Le nombriliste

Paul Robert De La Fauvellerie

Suite de "Trois-cents vingt-sixième notification"

Fatigué d'avoir "joué" avec la brouteuse sur internet, je retirais mes sapes et me mettais dans mon lit. Fin d'une longue, très longue journée... Toutes les images me revenaient en tête : mon ex-femme, la vieille dame, les photos trafiquées de la brouteuse. Que d'émotions en si peu de temps ! Moi qui pensais ces dernières au placard depuis le temps...
J'essayais de dormir, mais ça s'avérait impossible. Un trop-plein d'idées à l'esprit. Une espèce de remise en question soudaine... Je m'étais tellement renfermé sur ma coquille que j'avais oublié une forme de sens commun. J'avais vu mon ex-amour me fuir sans me remettre en question, je n'avais vu que ce que la vieille dame pouvait m'apporter en bons conseils. Mais moi, qu'avais-je apporté autour de moi en cette journée? Rien... Je savais prendre, mais plus donner... Où étaient passés mes idéaux de jeunesse? Moi qui parlait d'altruisme jadis, m'était amusé avec une brouteuse sans doute victime d'un réseau ou de sa misère... Pauvre guignol que je me sentais... Je me disais que je méritais ma solitude... Et vinrent les pleurs... Et encore, je pleurais sur mon sort... Je me trouvais lamentable.
Je projetais de faire plein de choses le lendemain matin. Déjà prendre des nouvelles de ma soeur enceinte, faire profil bas auprès d'elle et de certains amis... En gros, revenir à la vie, et ne plus me contenter de cet ersatz d'existence... Pas un petit programme!
Je finissais par trouver le sommeil après d'interminables minutes qui me parurent être des heures, des jours, des mois, des années, des siècles...

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