Le petit bonhomme
Rodolphe Gayrard
Le petit bonhomme
J’ai, depuis quelques temps, un petit bonhomme à la maison
Quand on s’est rencontré, mon cœur a fait un bond
Le petit bonhomme m’a reconnu et moi je lui ai souris
Depuis, on s’est amouraché, je suis dingue de lui
Il sait mieux que moi qui je peux être
Ça fait pas de doute dans sa tête
Il sait par cœur quatre petites lettres
Qui me donne à l’âme un air de fête
J’ai, depuis quelques temps, un petit bonhomme à la maison
Qui cherche le bon pas dans une existence à tâtons
Ce petit bonhomme me turlupine
Je trouve qu’il me ressemble, la même bobine
Sa mère, qui trouve ça naturel
Ne comprends pas bien ma chanson
Elle dit que notre vie est belle
Et que je me pose trop de questions
J’ai, depuis quelques temps, un petit bonhomme à la maison
Sa gueule d’ange Bouffarel et son cœur gros comme un camion
C’est comme un cirque dans mon salon
Un funambule de savon
Quand il me dit qu’il m’aime bien
Ses petits bras sur mes épaules
Je fais le fier mais je m’envole
On pourrait pas s’aimer plus loin
J’ai, depuis quelques temps, un petit bonhomme à la maison
Qui mange sa vie sans chercher de raison
Il court il vole se jette dans la ronde
Chez lui c’est partout, sa maison c’est le monde
Il est le vent dans mon poème
Il est la graine de l’avenir
Et moi infiniment je l’aime
Bien au delà de mon dernier soupir
J’ai, depuis quelques temps, un petit bonhomme à la maison
Qui chasse les orages et calme les passions
Il est discret compréhensif
Et nous évite les récifs
C’est comme quelqu’un qui m’expliquerait
Comment c’est-y qu’on devient un homme
Comment la vie se boit d’un trait
J’en apprends de belles de mon môme
J’ai, depuis quelques temps, un petit bonhomme à la maison
Un petit arbre une nature plutôt joyeux un oisillon
Il cherche des mots sur sa petite langue
Et les invente c’est plus marrangue
Moi qui n’écris que des conneries
Je ne lui arrive pas à la cheville
Question dialogue et fantaisie
Y a du Audiard dans ses babilles
J’ai, depuis quelques temps, un petit bonhomme à la maison
Quand il va pas j’avoue que je me fais un peu de mouron
Quand il se cogne je deviens fébrile
J’en fait des tonnes de l’inutile
Sa mère s’en fait plutôt pour moi
Et ne comprend pas bien ma chanson
Elle dit qu’il n’y a qu’un paumé sous ce toit
Je présume qu’elle parle du chat
J’ai, depuis quelques temps, un petit bonhomme à la maison
Qui aime son monde sans façon.
Rod
Merci, ça me touche.
· Il y a presque 12 ans ·Rodolphe Gayrard
merci.
· Il y a presque 12 ans ·Rodolphe Gayrard
c'est juste ADORABLE et très bien écrit ressenti....
· Il y a presque 12 ans ·Apolline