Le néo-classique selon James Blake
Julie P.
Une chose est sûre, personne ne pourrait contester l'univers parallèle dans lequel nous plongeons délicatement en écoutant Overgrown. Si l'idée dominante du XXIe siècle est que l'innovation musicale est de plus en plus limitée par son aspect formaté, James Blake est un message d'espoir pour tous les mélomanes et amateurs de musique électronique. L'artiste anglais nous offre une place dans un monde gouverné par des sentiments extrêmes ainsi qu'un rythme mélangeant violence et sensualité. Cette fraîcheur musicale est le fruit d'un astucieux mélange de nouveaux genres électroniques undergrounds avec, notamment, de nombreuses bases de classique.
James Blake est certainement ce qui manquait à l'industrie musicale : dépassant l'image du beau gosse à frange avec une voix suave, il est le fer de lance d'une nouvelle révolution musicale. Ancien adolescent timide et réservé, il se livre désormais à nous sans concessions et nous rends acteurs d'une vie sentimentale mouvementée. Comment décrire les sentiments antagonistes d'une rupture amoureuse autrement que dans To the last ?Overgrown est un échappatoire pour écorchés-vifs et marginaux. C'est un nouveau genre de musique. Une musique émouvante voir même bouleversante combinée d'une modernité insolente. Le genre de musique qui permet de s'évader d'un quotidien trop plat, d'un monde qui ne tourne plus rond. James Blake et sa musique sont un havre de paix, et c'est peut-être d'ailleurs ce qui rend cet album si surnaturel.
(9.5/10)