Le principe de réalité.
Christophe Hulé
Entre deux îlots de fortune, sans eau courante ou quelque beauté à collier de fleurs, sans compagne ou compagnon, un soleil méchant et si peu d'ombre.
Le sel de la mer ne fait que raviver la douleur des plaies ouvertes.
Les coquillages ont perdu leur lustre nacré.
Un faux paradis, comme un décor de carton pâte sur une mer de lave en fusion.
C'est le principe de réalité, l'envers de la carte postale.
Comme ces monstres bicéphales, la belle vertueuse et la gorgone assassine.
Chacun s'accommode du présent, plus ou moins lumineux, au gré des cueillettes ou des chasses, pour qui est aguerri.
Une de perdue et c'est reparti pour la traversée du désert, et puis une de retrouvée, jusqu'à ce que …
Jusqu'à ce qu'on se demande si de papillons on est pas devenu vers.
Bien sûr, toutes ces métamorphoses ne sont pas comparables, mais on redeviendra poussière, c'est ce qu'on nous dit depuis la nuit des temps.
Tout autre argument n'est que chimère et littérature, car il n'est pas de preuve ni de résurrection.
L'apocalypse est à nos portes, combien de fois avons-nous entendu ce refrain.
Le plus souvent c'est une occupation pour ceux qui ne savent s'occuper.
Ne leur jetons pas la pierre, continuer à vaquer à telle ou telle affaire est un exploit, si on réfléchit à ce qui nous attend.
Les matrones mettront le cœur à l'ouvrage, les mains dans la pâte malaxée depuis des siècles, pour remettre un peu de plomb dans la tête des hommes pétris de gloire, de batailles, de vanité.
Tous les mythes ne nous disent pas autre chose, à se croire demi-dieux, on écrit les déceptions à venir, au mieux, et plus souvent les supplices.
Être le bourreau de soi-même, qui n'est pas tombé dans ce piège ?
On veut être libre et heureux, mais on délègue à tort le pouvoir à des instances qui jamais ne pourront concilier les contraires.
La liberté oui, mais sans empiéter sur celle d'autrui, et patati.
Mon petit doigt me dit qu'il faut repérer le sens du vent.
Si Dieu n'avait pas voulu la discorde, on n'en serait pas là.
Chacun appréciera.
Le principe de réalité est la seule chose tangible, on peut bien s'inventer des univers parallèles, certains iront même jusqu'à se sacrifier, le rêve n'est pas l'apanage du numérique, il n'y a pas que le virtuel dans la vie, fort heureusement.
Chacun sa chacunière, comme séparer le bon grain de l'ivraie, la grotte de Lascaux, comme la caverne de Platon, ne sont en rien démodées aujourd'hui.
Les mythes et légendes se perpétuent, surtout au cinéma, et pourquoi diable un tel succès ?
Parce que l'homme, de Cro-Magnon ou d'affaire, se sent bien au-dessus, c'est ce qu'on pourrait qualifier d »Humain ».
On peut bien se dire qu'on ne vaut pas mieux que les insectes, pour plaire aux écolos, mais puisqu'on doit tous crever, sans savoir ni pourquoi ni comment, on peut bien rester orgueilleux, un don, ou pas, que ce prétendu Dieu nous a donné.
Il y a des passages qui sonnent comme des poèmes et j'adore ça!
· Il y a plus d'un an ·aile68
Je ne dénigre jamais la poésie, elle fait parfois la beauté d'un texte si elle vient à propos, il n'y a rien de réfléchi ou de prémédité, la poésie vient si elle s''invite.
· Il y a plus d'un an ·Dieu merci, certaines choses échappent à tous les systèmes, et aucune Intelligence Artificielle n'y pourra rien.
L'Humain n'est pas que connaissance, et c'est tant mieux.
Christophe Hulé