LE PRIX D'UN NOM

liviasansleo

- Elle :

Neuf heures du matin, lendemain de congé. En tempo, écouteurs sans fil dans les oreilles, je descend deux à deux les marches de l'université à quelques mètres de chez moi. Puis je les remonte et je répète ces allers-retours plusieurs fois. Dans mon ensemble sport, je sue, je souffre, je me défoule, j'entretiens mon corps. Puis je cours une heure ou plus.

Après cet intense exercice, je pars déjeuner chez ma meilleure pote. On travaillait ensemble mais en ce moment elle est en congé maternité. Elle se demande si elle va un jour reprendre le taf. Dans tous les cas, on a pas envie de perdre contact.

Pause détente terminée, je repars en speed à mon appartement me doucher et me reposer un peu. Je fractionne mes nuits pour tenir le coup. J'ai besoin de profiter de mes journées. Assez paradoxal quand on travaille de nuit...

Je ne vous l'ai pas encore dit mais si je cultive autant mon corps c'est que j'en ai besoin dans mon métier. Je suis danseuse et non "pute" comme le pense mon père.

Déjà trois ans que je fais ce boulot et ça me plaît bien. Évidemment ça a créé des tensions avec ma famille mais je vis loin d'eux alors je ne leur fait pas trop honte.

Je dois filer au club maintenant pour les préparations. Je ne suis pas seulement en petites tenues sur les podiums, je sers en salle aussi. Une seule femme, plusieurs casquettes. On fait des roulements avec les collègues pour que tout le monde puisse assurer son show et avoir des pourboires.

Dans ce club, on est soudé et on se respecte.

Ce n'est pas un endroit miteux, c'est select et classieux.
Tout le contraire de la boîte où je taffais avant.
Là, c'est du spectacle, d'ailleurs, ce soir j'assure la Pole Dance.
On me laisse choisir mes tenues.
Pour la musique, on se met d'accord avec le dj. C'est un bon gars qui peaufine vraiment ses sets.
Un jour on entendra parler de lui, j'en suis sûre.

L'équipe est déjà sur place. Il manque quelques filles, alors ça va, je ne suis pas trop à la bourre. Je sais que cette soirée va être spéciale, intuition féminine.

J'aime ce métier pour des tas de raisons. J'ai l'impression d'être une autre femme quand je danse. Il y a cette autre partie de moi qui se transforme et se perfectionne au fil des nuits. Je m'en tape d'être regarder et bien sûr que je réveille l'instinct de certaines personnes mais ce que je ressent et ce que je deviens me permet de lâcher tout ce qu'il y a en moi.

En loge, une collègue me demande de l'aider à poser quelques extensions. Le temps passe vite et la soirée a bien commencé. La salle n'est pas pleine mais nos "meilleurs" habitués sont arrivés. Il y a vraiment de tout dans notre clientèl : de l'enterrements de vie de garçon aux séminaires qui dégénèrent, toutes les nuits semblent différentes. Et croyez moi ou non, nous voyons beaucoup de femmes dans notre salle.

Je monte sur scène, je suis prête, concentrée. Devant moi, dans les canapés, il y a certains de nos clients les plus fidèles mais aussi quelques petits nouveaux.

Je n'ai pas vraiment le temps de les regarder mais je sens des regards qui m'accrochent.

Là, à ma gauche, il y a cet homme que je n'avais jamais vu avant. Il ne me lâche plus des yeux. Ce n'est pas désagréable. Il n'est pas venu seul, un autre homme lui tient compagnie.

Il présente bien, propre sur lui. Je lui donne la quarantaine plus que passée, bien conservé.

Tous deux picolent du whisky mais ils sont encore sobres.

D'habitude je ne m'arrête pas à ce genre de détails mais j'aime son regard perçant. Il me transperce et je transpire... Hot !

Exceptionnellement, je vais continuer mon show pour lui.
Je ne dis pas que je vais lui faire une table dance mais je vais lui renvoyer toute l'énergie qu'il me fait ressentir.

"Regardes moi garçon, ce soir je suis là pour toi".

Ça à l'air de marcher, il ne voit plus que par moi et je ne vois plus que par lui. Mais qu'est ce que je dis ? "Jamais avec un client" comme dit le patron.

Encore une chanson et je retourne en coulisse, déjà. J'espère qu'il se souviendra de moi ou qu'il reviendra.

"Allez cocotte, tu t'entraînes tous les jours et là, devant toi, il y a ce beau mâle qui te dévisage, qui te transcende. Il ne te matte pas comme un objet, il ne relooke pas que ton cul, il te voit, il te veut et il est tellement... Whoah"

Ça y est le track est fini. J'ai chaud, tellement chaud. J'entend les clients me féliciter et je jette un dernier coup d'oeil à ma gauche. Il me sourit et lève son verre. Moi,je ne peux rien lui répondre.

Je n'avais qu'un seul passage et je dois aider au bar. Je le voit au loin quitter le club et au fond je suis un peu peinée.

Veronika, une autre danseuse, m'attend au fond du couloir et me glisse un petit papier dans la main. Elle me chuchote que c'est le numéro "du mec sexy qui boit du sky sec" et me conseille de tenter ma chance. Je lui rappelle que c'est proscrit mais elle insiste et m'avoue que beaucoup ici on déjà transgressé les règles.

Non, je ne lui téléphonerai pas, ce n'est pas sérieux.

Lui, il reviendra à moi, je l'ai aimanté, j'en suis certaine, c'est mon pouvoir...

Trêve de plaisanterie, le club va fermer, je dois m'activer et je vais me coucher... toute excitée...

- Lui :

Pourquoi elle ne me sort pas de la tête. J'ai trop bu hier ? Je suis con parfois. Et puis on a pas le droit. Je suis simplement de passage ici. Les affaires, d'abord les affaires. Il est dix-huit heures, elle ne me rappelle pas, tant pis. Je ne sais même pas pourquoi je lui ai donné mon numéro. C'était stupide. En présence de mon associé en plus.
Pourquoi je me tracasse comme ça ?
C'est une gamine, je lui ai fait peur.

J'ai un appel. Tiens, en parlant d'associé... Il m'a laissé un message. Il veut qu'on remette ça, au même endroit et il m'attend à l'ouverture. Je ne peux même pas lui dire non, il a réservé notre table. Je vais mettre ma fierté dans la poche arrière de mon pantalon et m'asseoir dessus toute la soirée. Je sens que "embarras" va m'accompagner. À mon avis je vais être moins soft qu'hier mais beaucoup plus discret. Qu'est-ce-qu'il m'a pris, franchement ?

J'ai commandé un repas et il est déjà là.

Je mange vite fait et je vais me prendre une douche phénoménale pour défroisser mon visage encore fatigué de la veille.

Je m'habille tout en noir, je n'ai pas envie de me faire remarquer cette fois. Appli Uber, il est l'heure que je bouge. Tout ça pour un foutu contrat qu'on est même pas sûr de signer. Je crois qu'à l'avenir je vais opter pour le télétravail, ça évitera ce genre de déplacement.

Il y a foule ce soir, heureusement que mon assoc' a réservé. Il a encore pris une bouteille de whisky. Je n'ose pas lui dire mais je n'aime pas trop ça... Surtout les lendemains difficiles...

Avec la chance que j'ai, voilà que notre serveuse est la danseuse d'hier... Elle a l'air contente de nous voir. Après tout, c'est son job d'être aimable et polie. Faut qu'elle arrête de me regarder comme ça. Pourquoi elle me fait son cinéma si je ne l'intéresse pas ?

- "Messieurs, au plaisir de vous revoir, j'espère que vous allez passer une excellente soirée. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas, ce soir, je suis votre hôtesse...

- Merci mais pour le moment, tout va bien !"

Voilà je met des distances. Elle va penser que j'ai changé d'avis. Elle a peut-être cru que je l'avais prise pour une prostitué ?
Nan, elle aguiche le client, je ne dois pas être le premier comme ça... Je vais boire ça va passer le temps et parler boulot un peu...

- Elle :

Il est revenu, je le savais. Je crois que je l'ai vexé. Je vais le détendre. J'ai bien fait de prendre ce rang. Il est incroyablement magnifique, de près c'est encore plus fou. Je sens que je vais repasser plusieurs fois à sa table ce soir. Il se ressert déjà. Faut que je mette le feu en salle, qu'il m'entende. Il fait mine de m'avoir zappé mais je l'ai vu me regarder au loin. Beau comme il est, il ne doit pas avoir l'habitude qu'on lui résiste.

"T'inquiètes chéri, je te cueille à point. C'est ça, je sens que tu me cherches."

C'est marrant mais ce soir il n'est pas pas scotché à mes collègues qui passent sur scène. Son ami me fait signe, bonne excuse pour venir lui parler :

- Tout se passe bien messieurs, vous DÉSIREZ autre chose ?

- Une danse comme hier peut-être ?

- Non, ce soir je suis en salle mais si vous venez après demain, vous me reverrez sur le podium !

Son ami est un peu relou. "Allez décroches-moi un mot beau gosse." Je vais faire le premier pas. Je vais m'adresser directement à lui :

- Je ne vous avez jamais vu auparavant, vous visitez notre belle ville ?

- Voyage d'affaire.

- Très bon choix mais vous ne nous quittez pas de suite j'espère ?

- Dans très peu de temps !


Difficile de le dérider cette nuit.

- C'est dommage, c'est un PLAISIR de vous servir.

- Merci Mademoiselle.

- Moi, c'est Talia.

- Enchanté, je vous présente Fabio mon associé et moi, je suis Noé.

- Et oui avec lui, l'arche ne coule jamais !

Je crois que son confrère est un peu fait. Blagues douteuses, mattage de seins. Rêves pas, c'est pas toi que je vise.
Sur ces mots je dois repartir au bar pour d'autres clients.
Je ne sais pas ce qu'il dégage mais il a ce petit truc en plus.
Bref, n'importe quoi, j'ai du boulot.

- Talia, s'il vous plaît, on pourrait avoir d'autres verres ?

- Vous ne voulez pas une bouteille ?

- Ça serait irraisonnable sauf si vous acceptez de trinquer avec nous ?

- Désolé, jamais pendant le service, c'est très aimable de votre part.

- Après le service peut-être ?

- Je ne suis pas sûre de pouvoir répondre à cette question ici.

- Répondez-moi ailleurs alors...

Ok, je n'ai pas le droit mais ok, dès que son acolyte nous laissera quelques secondes.
Parfait, il va aux toilettes, je vais me pencher discrètement près de son oreille :

- Je vous répond maintenant.

- C'est risqué !

- J'aime le danger.

- Et l'interdit ?

- Vous avez tout compris, je vous dit oui.

- Vous finissez à quelle heure ?

- À l'heure des premiers croissants.

- Je vous attendrai alors.

- Vous savez quand nous sommes tous les deux, vous pouvez me tutoyer.

- Mais nous ne sommes pas seules...

- Pour le moment.

- Vous me plaisez.

- Vous me plaisez aussi.

- Veuillez m'excuser Noé, on m'appelle au bar.

- Appellez-moi après !

Si j'avais pu le dévorer sur place, je l'aurai fait. Mon coeur bat la chamade et je dois ne rien laisser transparaître. Heureusement, le club va bientôt fermer ses portes.
J'attend que les derniers clients quittent la salle et je lui envoi un texto.

"Attends-moi près du pont à deux rues d'ici dans une demi-heure"

Le barman fait une drôle de tronche. J'espère qu'il n'a pas capté :

- Tu peux aller te changer, je finirai. Veronika a demandé après toi.

Merci Véro, je la kiffe. Je vais à l'arrière pour m'arranger. Je me dépêche, il va m'attendre.

Il est sur le pont.

- Fabio n'est plus avec toi ?

- Tu aurais préféré qu'il reste ?

- Non, surtout pas...

- Il a trop bu, une voiture est venue le chercher.

- Et nous ? On reste ici et on attrape froid ?

- Mon hôtel propose le petit dej' en chambre si ça te dit ?

- Je te dis encore oui, Noé

- Parfait !

C'est électrique entre nous. Pas besoin de se faire servir par le room service. J'ai faim mais de lui. Je lui fais savoir... Tout de suite, à peine entré dans sa chambre.

Le jour est déjà levé et je suis nue sur lui.
Il est encore plus croustillant que je ne le pensais.
Il est fort, il est brusque mais j'aime ça. J'ai envie d'être à lui. Il me montre tout son désir, je vais jouir.
Il tient la cadence et je m'accroche aux draps.
Je ne peux pas être silencieuse et je veux qu'il se souvienne de mon souffle contre lui.
Je me laisse totalement aller. Il apprécie. C'est complètement dingue. Tout mon corps vibre, encore, encore et encore.
Je viens d'atteindre l'orgasme mais j'en veux plus. Il le sait, il a de l'expérience et il s'abandonne... intensément.
Il me change de position. Il pose son index sur ma bouche et ses lèvres sur ma nuque. J'adore et je lui fais savoir...
Je vais m'écrouler sur le matelas.
Mes jambes flageolent et des frissons me parcourent le corps.
Je tremble encore et je ne pense plus qu'à lui... Il me rejoint.
Je l'embrasse au coin de la bouche comme pour le remercier.
Il me serre contre lui et me donne un baiser en retour.
Il me caresse les cheveux. J'ai mis mes bras autour de son cou et je suis assise sur lui.
J'aimerai que cet instant reste figé.
Il attrape le drap et le ramène sur nous. Il m'allonge sur le lit en me caressant le dos.
Je crois que c'est reparti.
Je pourrais passer la journée comme ça. Je sais qu'après il doit travailler.

Moi, je suis en repos alors je profite et je laisse cette magnifique créature m'exprimer toute sa passion.

Il me rend dingue : sa façon de me toucher, de glisser ses mains le long de mon corps, ses légers baisers savamment placés, l'odeur que dégage son corps, le frottement de nos peaux, l'ambiance dans la pièce...

Tout me fait frémir. Je sens ma tête partir en arrière et il vient de nouveau.

Cette fois, il va s'endormir. Je lui empreinte sa salle de bain, je me douche rapidement, l'embrasse sur la joue et appelle un taxi.

Il attrape ma main, les yeux à moitié clos. Je lui murmure qu'on se reverra et que je ne lui ai pas dit la vérité :

- Talia c'est mon nom de scène. Mon vrai prénom c'est...

Et je suis partie en souriant.
De toute façon, Morphée est venu le rejoindre.
Mission accomplie... Je peux rentrer chez moi.

- Lui :

Je me réveille en fin d'après-midi. Son parfum hante encore les draps. Je reste bloqué sous la douche et je regarde mon téléphone.

Fabio m'a laissé cinq messages vocaux. Il va m'étriper. Je vais pretexter une gueule de bois. Je dois encore le voir, peut-être qu'on parlera travail cette fois.

Je file, il m'attend dans un restaurant huppé au centre ville. Je comprend mieux le montant de ses notes de frais.

Je n'ai pas vraiment faim. Je joue avec mon tel. En vrai, j aimerai qu'elle m'envoi un message. Au moins pour me dire son vrai prénom. Je vais la texter, je verrai bien.

"J'espère que ma belle inconnue a bien dormi."

Pas de réponse.
Fabio me dit que nous devons prolonger notre séjour pour rencontrer notre client.
Apparemment il est coincé à l'aéroport et prévoit notre entrevue dans deux jours.

"Je ne suis plus vraiment une inconnue maintenant... Et oui, j'ai bien dormi. À demain ?"

Fabio tchatche la serveuse et moi je lui dit qu'on pourrait sortir demain. S'amuser une dernière fois après les négociations. Il me répond que c'est une bonne idée avant de demander deux cafés.

De retour à l'hôtel je m'écroule dans le lit. Mon mobile vient de sonner mais je n'ai pas envie de décrocher. On verra plus tard, il n'y a pas urgence.

- Elle :

J'ai pensé à lui toute la journée. Peut-être que je me suis donnée un peu vite. J'aurai dû le faire patienter un peu plus, le faire languir. C'était pas ça mon projet. Je vais me coucher, je suis toute courbaturée.

C'est déjà le matin et je vais de nouveau courir. Ce midi, pause déjeuner chez ma pote et ensuite emplettes.

Il faut que je me grouille, je dois voir le dj pour quelques répètes. Il a changé sa tracklist parce qu'il a un problème avec son ordi. Du coup, pas le temps de me reposer cet aprèm, j'enchaine.

La salle se rempli peu à peu, il est là. Je ne l'ai pas encore vu mais Veronika me l'a chuchoté à l'oreille.

Nouvelle dégaine ce soir, ça va m'amuser.

Perruque blonde, ensemble en dentelle... Il m'a reconnu et je le vois avoir un petit rictus.

Comme à la première fois dans ce club, il reste ébloui par ma danse. Je me mords les lèvres en l'imaginant contre moi... Vivement l'after !

D'autres hommes me sifflent dans la salle, je ne les entend plus.
Je sens la fièvre en moi et m'applique à chaque mouvement.
J'aimerai qu'il sache que cette chorégraphie c'est lui qui me l'inspire.

C'est la fin de mon passage, maintenant, place à l'extase...

Je trouve la fin de soirée ultra longue. Je suis pressée, lui aussi. Il n'écoute même pas son associé lui parler. Il lui resserre plusieurs verres, il s'assure de sa tranquillité.

C'est bon, direction le pont.
Je fonce, il est présent. On ne résiste pas jusqu'à la chambre. Je lui attrape la bouche, il m'enlasse. Le Uber arrive, on grimpe.

Hall d'hôtel, ascenseur, les minutes sont devenues des secondes, tout s'accélère... Et les battements de nos coeurs aussi. Ce n'est pas de l'amour, c'est animal, bestial !

Je n'avais jamais enlevé mes vêtements aussi rapidement. Il faut dire qu'il me les arrache. Je le laisse faire. Je suis sienne, il est mien. Baisons !

Ses doigts accrochent mes cheveux, mes ongles griffent son dos. Il va bientôt repartir. Il me plaque contre le mur. La position n'est pas très confortable et la tête de lit tape le bas de mon dos alors je croise mes jambes contre ses fesses. Lui, il tient les miennes.
Malgré le mal que je ressent derrière moi, il me fait du bien alors je lui mordille l'oreille.

Il rigole et me soulève une nouvelle fois pour me poser contre le matelas. Mes jambes sont maintenant sur ses épaules et je le sens au fond de moi.
J'ai une petite crampe mais le plaisir est plus intense. Son torse frotte ma poitrine et je soulève légèrement mon bassin. Il va, il vient... Et dans un long soupir je rentre en transe.
Il ne faiblit pas et me fait venir lentement. Il a encore envie de mon corps. Je me tiens sur mes avant-bras, complètement cambré. À la force de ses bras, il attrape mes jambes. Il me domine, c'est agréable. Je peine à me retenir mais je contrôle cette vague de chaleur qui parcourt mon bas ventre.
La paume de ses mains est maintenant sur mes épaules.
Je bascule ma tête en arrière et je crie.
"Monsieur double orgasme" a atteins son but. Ça m'excite, il arrive à bout de course.
Ses doigts frôlent mes côtes et la chair de poule se fait voir sur tout mon épiderme.
Je me retourne et le regarde les yeux embués de plaisir.
Il me perce de son regard alors je le rapproche vers moi.
Je décide de rester dans son lit et je m'endors contre lui, paisiblement.

Dès son réveil, je me serre contre lui. Il appelle la réception pour se faire servir des cafés. Il ouvre la porte à peine habillé et me donne une tasse.
Une fois bu, je la pose sur la table d'appoint et me dirige vers la salle de bain. Je me retourne, il acquiesce et me rejoint.

Il allume l'eau de la douche. Contre la paroi de la douche, je le laisse m'embrasser de haut en bas. Il revient à ma hauteur, je m'occupe de lui.
Il m'arrête en pleine action et de nouveau me colle à la paroi.
L'eau ruisselle sur son visage. Je le regarde, nous fusionnons.
Mes mains caressent ses cheveux. Ses bras retiennent mes fesses. Cette fois, nous allons capituler rapidement. Ce n'est pas grave, j'aime vraiment et lui aussi.

De sa main droite il lève mon menton pour me regarder dans le fond des yeux et me dit qu'il part demain soir.

La douche paraît maintenant froide. Il m'enlasse contre lui et embrasse le haut de mon crâne complètement mouillé.

Il me donne sa serviette pour que je ne tombe pas malade, je lui rend pour qu'il puisse s'essuyer aussi.

Je dois partir et je sais que je ne le reverrai sûrement jamais. Je sens de la tristesse en lui. Il me demande de lui avouer mon vrai prénom mais je lui fait comprendre que je ne lui dirait que si un jour il revient.

Je m'habille, il m'accompagne à l'ascenseur et me donne un baiser. Les portes se referment et je sens un pincement en moi.

Ce soir je suis en salle mais il ne vient pas. Son client a donné rendez-vous dans un très bon resto à l'ouest de la ville.

Pour la première fois je n'ai pas le coeur à travailler. Dès le service terminé, je me dépêche de rentrer chez moi.

Une fois seule, je pleure un bon coup et je m'allonge dans le canapé.

J'ouvre les yeux et je lis un sms sur mon tel.

"Mon avion est retardé. J'ai décalé mon départ. Donnes moi ton adresse, j'ai trois heure pour toi."

Je n'hésite pas, je lui envoi.
Vingt minutes plus tard, il est là. Je lui saute dessus, il m'asseoit sur la table à manger. J'enlève ses vêtements, lui les miens. Nos bouches ne se lâchent plus. Nos mains parcourent nos corps. Il est plus doux que d'habitude. Ça ressemble à un adieu rempli de tendresse.
Il veut que je me laisse faire.
Je suis partante, je suis passive.
Mes cuissent claquent contre la plaque en bois. On fait l'amour comme "papa et maman".
C'est plus traditionnel mais c'est bon aussi.
Je n'ai pas quitté ses yeux une seule fois.
Il regarde mes courbes, il me regarde au fond des pupilles.
Tout son être me pénètre comme si il voulait que je garde cette image en moi.
Ça le fait, j'ai ce flash qui me trotte en tête.
Je vois son corps musclé, je vois sa bouche accroché la mienne.
J'entend sa voix, j'entend son souffle. Je suffoque de bien-être.
Il le fait sentir femme, sa femme.

Malheureusement les heures tournent et il doit me laisser.
Il se retourne une dernière fois avant de s'en aller. Je le suis jusqu'au pas de la porte et il s'éloigne.

Cette fois c'était la dernière.
Je regarde l'heure sur ma box, son avion a dû décoller. Il m'échappe et je ne peux rien y faire.

Je m'apprête à lui envoyer un message mais je change d'avis. Je ne veux pas avoir l'air désespéré. Je me demande juste si il reviendra. Puis je vais me doucher. Je prend mon temps et je me revois dans sa chambre d'hôtel. Le touché de sa peau me manque déjà. Cet homme m'a lancé un sort. Je suis accroc et j'ai mal.

J'ai voulu jouer et je suis prise à mon propre piège. Je comprend mieux les instructions de mon boss. Sûrement pour éviter ce genre d'après.

Je dois retourner au club. Je n'ai pas vraiment la forme, beaucoup de courbatures et quelques bleus sur les jambes. Je maquillerai les zones critiques, personne ne verra rien.

Veronika me regarde avec affection. Elle a compris. Elle s'approche de moi et me rassure en me disant qu'on finit toujours par s'en remettre. Je pense qu'elle a raison et je m'applique dans mon métier. Je vivais avant lui, je vivrai après lui...

ELLE, QUELQUES MOIS APRÈS :

J'aime toujours travailler dans ce club.
La famille s'est agrandie, un nouveau barman et une nouvelle danseuse ont rejoint l'équipe. Je fais un peu moins de salle dorénavant.

Je me suis remise d'aplomb, j'ai même changé de look. C'est un succès.

J'ai eu une aventure avec un gars que j'avais rencontré à un mariage. C'était plat, c'était fade alors j'ai vite stoppé la relation.

Mon patron m'a filé une augmentation. Il faut dire que je me suis encore améliorée en danse. Pour varier mes shows, j'ai pris des cours de Pole dance dans une école.

Ma meilleure pote a démissionné. Retour de couche, elle attend son deuxième enfant. Elle est heureuse, moi aussi.

J'ai déménagé près d'un grand parc. Pratique pour faire du footing !

Ce soir j'essaye une nouvelle figure à la barre. J'espère que je vais assurer.

D'ailleurs, c'est l'heure, il faut que je me change. Je suis devenue un peu le stéréotype de la bimbo mais j'assume.

Notre dj a eu des propositions pour faire des tournées, un petit jeune le remplace. Il n'est pas mauvais soit-dit en passant. Il apporte un nouveau style au club.

Je vérifie ma coiffure et je grimpe sur le podium. Je m'imprègne de la musique et je commence mon show. Les lumières sont plus tamisées, j'entrevois moins les clients. Je reconnais un ami de notre patron. Il me fait signe de la main. La soixantaine, bon vivant, c'est l'un de nos doyens. Un homme élégant, aimable et qui laisse de bons pourboires.

Première nouvelle figure, impeccable. Je tourne sur moi-même et je change de direction. Je m'accroche à la barre et je monte à son sommet. De là haut la vue est bonne, je peux voir toute la salle mais je me concentre sur mon enchaînement. Je redescend sensuellement, je tourne de nouveau et dans la pénombre...

Il est là, il est seul, il me regarde...

Je fronce les sourcils et continue ma prestation.

Je sens mon souffle se couper.

Je suis contente et gênée à la fois.

J'ai chaud et j'ai envie de m'effondrer.

La musique est deep et l'ambiance est lourde.

Je sens mes jambes trembler et mes mains sont moites.

Je me retourne de nouveau vers lui, il lève son verre.

Je me synchronise de nouveau au morceau, reprend une grande respiration et j'accélère mes pas.
Mon premier passage vient de s'achever.

Je retourne en loge et Veronika me voyant perturbée me demande si je veux qu'on le fasse sortir. Je lui dit que ce n'est pas la peine et je me change pour mon deuxième passage.
J'ai une demi-heure de pause et je lui gratte une cigarette. Je fume que très rarement mais là j'en ai besoin. Je prend la sortie de secours pour me la griller rapidement.

Je dois reprendre ma place sur le podium et je dois exécuter de nouvelles figures. Les barman s'arrêtent un court instant pour admirer le spectacle.

J'ai réussi, je l'ai fait !

Je suis fière et je tourne brièvement ma tête vers Noé.
Il sourit. Je reprend mes forces et montre tous mes talents, à tous les clients. Ce soir, je danse pour eux, tous.

Noé le voit, il semble perplexe.

Fin de mon show, j'accoure en coulisse, je me change et me dépêche de sortir sans être vue par mes collègues.

Je me précipite vers le pont et prend mon téléphone pour l'appeler.

"Viens, maintenant."

Une dizaine de minutes plus tard, il se tient devant moi. Il me questionne, prend de mes nouvelles.

- Pourquoi tu ne me l'as pas demandé avant ?

- Pour te voir en chair et en os.

- Pourquoi tu ne m'as pas prévenu ?

- Pour te faire une surprise.

- Mais tu m'as manqué !

- Et c'est pour cette raison que je suis là !

Ça me touche, il le sait. Je lui prend la main pour l'emmener à mon nouvel appartement.

C'est reparti : vêtements au sol, baisers fougueux, claques sur mes fesses, mains sur mes hanches, peau contre peau...

On a tout donné pendant des heures. Un orgasme, deux orgasmes.
Je le retrouve, il n'a pas changé.

Moi, si, beaucoup. Cette fois c'est comme un combat entre nous. Comme si je voulais prendre le dessus. J'ai envie de lui mais je le repousse en même temps. Pour toutes ces nuits où je me suis demandée ce qu'il faisait, pour tous ces jours où j'aurai aimé son appel, pour tous ces moments que l'on a pas partagé.

Il me tient les poignets car il sent qu'une partie de moi se débat et il me murmure :

- Je ne sais toujours pas comment tu t'appelles mais je sais que tu fais parti de moi.

- Tu es revenu, je peux te le dire !

- Non, c'est mieux comme ça.

Je suis étonnée et contente à la fois. Ce petit mystère donne du piquant à nos étreintes.

- Mais tu repars encore cette fois ?

- Pour l'instant je suis avec toi."

Et il s'assoupi près de moi.
Je ne dors pas, je le regarde.
J'aime toujours autant son odeur, toujours autant son physique mais la peine que je ressent en son absence me revient en pleine face.

Il se réveille et je suis partante pour un nouveau round.
Il ne se fait pas supplier. Il sait y faire. Je n'arrive pas à faire le vide dans ma tête alors je prend moins de plaisir. J'ai besoin de lui poser des questions mais je crains sa réaction.

De toute façon, j'en sais beaucoup plus sur lui qu'il n'en sait sur moi.

- Lui :

Je suis dans son lit, je l'ai enfin retrouvé. Je sais qu'elle m'en veut. Elle se donne et m'échappe à la fois. Elle se demande pourquoi je ne l'ai pas contacté, pourquoi je l'ai laissé tombé. Moi aussi j'attendais de ses nouvelles. Elle est jolie, elle est jeune, elle est séduisante, elle n'est pas pour moi. Je ne comprend toujours pas ce qu'elle me trouve. J'ai bien vu au club qu'elle s'est détaché de moi.

Ça fait des mois que je semble absent au bureau, Fabio l'a capté.
Je l'ai mis dans la confidence et il m'a dit de venir ici. C'est une connerie au fond.

Quelque chose s'est brisée mais finalement tant mieux, ça sera plus facile de se quitter cette fois.

J'ai peur qu'elle se projete dans un remake de "Pretty Woman" car je n'ai rien à lui apporter. Je ne vais pas transformer sa vie et je vais encore l'abandonner. Je ne peux rien lui promettre, je ne peux rien lui donner.

- Elle :

Concentres-toi, il est sous toi. Delectes-toi de ce moment. Lâches-toi, lâches tout. Laisses ses mains parcourir le contour de tes seins, le long de ton ventre.
Arrêtes de cogiter sur le passé. Ce qui est fait n'est plus à faire... Ce qui va arriver va changer la donne. Il t'aime ça crève les yeux mais ne succombes pas. Tu l'as promis. Ce n'est pas dans le contrat. Penses à rien, rien, viens...

Tout passe vite quand je suis avec lui. Je dois aller bosser encore. Il ne viendra pas, il ne veut pas me gêner mais il ne me dérange pas. Il préfère retourner à l'hôtel où il m'attendra.

Je me prépare, il me regarde dans la salle de bain. Il me dit que je suis délicieuse, je lui répond qu'il n'est pas mal non plus.
Je le dépose au pied de son hôtel.
Je me dépêche de rejoindre mes collègues et je monte sur scène.

Au petit matin, je suis à lui.
Je ne suis même pas fatiguée.
Ce besoin de lui me maintient éveillé. Il va s'en aller demain, il a reçu un appel important.
Il veut m'emmener dîner, j'accepte.
Je repasse à mon appart pour me changer, j'essaye d'être élégante. Nous allons nous restaurer.
Il se mordille les lèvres, hésitant.
Je sais ce qui le tracasse et j'attend qu'il prononce ces mots.
Il attend que nous soyons sorti et nous nous balladons sur les quais de la ville.
L'atmosphère est romantique mais ce n'est pas le sujet.
Il se lance dans un long discours que je voulais entendre depuis des mois :

- Tu vas sûrement mal le prendre et peut-être même que tu vas me haïr. Je suis revenue ici pour savoir si je ressentais toujours la même chose. Je n'ai pas envie d'avoir de regrets mais je regrette de ne pas être honnête avec toi. Je vais te planter un couteau dans le coeur, j'en suis conscient mais... Je suis marié.


Enfin il l'avait dit ! Plus de suspense.

- Je ne suis pas surprise parce que je le sais. J'ai parlé à ta femme

- Comment ?

- Elle m'a payé pour te séduire.

- C'est impossible !

- Elle t'a fait suivre.

- Tu dis ça pour me faire peur !

- Elle veut le divorce et te pousser à la faute.

- C'est des conneries !

- Tu sais c'est quoi ton problème ? T'es trop parfait !

- Et donc ma femme veut divorcer parce que je suis parfait ?

- Ben oui, elle a pas de raisons valables pour te réclamer des dédommagements. Tu ne la frappes pas, t'es gentil, tu bois pas trop, tu bosses et jusqu'à présent t'étais fidèle ! Elle veut te faire un procès !

- On va arrêter là, tu es folle.

- Moi folle ? Non, toi t'es chiant et elle ne veut plus de toi, que de ta maille ! Fabio a bavé et lui a dit que tu avais eu le béguin pour une stripteaseuse. Elle s'est débrouillé pour avoir mon numéro. Tu n'es pas le seul à m'avoir glisser un petit papier ce soir là...

- Ah parce que tu mêles Fabio à tout ça ?

- Il l'a pas fait contre toi mais pour toi, il pense que ta femme te tueras.

- Ce n'est pas un monstre...

- Mais tu vaux cher, ouvres les yeux ! Ton business, vos biens...

- Pourquoi j'écoute une fille qui ne m'a même pas donné son prénom...

- Ça faisait parti du deal ! Tu veux checker mes mails ? Tu veux voir le contrat ? Elle m'a proposé un tiers de sa part !

- Donc, t'es une pute ?

- Non et c'est pour ça que je te le dis. Tu m'as vraiment plu. Dans le deal on devait juste nous prendre en photo tous les deux sur le pont. J'ai flashé sur toi dès la première nuit, avant même qu'elle me téléphone.

- Vous avez joué avec moi ?

- Ce n'est pas un jeu. Elle veut toucher ton assurance vie, je crois. Fabio t'as fait revenir parce qu'il te pense plus en sécurité ici.

- Tu ne fais que de mentir ! Comment te croire ? Comment ma femme aurait eu ton numéro ?

- Par Fabio. Elle lui a mis la pression. Ça fait des années qu'elle doit planifier ça. Ton associé pensait juste que c'était l'occasion de te séparer de ta femme.

- Arrêtes on dirait un mauvais téléfilm. Tes répliques sont toutes faites. Tu veux me garder pour toi, c'est tout.

- Non, ça c'est toi qui voit. Moi, je ne veux plus être mêlé à cette histoire.

- Pourtant tu as accepté de me revoir. Mais vu que ma femme  a soi-disant des photos,pourquoi elle n'a pas demandé le divorce ?

- C'est ça la grande question et c'est pour ça que Fabio pense qu'elle a changé de plan.

- Et elle veut me faire tuer ?

- Toi, puis sûrement moi, car j'en sais trop... Fabio t'as envoyé ici pour qu'on soit réuni. C'est suspect si on nous déglingue tous les deux ensemble. J'ai accepté ce dîner pour qu'on nous identifie tous les deux, qu'on sache qu'on se connaît. J'ai prévenu tous mes amis aussi.

- Toi aussi tu me pièges !

- Je prend plus de risques que toi au niveau de mon taf, de ma réputation. Je fais ma vie ici, je te rappelle. Arrêtes d'être égoïste.

- Et c'est quoi la solution ? Que je m'installe ici ?

- Oui mais pas pour moi. Fabio veut te rejoindre. Il aime cette ville et veut que vous y installiez le siège de votre société. Et comme ça, toi, tu pourras demander le divorce.

- Ça ne me deplairez pas mais toi, je ne veux plus te voir.

- Comme tu veux mais téléphones à ton associé, discutes avec lui et tu verras..."

Lui :

Elle a raison. Fabio m'a raconté la même histoire. On m'a fait passer pour un con et je le suis.
Je me suis donné à une femme qui m'a donné un prix et pire, ma femme a mis ma tête à prix.
J'ai été vendu comme un vulgaire objet.
Je les ai bien traité toutes les deux et elles ont comploté ensemble.
J'ai appelé mon avocat pour le divorce.
Je suis dégoûté et je me dégoûte.
Je ne suis pas sûre de vouloir m'installer ici, ni de travailler avec un associé.
Je tombe de haut...
Et cette fille là qui m'a utilisé pour agrandir son compte en banque.
Cette fille qui m'a fait passer des nuits blanches.
Ça fait quinze ans que je n'avais pas ressenti ça. Depuis mon mariage si minable, sans saveur, sans enfants d'ailleurs, à gâter une femme comme une poule de luxe et sans amour réciproque apparemment...

Ma vie est rempli de faux semblant. Tout ça n'est qu'un dupe.

Mon associé veut me changer les idées et me faire sortir mais jamais il ne me demande ce que je veux réellement...

Je dois les oublier et partir.

Elle :

Il ne donne plus de nouvelles depuis des jours. Fabio m'a dit que ces notes de frais au "minibar" ont explosé. Il se met minable et me hait maintenant.

Je n'ai pas que deux casquettes.
Et pour tout avouer j'étais vraiment intéressé par son argent mais il m'a vraiment tapé dans l'oeil. Je devrais lui dire.

J'envoi un sms :

"Viens au club, arrêtes de te mettre minable seul, tu es toujours le bienvenue. Toujours."

Lui :

La nuit bat son plein et je ne sais même pas pourquoi j'ai accepté... Encore fait de la veille sûrement.

Fabio a commandé du champ'pour changer. La cuite va être moins rude.

Elle est sur le podium.Je la regarde mais j'ai envie de l'étriper en même temps.
Drôles de sentiments que j'ai pour elle.
C'était la première fois que je ressentais ça dans tous les sens du terme.

En parlant du loup, voilà qu'elle s'approche de moi, descent du podium et sous les sifflements, dans le creux de mon l'oreille, elle me murmure...

Son prénom.

Ça y est, pour cette dernière nuit ici, je connais enfin le nom de cette comploteuse. Celle qui m'a tourné la tête et voulu ma perte...

Mais j'ai pris ma décision, je pars...

Je ne lui pardonnerai pas mais ce soir...

Se sera nos derniers adieux...

Jusqu'aux prochains...


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