le navire de ma vie
Mini Pouce
Tu me répétais que j'étais ton équilibre, que je t'apportais cette douceur et parfois, quoi que souvent, la folie de notre relation.
Je me demande encore comment j'ai pu y croire ! c'est vrai quoi, j'arrive à peine à marcher droit ou à tenir la distance ,comment je pouvais réussir cette chose pour toi. A croire qu'on peut tout faire par amour, j'y croyais pas mais face à la vérité je dois avouer.
J'étais bien avant de te connaître, seule sur mon bateau, j'étais le capitaine à bord, seule maître de ma folie, Je pouvais naviguer où bon me semblait et surtout je ne demandais ma route à personne.
Parfois j'autorisais quelques passager à monter avec moi, histoire juste de faire un tour, une petite balade tu vois. Et puis ils repartaient tous tranquillement comme ils étaient venus, certains se sentaient quand même obligés de faire un peu de houle, menacer de faire couler le bateau si je les mettais dehors... Au final ils sont tous repartis, avec plus ou moins de violence. C'était idiot, j'aurai du me rendre compte de ça beaucoup plus tôt, mais j'y croyais, je me disais qu'un petit passager pourrait peut-être monter un jour et que la cohabitation pourrait être parfaite. Chacun son espace, chacun sa vie, juste quelques bons moment à partager, affronter les tempêtes ensemble, et surtout rêver devant les étoiles.
Malheureusement tu l'as vite compris, des épreuves j'en ai connu, des pirates j'en ai affronté, je les ai tous mis dehors avec beaucoup de courage, seulement parfois leur âme vient encore hanter mon bateau. J'y peux rien, je peux plus me battre avec eux. Enfin bref.
Et puis seule sur son bateau je n'ai jamais manqué de rien, mon imagination a toujours su me sortir du quotidien, je pouvais affronter les bandits qui voulaient récupérer mon corps, enfin mon bateau je veux dire. Les sirènes ne m'ont jamais fait peur, j'avais l'habitude de les entendre dans les rues de mon appartement, alors c'est pas avec une queue en plus que ça allait changer quelque chose.
Et puis un jour te voilà, seul sur ton île, tu profitais de la vie comme un accro, je te voyais dévorer jusqu'à ne plus pouvoir tout ce qui t'entourait. Je me suis dis pourquoi pas, allez si on allait se balader un peu. La solitude c'est bien mais faut pas toujours en abuser.
Si j'avais su... Jamais je ne t'aurais fait monter...
Avec toi tout était différent. Tu m'as séduite, je t'ai même laissé visité tout le bateau, jusqu'à ma cabine personnelle.
Tu as trouvé des cartes interdites, nous avons navigué ensemble jusqu'à des contrées lointaines, on a découvert des paysages qui nous étaient inconnus. Tu m'as rendu accro à toi comme tu l'étais à la vie.
Pendant un temps j'ai cru que ce goût de la vie tu le retrouvais avec moi, que cette capacité à renaître chaque jour te suffirait. Mais toi, ton bateau t'attendait sur ton île, il était plutôt comme un bateau taxi, un bateau rencontre. Tu aimais ce plaisir de naviguer sans avoir la moindre ancre, les gens pouvaient se jeter sur ton bateau et ils étaient les bienvenues.
Avec moi tu le savais, l'envie de se perdre était trop forte, c'était moi ou les autres. Tu les as choisis.
Aujourd'hui je ne peux même plus naviguer, mon navire s'est échoué contre ces falaise, j'ai voulu encore me sentir vivante et j'ai échoué. Je balade maintenant mon corps inerte sur cette île, je n'approche plus l'océan, il me rappelle trop la couleur de tes yeux.
oui coup de coeur, mortel un peu ?
· Il y a plus de 14 ans ·Olivier Memling
"Juste assez pour survivre, et trop peu pour m'enfuir!" disait Cabrel!
· Il y a plus de 14 ans ·Reconstituer ses réserves, réparer le bateau, relever l'ancre, et de la pointe de la plume se remettre à la barre!
Bravo!
amouami
Chez certains, il n'y a pas forcément de quoi nourrir tout le monde. Il faut savoir conserver ses propres réserves. CQFD. Bravo.
· Il y a plus de 14 ans ·.