Le monde est à nous
belle_mere_et_alors
J'ai le mal du monde.
Un peu comme ceux qui ont le mal de mer, ou le mal de terre pour ceux qui y reviennent.
Moi j'ai le mal du monde quand j'ouvre les yeux.
Il me donne des nausées et me fout le tournis.
Je ne l'avais jamais eu. Et ce malgré l'état peu glorieux dans lequel il se trouvait, c'est dire dans quel état il est aujourd'hui…
J'ai le mal de ce monde !
De celui qui est venu en seulement un an tout saccager.
Une si petite année… Un si petit virus… Comment tout peut-il s'écrouler si vite ?
J'ai le mal du manque de ma famille quand je me trouve bloquée à 27 000 km avec mon fils tout juste né qu'ils ne pourront probablement jamais voir bébé...
J'ai le mal du mal de mon frère, que je ne peux même pas prendre dans mes bras pour lui donner la force dont il aurait pourtant tant besoin.
J'ai le mal de l'absence...De l'absence de ma mère que je ne peux pas aider dans ces moments où je devrais pourtant être là.
J'ai le mal de l'absence ... De la mienne ! Quand, en fait, il n'y a que moi qui manque là-bas.
J'ai le mal de ce monde qui m'empêche de voyager pour les rejoindre, pour m'évader, pour faire découvrir d'autres horizons à mes enfants.
Je deviens clostro de la vie qu'on me force à vivre !
J'ai le mal de ce monde devenu fou.
J'ai la nausée du montant du seuil de pauvreté, de ces éborgnés qui étaient juste venus manifester, de ces pincettes qu'on prend pour encenser l'artiste et ignorer le monstre.
J'ai la nausée de ces files interminables d'étudiants affamés, de ces travailleurs abattus derrière leurs projets de vie fermés, de ces enfants prisonniers derrière un masque, dépressifs à 6 ans…
Bon sang comment cela a t'il bien pu arriver ? Qu'ont-ils réussi à faire de nous ?
J'ai le tournis de ce couvre-feu incohérent, de ces discours politiques abjectes, de ces discussions impossibles avec certains, devenus au fil du temps la majorité, j'ai le mal de cette majorité insensée…
J'ai le tournis de ces délation devenues normalité, de ces manipulations et de cette soumission qu'on arrive à nous imposer.
Je suis en overdose de ces pilules qu'on nous fait avaler, de ces libertés dont on nous prive et de celles qu'ils s'octroient un peu plus chaque fois.
Et pourtant j'ai l'énormissime chance de ne pas le vivre (y aurais-je seulement survécu ? Probablement. L'être humain a cette faculté malheureuse de réussir à presque tout supporter…)
Pour une fois dans ma vie je suis au bon moment au bon endroit !
Pas 5 ans en retard, comme quand je suis arrivée sur le milieu du monde du travail et que j'ai dû batailler avec la hausse du chômage en flèche, inexistante jusqu'alors.
Pas 7 ans en retard, comme à mon arrivée sur cette ile magnifique en pleine expansion, juste avant ma venue. Et ainsi de suite, sans cesse…
Non, pour une fois, je suis au bon moment au bon endroit !
Là où des millions de personnes rêveraient d'être ! Là où le Covid n'existe pas.
Où le masque ne se porte pas, où les cours de récré sont pleines d'enfants qui rient et se courent après. Où les restaurants sont bondés et les couchers de soleil appréciés au bord de plage entre amis.
Et pourtant… Les gens se déchirent et détruisent tout. Ne comprennent donc-t-ils rien ? Ne voient donc-t-ils pas…
J'ai le mal du monde.
De celui qui ne veut pas de moi ici, peu importe les sacrifices que cela ait pu me coûter.
Et de celui qui ne veut pas des autres là-bas, peu importe le mal qu'ils ont dû affronter pour y arriver.
J'ai le mal de ces différences qui prennent le dessus, de ces incompréhensions, de ce racisme. N'a-t-on donc rien compris ?!
Je suis essoufflée d'être révoltée!
J'ai le mal de mon monde!
Celui qui me manque tellement. Celui que je voudrais que mes enfants connaissent tant. Celui d'avant, pourtant pas si loin…
Et j'y songe chaque fois que je berce mon fils pour l'endormir. Dans le calme de la nuit, dans ces instants où il n'y a que nous deux… Quand il s'accroche à moi du plus fort de ses petites mains. Quand je lui murmure que je suis là… Tout va bien... Dors mon ange je suis là… Tout va bien…
J'y songe chaque fois qu'il s'apaise et se rendort contre mon cœur.
Jusqu'à quand pourrais-je suffire à son bien être ? Jusqu'à quand pourrais je lui assurer que tout ira bien…
J'ai le mal du monde.
De celui qu'on a gâché. Et de celui qu'on laissera à nos enfants…
#covid #world #avenir #hope #liberte #enfant
Bonjour, ce qu'on laisse à nos enfants c'est l'amour qu'on leur a porté, le monde dans lequel ils viennent c'est avec cet amour qu'ils vont y vivre . merci pour ce beau partage
· Il y a environ 3 ans ·Christian