Le Paradis sans hommes

Pierre De Gerville

Un poème sur un moment simple. On peut aussi y chercher d'autres thèmes... comme dans tous les poèmes.

LE PARADIS SANS HOMMES

Il marche vers la mer
Il sent sous ses pieds
La caresse attentive
Du sable

Il y a dans ses mains
Le souffle tiède du vent
Qui respire - il y a dans ses genoux
L'incertitude de la dune qui s'effondre

Il y a dans ses oreilles
Le pouls de la houle
Et dans ses yeux
L'horizon bleu pensif

Sous son poids
Le sable est solide,
A présent – ferme et élastique
Comme un corps 

Sous lui la plage est vivante

Il sent contre ses mollets
Le choc de la première vague
Qui le déborde et
Fait disparaître ses pieds

Il sent contre ses mains
Les premiers embruns
Et dans ses genoux la force
Du reflux

Qui l'emporte
Comme la mer l'attire
Et qu'il se laisse aller
Vers elle

Le ciel disparaît parfois
Derrière le rideau mouvant
D'une vague
L'eau est douce et chaude

Et salée dans sa bouche
Et là contre son visage
Et joueuse dans ses cheveux
Et trouble et immense – Infinie lorsqu'il ouvre les yeux

Il a plongé : il est seul
Dans le monde de la mer
Dans le silence
Et le bruissement soudain du sable froissé

Seul au paradis sans hommes.

  • Très beau, très apaisant...

    · Il y a environ 9 ans ·
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    abalthes

  • ah cela me fait envie! c'est bien écrit comme si votre corps avait remplacé votre pensée pour écrire. J'étais droguée du plaisir de la mer, mais je ne pourrais plus y retourner. La seule chose qui m'a étonné c'est le mot de silence à la fin.

    · Il y a environ 9 ans ·
    Bbjeune021redimensionne

    elisabetha

    • Le silence, c'est celui qui règne sous l'eau - avec seulement le bruit du sable déplacé par les vagues. Cela traduisait aussi un sentiment d'apaisement. En tout cas, merci pour les commentaires, ça me touche beaucoup !

      · Il y a environ 9 ans ·
      Photoid

      Pierre De Gerville

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