Le petit Momo
Hervé Lénervé
Trois grandes berlines noires aux vitres teintées, escortées par quatre motos de la Gendarmerie Nationale s'arrêtent dans la cour de l'école primaire Jean Jaurès d'une banlieue populaire. Deux hommes en costumes noirs, oreillettes sur l'oreille, gueules de barbouze sur les épaules, descendent de la première voiture et deux de la dernière. Observation & Surveillance des lieux. Un homme de la sécurité s'approche du véhicule centrale.
- RAS, mon commandant !
- Ouvrez les yeux, soldats ! On peut y aller Monsieur !
Le commandant en civil sort du véhicule en maintenant la portière pour faciliter la sortie d'un VIP. Ce dernier est jeune, énergique avec un visage déterminé et une physionomie intelligente A peine sur les lieux, il s'élance vers son secrétaire de cabinet qui est déjà sur place depuis une bonne heure.
- Qu'est-ce qu'on a ici, Michel ?
- Une grosse merde ! Si je peux me permettre Monsieur le Ministre !
- Oui ! Explique !
- Le petit Mohamed a cassé son lacet dans la cour de récrée.
- Attends ! tu me déranges pour un lacet de chaussure ?
- Ce n'est pas tout, Monsieur ! A la suite de cela, il a trébuché et s'est griffé le genou.
- Ok ! Mettez-lui un sparadra ! Je me barre !
- Vous ne pouvez pas, Monsieur les représentants de la communauté sont déjà là avec des journalistes.
- Qui les a prévenus ?
- Comme toujours, l'odeur de la pourriture Monsieur le Ministre !
- Ok ! fait moi un rapport circonstancié.
- L'histoire est simple monsieur, le lacet s'est dénoué et le petit Mohamed a marché dessus et a chuté.
- C'est un banal accident !
- Pas exactement, car après analyse le lacet n'était pas halal, mais cacher !
- Merde ! On est dans la merde !
- Oui ! monsieur !
- Appelle le raid et trois compagnies de CRS. Il faut réagir avant l'embrasement !
- Trop tard monsieur, les jeunes brûlent des voitures dans leurs quartiers et assiègent un commissariat, la banlieue est en feu. Il faut s'exfiltrer au plus vite, j'ai demandé un appui aérien et un hélicoptère d'évacuation.
- Merde ! Merde ! replions-nous. Commandant appelez-moi l'Etat-major ! Je déclenche l'état d'urgence, la loi martiale et vigie pirate des Caraïbes.
Le jeune ministre de l'éducation voit un gamin de six ans aux yeux noirs se diriger droit sur lui ! Sa vue se brouille, il sent la sueur mouiller ses aisselles,
- Putain ! C'est lui ?
- Oui ! Monsieur le ministre.
- Où est le corps enseignant, Michel ?
- Réfugié dans les caves.
- Dis monsieur ! S'il te plait, tu sais faire les rosettes ?
- Qu'est-ce qu'on fait, Michel ?
- On fuit, monsieur ! Fuyez, je vais essayer de le retenir avec un conte à la con ! fuyez ! Fuyez !
- Ne t'inquiètes pas Michel je prendrai soin de ta jeune et très belle épouse ainsi que de tes deux enfants, ils ne manqueront de rien.
Merci, monsieur le Ministre.
Sujet brûlant ! Encore un dossier sensible à traiter de main de maître comme l’auteur de ce texte qui a su mettre en exergue toute la complexité de ce drame actuel
· Il y a presque 7 ans ·nehara
Le communautarisme tuera la fraternité universelle. ;o))
· Il y a presque 7 ans ·Hervé Lénervé
Et comment l'affaire s'est-elle dénouée?
· Il y a presque 7 ans ·arthur-roubignolle
Monsieur le ministre de l’éducation engrossa la belle épouse de Michel et mis ses deux enfants à la DASS. :o))
· Il y a presque 7 ans ·Hervé Lénervé
Lacet cassé, basset racé, passer tassé, massé, assez !
· Il y a presque 7 ans ·yl5
Le Monde est plein de lacets et je me délasse de les lacer ! :o))
· Il y a presque 7 ans ·Hervé Lénervé