Le Petit Chevalier Vert dans le labyrinthe
Anthony Boulanger
Le Petit Chevalier Vert dans le labyrinthe
Le Petit Chevalier Vert se tenait debout, poings sur les hanches, devant l'entrée d'un labyrinthe géant. Il y avait à côté de lui son poney alezan, son loup apprivoisé et le Roi de ce royaume.
— Il faut que tu retrouves mon fils, Petit Chevalier, dit le souverain. Il est apprenti magicien et je ne sais pas pourquoi il a fait apparaître ce dédale. Du haut de vos six ans, vous avez le même âge, tu pourras te faufiler dans les passages qui sont trop petits pour les adultes.
— Comment est-il habillé ? demanda le Petit Chevalier Vert
— Une robe violette, un chapeau de la même couleur avec des étoiles et un grand bâton magique. Il s'appelle Pourpre.
Le Petit Chevalier Vert acquiesça.
— Vous avez un objet qui lui appartient ?
— Oui, son livre de sorts.
— Comptez sur moi, Roi ! Je le ramènerai ! Fusik, dit le garçon en se tournant vers son loup, tu viens avec moi ! Saphir, mon poney, tu attends gentiment que je revienne.
Sur ces mots, le Petit Chevalier Vert s'avança vers l'entrée du labyrinthe, une petite arche sculptée de dragons, sous laquelle il passa en marchant à quatre pattes. Il se redressa après l'arche et découvrit le premier couloir. Les murs étaient faits de pierre par endroits, de bois à d'autres. De grandes haies végétales venaient compléter le spectacle. Le Petit Chevalier s'avança sur le chemin, tourna une première fois à droite, puis à gauche et arriva à un premier embranchement.
— C'est ton tour, Fusik : sens le livre et guide-moi jusqu'à l'apprenti magicien.
Aussitôt, le loup posa sa truffe sur la couverture du grimoire et renifla à plusieurs reprises. Il prit ensuite le chemin de gauche, une nouvelle fois à gauche, puis continua tout droit, ignora une grande fontaine joyeuse, une armure violette qui se déplaçait toute seule et qui leur fit coucou, et tourna une fois encore à droite. Au bout d'un long moment, ils débouchèrent sur une grande place dallée.
— Nous avons de la chance, Fusik, dit le Petit Chevalier Vert. Il n'y a pas de piège dans ce labyrinthe.
Le loup hocha la tête et s'assit sur la terre. Devant les deux sauveteurs, un petit enfant vêtu comme un magicien sanglotait sur un banc.
— Pourpre ? demande l'enfant.
L'apprenti se retourna, essuyant ses yeux en vitesse.
— Qui êtes-vous ? demanda-t-il.
— Je suis Vert, le Petit Chevalier. Je suis envoyé par ton père pour te sortir de là !
— Mais je ne peux pas partir ! Pas sans mon robot !
— Tu as perdu un jouet dans ce dédale ?
— Pas n'importe quel jouet, dit Pourpre, c'est mon premier enchantement réussi, c'est un grand robot avec un cœur ! Je ne peux pas l'abandonner, il serait trop triste !
— Est-ce que par hasard ce robot ne ressemblerait pas à une armure de la même couleur que ton vêtement ?
— Si, exactement ! Vous l'avez vu ? J'ai fait ce labyrinthe magique pour que nous jouions à cache-cache mais il est vraiment trop grand !
— Suis-moi !
Vert, Fusik et Pourpre se remirent en chemin, passant les virages les uns après les autres, longeant la pierre et les haies en retournant vers l'entrée du labyrinthe. Il ne leur fallut que quelques minutes pour retrouver la place où attendait le robot mais celui-ci était à présent prisonnier d'un minotaure géant.
— Je vais le changer en grenouille ! s'exclama Pourpre.
L'apprenti magicien s'avança mais son sort rebondit sur le torse de la créature qui éclata de rire.
— Rends-nous ce robot, ordonna le Petit Chevalier Vert, ou il t'en cuira.
— Je ne le rendrais que si vous arrivez à répondre à mon énigme !
Les deux enfants attendirent la question et virent le minotaure regarder à gauche, puis à droite, avant de dire :
— Par où est la sortie ?
Et une nouvelle fois, Fusik guida le petit groupe à bon port et l'apprenti magicien, accompagné de son robot et d'un nouvel ami se promit de ne plus lancer que des sorts de petite taille. Quant au minotaure, bien content d'être sorti du labyrinthe, il prit la route avec le Petit Chevalier Vert pour de nouvelles aventures !