Le parfum
Isabelle Polle
Un jour, après Noël
En rentrant chez moi
Je blottis mes deux oreilles
Bien au fond de mes draps
Et sentis une odeur masculine
Dont les glandes apocrines
Ont ensorcelé ma dopamine
Et provoqué en moi
Une véritable addiction
A ses émanations
D'abord un chimique émoi
De ma muqueuse olfactive
fit réagir, instinctives
mes papilles Gustatives
Je ne pouvais m'empêcher
Des polypes à mes sinus
De l'absorber comme un virus
Ce qui a court circuité
Puis ensuite dynamité
L'ensemble des axones
Reniant mes neurones
Les plongeant comme
Dans une dead zone
Complètement paralysée
La tête dans l'oreiller
Je l'humais, je l'inhalais
Je sentais, je respirais
Les bras serrés
Autour de mon oreiller
A l'en faire exploser
A en avaler ses plumettes
Dans une overdose de reniflette
Jusqu'à m'en faire éclater
Mes deux poumons
Mais qui était il donc
Pour sentir si bon ?
Cet inconnu, ce cambrioleur
A l'odeur de mes rêves
Pourrait fracturer mon cœur
Après 3 années de recherches
En JB Grenouille réincarnée
Je l'ai tant cherché
Pour lui voler
Et à nouveau m'enivrer
De ses parfums laissés
Sur la housse de mon oreiller
Le capturer dans une fiole
Mon odorante luciole
Pour le renifler, le sniffer
Tant le flairer à l'en ingérer
Tel un chien policier
Je pourrai reconnaître ses odeurs
Effluves et saveurs
Entre 9 milliards d'hommes
Dont les phéromones
Puent à côté comme
Le rat, la mort, les chiottes
Ou le fond de ma petite culotte
Je me suis donc mise à renifler
La terre entière
En passant par Mars et Jupiter
Aussi me suis je dit
Cet homme là
Même si je ne le connais pas
Est celui de ma vie
Car mon odorat
Ne me trompe pas
Une attraction telle
Que même la loi de la gravitation
Fait figure de mystification
Une attirance si puissance et réelle
Que l'ouragan force 7
N'est qu'un vulgaire concept
Et ne pourrait m'en décoller
Je l'ai finalement retrouvée
Cette parfumée beauté
Et je ne me suis pas trompée
De l'attraction nasale
J'ai depuis fait chavirer
Tout mon système hormonal
La Tierre enterre ?
· Il y a plus de 9 ans ·Merci (belle) Isabelle !
Aurélien Loste