Le pouvoir des livres (chap 10)

Mari A

Perplexe, le garçon secoua la jeune fille légèrement puis avec plus de vivacité lorsqu'aucune réaction ne se fit sentir. Il commença à paniquer la peur le frappa soudain. Et si, en faisant cette pile de livre et en souhaitant du malheur à la jeune fille, son souhait s'était réalisé. Les livres l'auraient donc réellement écouté ? Mais ce n'était pas ce qu'il souhaitait, il n'avait pas vraiment voulu lui faire du mal, il voulait juste rester seul et qu'elle finisse par le laisser tranquille. Il avait fait une énorme erreur et se sentait coupable. Il commença à paniquer et se recroquevilla sur lui-même les mains sur les oreilles pour ne plus se renfermer sur lui-même et n'entendre que les battements de son cœur. Il commença à osciller d'avant en arrière lorsqu'il comprit que s'il ne faisait rien il pourrait vraiment arriver quelque chose de grave à la jeune fille. Il se rapprocha de la porte et commença à tambouriner aussi fort qu'il le pouvait. Ses mains le faisaient souffrir mais il ne pouvait pas s'arrêter, pas tant qu'Hélène n'était pas en sécurité. Après tout, elle s'était donné la peine de lui rendre visite tous les jours en délaissant ses propres amis pour rester avec quelqu'un qui ne prenait même pas la peine de lui répondre.

Il allait se remettre à marteler le bois de la porte quand il sentit une douce chaleur sur sa cheville. Surpris par cette sensation, il se stoppa net. La pression autour de sa jambe se resserra soudainement et sans qu'il puisse arrêter cette sensation, il commença à avoir peur. Une sueur froide coulait le long de son dos et il ne se sentait plus capable de bouger. Même s'il n'était pas d'un naturel bavard, il n'avait jamais autant ressenti ce besoin de faire comprendre sa détresse, mais rien ne venait franchir la porte de ses lèvres.

Qu'est ce que cela pouvait bien être ? Il sentait une présence à côté de lui mais il devait s'agir d'Hélène, seulement la jeune fille était inconsciente, enfin c'est ce qu'il pensait dû au bruit sourd qu'il avait entendu précédemment et au son qui avait pu franchir ses lèvres. Il décida de prendre sur lui et laissa glisser ses mains le long de ses jambes. Il toucha d'abord ses poches de pantalon, puis il descendit sur le tissu rugueux et continua son périple jusqu'en bas de ses jambes. Il savait qu'il se rapprochait dangereusement de la chose qui avait saisi sa cheville, mais il devait plus que tout découvrir de quoi il s'agissait. Il finit par mettre la main sur une autre main ? Oui c'était bien cela, il pouvait sentir le bout des ongles d'une main, puis des doigts très fins, et enfin un poignet presque osseux. Surpris, il ne pu s'empêcher de prononcer un mot.

« ... Hélène ... ? »

La main sur sa cheville sursauta soudainement et il entendit un petit rire aigu.

« Gagné ! J'aurai jamais imaginé qu'il fallait te faire croire à un accident pour que tu daignes enfin prononcer quelques mots ! Ah je suis soulagée !! J'ai enfin pu entendre ta voix. Je pensais qu'on ne pourrait jamais devenir amis tous les deux mais maintenant j'en ai la certitude, tu n'es pas un méchant garçon. »

Pris d'une sensation qu'il ne connaissait pas, il attrapa la main d'Hélène et la tira brusquement vers lui. La jeune fille se retrouva dans les bras du garçon en une fraction de seconde. Même lui ne savait pas ce qu'il lui prenait tout à coup, il était à la fois soulagé et en colère après elle mais il était sûr d'une seule chose :  il n'aurait jamais pas pu se pardonner de lui avoir fait du mal. 

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