LE MONDE, SELON LES PSY
Hervé Lénervé
§5
Première partie.
Une confusion commune est celle de mélanger un peu tous les psy, je vais essayer de trier pour vous tout ce fatras. Non, non ! Ne me dites pas merci, cela me fait plaisir, si, si, je vous assure ma bonne dame, disait le courtier à sa concierge.
Un, commençons par le plus simple : le Spi, c'est une voile de bateau et honnêtement je ne vois pas ce qu'elle vient foutre dans cette rubrique, donc on la plie.
Deux, mais Un, en fait : Monsieur Psychiatre.
Facile, c'est tout simplement un médecin qui a fait une spécialisation sur le système nerveux, car il n'était pas assez bien noté pour faire cardiologie comme tout le monde. Il s'occupe donc des troubles mentaux, on dit s'occuper, car il ne les soigne pas, il tente seulement de les diagnostiquer pour pouvoir les épingler dans la DSM3 ou 5 (ça n'arrête pas de changer, certains disent d'évoluer… bon, admettons). Monsieur Psychiatre traite principalement les psychotiques, c'est-à-dire des bonshommes qui ne seraient pas comme vous et moi, car leur fonctionnement mental serait différent du fonctionnement mental normal (entendons par normalité, celle statistique du plus grand nombre). Avant, on les appelait les « fous », c'était plus facile à comprendre pour l'homme de la rue que nous sommes, mais pas assez scientifique pour la psychiatrie naissante. Après son diagnostic, Monsieur Psychiatre peut, puisqu'il est médecin, prescrire des médocs toujours grâce à la DSM3 ou 4 ou 5… on s'en fout… qui vont tenter de stabiliser les humeurs et pulsions de Monsieur Lefou et lui permettre, peut-être, selon le cas et son état d'ivresse de vivre en société sans trucider la moitié de la population à la machette.
Deux : Monsieur Psychologue, là ça se complique sérieusement. La présentation de la psychologie, à elle seule, pourrait faire autant de tonnes que la Bible gravée sur la prière, aussi on va simplifier grave.
Disons qu'il y a la branche scientifique de la psychologie, appelée générale, comme à l'armée, mais sans le « mon » devant et la semaine de trou, après. Elle essaie de comprendre comment fonctionne le psychisme, principalement humain, contrairement à ce que l'on pourrait croire en voyant, Monsieur Psychologue s'acharner sur des cobayes animaux de tous poils, de toutes plumes par tous temps, par toucan costaricain, dans son laboratoire.
Ensuite, suivent moult disciplines toutes relevant de la méthode expérimentale, citons les brièvement pour mémoire à oublier aussitôt après :
1) La psychologie génétique : elle ne traite pas de la génétique comme on serait autorisé à le croire dans les milieux… mais de la genèse du psychisme de l'enfant à l'adulte.
On croit toujours que l'enfant est un homme en plus petit, ben non ! Ça ne fonctionne pas comme cela. Les psychologues généticiens, après Wallon, Piaget, Gesell pour les pionniers, ont révélé que les opérations mentales de l'enfant apparaissaient par stade à des âges sensibles. Les fonctions physiologiques seraient déjà tranquillement assises à leurs places, quand, celles, psychologiques se chercheraient encore à tâtons dans le noir des allées du cinéma. Un exemple pour mieux comprendre :
La réciprocité : Tout adulte, à part pour les débiles profonds utilisent inconsciemment cette opération, le petit enfant, bé non !
Si l'on transverse devant les yeux d'un morveux la même quantité de liquide dans des récipients translucides de formes différentes (un grand maigre cylindrique et un gros patapouf tout autant cylindrique), le liquide montera toujours plus haut dans le grand maigrichon, normal ! Me direz-vous, fort de votre expérience de fins observateurs des réalités physiques auxquelles nous sommes soumis au quotidien. Il en est autrement pour le bambin et à la question, (pas celle des inquisiteurs où on répondait n'importe quoi pour qu'ils nous lâchent un peu de leurs tenailles), l'enfant répondra qu'il y a plus de liquide dans le verre haut. Il n'est pas complètement débile, il n'a tout simplement pas acquis cette opération mentale de réciprocité qui nous parait si évidente.
Il va devoir en acquérir bien d'autres sur le long chemin qui mène de l'enfant à l'adulte responsable et « bien-pensant » (dans la logique des systèmes de pensées qui est la nôtre.) Maintenant on ne va pas, non plus, y passer la nuit, donc passons à autre chose.
2) La psycho différentielle : c'est la branche de la psycho que l'on connait bien car elle parle de noter chaque individu par un QI qui va lui permettre, selon la note obtenue de prendre des poses dans le monde ; au-dessus de 110 vous pouvez avoir l'ait hautain, au-dessus de 120, faire des ronds de fumée en société en fumant pendant les repas. Etc… tout cela est très codifié.
Nous ne détaillerons pas les tests intelligemment élaborés pour mesurer l'intelligence, on y passerait des lustres, sachons seulement que la notion d'intelligence du psy n'est pas exactement celle que l'on croit communément. Pour lui l'intelligence est uniquement la faculté psychique de résoudre un problème dans un milieu donné, en dehors de toute culture générale. La date de quinze cents quinze ne va vous servir à rien pour passer la batterie de tests. La notion d'efficience chez le psy est une notion systémique de l'intelligence, bref ça se complique trop et j'en perds mon latin… on passe.
3) La psychologie sociale, celle-là, elle est sympa. Elle mesure des groupes d'individus ou un individu parmi des groupes d'individus, bref, elle mesure l'individu dans son milieu collectif.
Pourquoi est-elle sympa ? Parce qu'elle utilise dans ces petites expériences des compères, elle est manipulatrice et n'aime-t-on pas être manipulé par des mains expertes ?
Souvent le sujet testé est celui qui croit tester les autres, comme dans l'amour hongrois, on grois qu'on baise, mais on est baisé. Je vous incite à lire l'expérience de Stanley Milgram sur la « Soumission à l'Autorité » il serait trop long de la résumer ici, mais je vous le dis, ça vaut le coup (de pied au cul). Tout va trop vite, tout va trop vite, disait l'escargot à la tortue.
4) Pour les mêmes raisons, on passera sous silence et non sous licence, monsieur Psycholinguistique qui s'intéresse, bien sûr, aux facultés de l'organisation d'un langage articulé et non à l'articulation des bandes organisées comme son nom barbare pourrait le laisser penser. Sous silence également bien d'autres, car on commence, moi le premier, à se faire chier ferme.
Je vais donc, m'arrêter là, car après, je dépasse le seuil d'attention de tout un chacun, ça aussi, ça se mesure et comme chez nous… Monsieur, on ne lit pas, Monsieur ! On ne lit pas, non…on picore, la suite à plus tard, avec l'abandon des méthodes scientifiques au profit de celles, cliniques et pathologiques… putain, là, on va se marrer.
Bye, à bientôt, j'espère.
Déficience de l'efficience...beuh...non!! ;0)
· Il y a plus de 7 ans ·flodeau
Heureusement que j'ai un psychiatre et des médicaments.
· Il y a plus de 7 ans ·Aurore Rodi (Ancienne Alice Gauguin)
Les médicaments, c'est pour le psy ? :)
· Il y a plus de 7 ans ·Mario Pippo
Faudrait bien aussi ;)
· Il y a plus de 7 ans ·Aurore Rodi (Ancienne Alice Gauguin)
Non ! je les garde à mon usage personnel
· Il y a plus de 7 ans ·Hervé Lénervé
cumularde, va! :)
· Il y a plus de 7 ans ·Hervé Lénervé