Le petit garçon, le caillou et le petit homme vert

Il était une fois, un petit garçon qui s'appelait Romain. Ses parents n'étaient pas riches et avaient décidé de déménager pour habiter une maison plus petite et moins chère.  Cela ne plaisait pas du tout à Romain, mais alors pas du tout, car il aimait se promener dans les chemins tout autour de la maison, jusque dans les champs ! 

Ce jour-là,  laissant ses parents qui se lamentaient de partir bientôt, il sortit sans bruit dehors. Il se mit à taper dans des cailloux, du bout du pied d'abord, puis de plus en plus fort. Enfin, il frappa si fort qu'un caillou s'envola très haut, franchit la barrière des nuages, et disparut. 

C'est pendant la nuit que Romain eut des nouvelles de son caillou: une lueur verte apparut aux rideaux se sa chambre, la lampe de chevet s'alluma toute seule, et un grand vent ouvrit la fenêtre.  Romain se réveilla aussitôt. Un objet tomba près de son oreiller  : le caillou !

Un petit homme vert apparut, sur son lit, une grosse boîte à boutons entre les mains. Le petit homme vert tourna les boutons de son énorme appareil, qui émit d'abord un long sifflement: « Tiiiiiiiiiiiiiit ! », puis des paroles sortirent de la boîte, dites d'une voix étrange :

« Cette pierre précieuse est arrivée hier sur notre planète. Mon appareil m'indique que c'est toi qui a lancé ce bijou ! » L'homme vert désignait le caillou.

« Ce n'est pas une pierre précieuse, mais un simple caillou ! protesta Romain. 

- Tu n'y connais rien, petit homme. Sur ma planète, ces sortes de pierres sont rares. Si tu en trouves cinq autres, ma planète sera sauvée et, pour te remercier, je t'emmènerai la visiter demain. »

Le petit homme s'envola et la fenêtre resta ouverte sur un ciel plein d'étoiles.

Le lendemain, Romain ne savait pas s'il avait rêvé ou non. Il décida malgré tout de prendre cinq cailloux trouvés derrière la maison.

La nuit vint. Romain avait lutté contre le sommeil et c'est à minuit que le petit homme vert arriva, ouvrant la fenêtre à toute volée encore une fois.

Romain lui donna les cailloux. Le petit homme vert brilla encore plus fort, tant il était content. Il prit Romain par la main et ils s'envolèrent tous les deux au-dessus des nuages, frôlèrent la lune ronde, se réchauffèrent au soleil et bifurquèrent vers la constellation d'Orion.

C'est là, sur une petite planète très lumineuse qu'ils atterrirent. Tout brillait, tout était transparent, renvoyant à l'infini les rayons du soleil.

Romain eut peur de devenir aveugle, mais le petit homme lui donna son étrange appareil qui se transforma aussitôt en lunettes. Il lui expliqua que sa planète était en danger, car tout y était devenu trop transparent : il fallait déposer au cœur de la planète, dans un grand volcan, six pierres opaques, c'est-à-dire qu'elles ne laissaient pas passer la lumière.

C'étaient les pierres les plus précieuses, mais elle s'usaient avec le temps ! Aussi les cailloux de Romain étaient-ils un véritable trésor !

Pendant qu'ils discutaient ainsi, s'approchant du cratère, Romain s'aperçut qu'il marchait sur des choses qui ressemblaient à des cailloux. Il se baissa pour en ramasser un, et s'aperçut avec stupeur qu'il s'agissait d'un diamant ! Le sol était couvert de diamants, de rubis et de saphirs !

« Puis-je, à mon tour, te demander cinq de tes cailloux ? »

Le petit homme les donna avec plaisir.

Quand Romain retourna chez lui, il sauta dans les bras de ses parents. Grâce aux pierres précieuses qu'il avait rapportées, sa maison ne fut jamais vendue, sa famille vécut heureuse, et plus personne ne fut pauvre dans le village.