temps comme il l'entend. 30,6 % des femmes ont la chance d'occuper un emploi à temps partiel contre seulement 7,7 % des hommes. Et même parmi les salariés à temps plein, le nombre d'heures de travail annuel fourni par les femmes est de 8 % inférieur au notre. Autrement dit, sur une journée de 8h, une femme est de retour chez elle 40 minutes avant un homme. Et, puisque comme le dit Marx, le domaine de la liberté commence là où s'arrête le travail déterminé par la nécessité, les femmes, aujourd'hui en France, sont plus libres que les hommes. France, patrie des lumières mon cul !! Cerise matriarcale sur le gâteau clitoridien : au sein d'un foyer, la femme utilise parfois l'excuse de la maternité pour réduire son rythme de travail, condamnant son mari à subvenir à une part disproportionnée des besoins de la famille. La mère, être sublime doté d'un instinct maternel unique. Le père : simple gagne-pain.


La vie, me direz-vous, ne se résume pas à la vie professionnelle, il y aussi l'amour. L'amour, territoire de la subjectivité individuelle, situé au-delà de tout carcan institutionnel. Et donc, l'amour libéré du matriarcat ? Bien sûr que non. Le matraquage idéologique commence dès l'enfance. Dans les films Disney, les hommes se plient en 4, souvent aux dépens de leur santé mentale, pour satisfaire les caprices d'une princesse. Le message envoyé aux petits garçons : les désirs féminins seront pour vous des ordres.


Sur Tinder, première application de rencontre du monde, une femme est en moyenne validée par 50 % des hommes, un homme par seulement… 2 % des femmes. Et lorsqu'un homme a le courage d'envoyer un message, on lui répond 10 fois moins souvent qu'à une femme. Un homme, insuffisamment attirant, n'est donc aux yeux des femmes, pas digne de la courtoisie la plus élémentaire. 2 lignes, 5 secondes de leur temps ? Déjà trop. Le désarroi d'un homme méprisé ? Rien à foutre. Objectivation, déshumanisation, humiliation. Tout y est.

Tandis que nous, hommes, avons appris à être inclusifs dans nos choix de partenaires, les femmes ne daignent répondre (souvent sous la forme de monosyllabes, ne leur en demandons pas trop) qu'aux bouts de viande jugés les plus appétissants. La conséquence au-delà de la misère sexuelle de millions de frère, c'est l'éradication de toute possibilité de fraternité. Puisque seuls les hommes au sommet de la pyramide ont le droit au respect, le matriarcat nous oblige à mener une lutte intra-masculine sans merci. Or, sans fraternité, pas de conscience masculine collective. Sans conscience masculine collective, pas de remise en question du status quo. Sans remise en question du status quo… la matriarcat dort tranquille. Et pourtant… Au delà de toute logique, il y a moins d'hommes que de femmes sur terre. En suivant la logique économique, nous sommes un produit plus rare, donc plus cher. Sauf que, à cause de cette construction sociale, et de cette fameuse maxime « l'homme propose, la femme dispose », nous cédons facilement là où elles se refusent. Une femme a juste à exprimer ses envies pour qu'une ribambelle de mâles frappent à sa porte. L'inverse n'est pas vrai. Nous nous retrouvons donc dans une autre loi économique : « ce qui est gratuit n'a pas de valeur ». La seule solution pour ré équilibrer les débats serait déjà de se refuser afin de créer le manque chez les femmes et ainsi de récupérer notre vraie valeur. Appliquer ni plus ni moins que leur stratégie. Pour nos frères en couple, l'expérience serait bénéfique également. Combien sont malheureux car également en misère sexuelle, non désirés, juste là car il est gentil et respectueux, autrement dit, plus un mâle alpha mais un soumis. Et comme il est acquis, il n'a plus aucune valeur. A eux je leur dis : ce n'est pas inéluctable, vous pouvez changer et votre image de vous même et l'image que votre femme aura de vous. Refusez vous quand, après qu'elle se soit refusée à vous de trop nombreuses fois, vous êtes fatigués. Elle ne doit pas être la seule décisionnaire. Et vous ne lui devez pas d'être à sa disposition. Faites vos activités, vos loisirs, n'ayez pas peur de parler à la gente féminine (en tout bien, tout honneur). Même avec des discussions platoniques, elle s'inquiétera d'une éventuelle rivale. Vous devez savoir vous faire désirer. Peur d'une séparation ? Mieux vaut être seul qu'être une plante verte non désirée. Je ne demande pas de reprendre le pouvoir, mais simplement qu'il y ait une parité dans les rapports humains. Arrêtez de vous inscrire sur les applications de rencontres. La gente féminine se retrouvant majoritaire devra faire des concessions et se montrer moins sélective. Quant à être leur toutou sexuel pendant leur période de célibat, qu'elles vivent forcément bien, mettons les dans la même situation que nous. Qu'elles connaissent la solitude, le manque et le doute également. Et pas uniquement une réponse immédiate à leurs désirs. Elles en deviennent capricieuses et perdent tout sens des réalités.


Mais soyons honnêtes. Quand on s'intéresse un minimum à l'Histoire, on comprend que tout cela n'a rien d'étonnant, que la domination matriarcale ne date pas d'hier. De tous temps, les femmes nous ont obligés, sans vergogne, à mourir pour assurer leur sécurité. A l'ère préindustrielle, les hommes chassaient pendant que les femmes cueillaient. Pas trop dur la cueillette les filles ? Ne rions pas trop : cette répartition genrée des tâches a eu de funestes conséquences. Un point science éclairera ici la logique millénaire du matriarcat.


La diversité génétique des chromosomes Y (transmis par le père) est bien moins grande que celle des mitochondries (transmises par la mère). Pourquoi est ce problématique ? Parce que cela suggère que pendant des centaines de milliers d'années, le succès des hommes a varié d'avantage que celui des femmes. Autrement dit, les humains de 2022 sont les descendants d'un petit nombre d'hommes et d'un grand nombre de femmes, les hommes étant plus souvent sortis du pool génétique (décès précoce, mise au ban, célibats non choisis). Nous évoluons donc depuis la nuit des temps dans une société façonnée par les femmes et pour les femmes, au sein de structures sociales qui maximisent leur chance de survie et de reproduction aux dépens de celle des hommes.


L'Histoire récente vérifie tragiquement cette version des faits. Il y a un siècle, lors du naufrage du Titanic, les femmes, nées avant la honte, ont monopolisé les places sur les canaux de sauvetage, laissant les hommes périr lentement dans l'eau glacée. Résultat : 80 % des hommes sont morts quand 75 % des femmes ont survécu. Pendant la première guerre mondiale, le gouvernement français a envoyé 8 millions de jeunes hommes, et uniquement des hommes, se battre dans les tranchées. 1,5 million d'entre eux ne sont jamais revenus, 3 millions sont rentrés blessés, parfois défigurés ou mutilés. De 1913 à 1915, l'espérance de vie des femmes a reculé de 3 % (passant de 53,5 ans à 51,7 ans), celle des hommes de ...46 % (49,4 à 26,6 ans).


Quelques années plus tard, rebelote : des hommes de tous pays ont pris les armes pour nous délivrer du nazisme. 11 millions d'entre eux ont disparu à jamais, pendant que les femmes travaillaient à l'usine. En février 2022, les femmes et les enfants ukrainiens ont fui pendant que leurs hommes sont restés se battre, parfois au péril de leur vie. Ils sauvent héroïquement leur pays. Un petit merci ? Non, aujourd'hui l'ONU consacre 8 journée par an à la célébration d'accomplissements féminins, 0 aux accomplissements masculins.


Sexisme systémique, dernière pièce à conviction. Pour conclure et avant d'envisager les actions que nous allons mener, rappelons que comme l'a magnifiquement montré Sandrine Rousseau dans « Par delà l'Androcène », son chef d'œuvre de 50 pages écrit à 6 mains, les femmes sont responsables du changement climatique. Elles consomment de manière disproportionnée des produits de beauté, des fourrures et des sous-vêtements fabriqués en Chine, tandis que nous, hommes, décarbonons la planète en bâtissant des centrales nucléaires ou des entreprises comme Tesla.


Alors, pour conclure, comme disait Churchill, « Je ne crois aux statistiques que lorsque je les ai moi-même falsifiées. » Rien n'est figé, alors haut les cœurs. Serrons nous les coudes, soyons solidaires. Faisons rentrer dans le débat public nos revendications, subissons les railleries dans un premier temps, avec dignité. Des frères nous rejoindrons. Nous deviendrons une vague. Et on ne pourra plus nous ignorer.


Je vous remercie de m'avoir écouté.

Signaler ce texte