Le psychiatre
Paul Robert De La Fauvellerie
Attaché sur ce lit, je me demandais depuis combien de temps j'étais là. J'avais mal à la mâchoire du fait du coup de poing porté par mon voisin, seule solution qu'il avait trouvée pour me maîtriser rapidement. Je ne lui en voulais pas, j'aurais peut-être fait pareil dans cette situation.
J'avais eu un coup de folie en me tailladant les veines, mais la crise était si violente et si profonde, si tenace que sur l'instant, j'avais ce que l'on appelle communément "pété un câble"... Je me sentais shooté, ils avaient dû me mettre la dose d'anxiolytiques...
Une infirmière arriva, me demandant comment je me sentais. Je lui répondis que je me sentais bizarre, comme si la crise était loin... Elle opina de la tête et m'annonça l'arrivée imminente du psychiatre, du moins si je voulais le voir. Je n'aimais pas trop cette profession de dealers de médicaments, mais le fait d'en voir un ne me dérangeait pas. Je pensais l'amadouer facilement.
Que ne fût pas ma surprise quand je vis le psychiatre! Le tout premier psychiatre que j'avais vu, il y avait de cela fort longtemps, après une première "bêtise". Je le pensais en retraite (pour le peu que j'y pensais à vrai dire...). J'avais eu un contact fort moyen avec lui, j'en avais gardé le souvenir d'un marchand de "pilules du bonheur"... Je me souvenais de lui avoir sorti " je préfère le Médoc à tous vos médocs" par pure provocation... C'était un vieux briscard, déjà, à l'époque : il m'avait rajouté un cachet en réponse.
J'étais donc de nouveau face à lui, mais j'étais bien décidé à ne pas me laisser embarquer dans la spirale infernale d'un nouveau traitement lourd. J'avais déjà donné... Il me posa quelques questions sur ma vie, mes relations avec autrui. Expérimenté en ce domaine, je lui répondis que tout allait bien, que j'avais juste eu un coup de fatigue qui m'avait mené à cette situation extrême. Il ne me croyait pas du tout, connaissant mon dossier... J'insistais sur le fait que je devais me rendre en famille dans les prochains jours, preuve de mon existence sociale. Et de toute façon, j'étais prêt à signer une décharge pour sortir. Il pensait que je n'étais pas prêt à sortir, mais il ne pouvait pas me retenir... Donc, il signa mon bon de sortie...
"Pas prêt pour le monde extérieur" était sa phrase exacte... Je décidais de tout faire, absolument tout, pour lui donner tort !!!
Je ne sais pas comment tu fais pour écrire une histoire qui se laisse deviner mais qui pourtant, a le mérite de tenir en haleine. Certainement parce que ton personnage est attachant, qu'on a envie de le prendre un peu en amitié pour l'aider à sortir de cette ornière dans laquelle il s'enfonce sans s'en apercevoir, malgré ce qu'il croit être une lutte de tous les instants. Allez, la suite, vite :)
· Il y a presque 6 ans ·Sy Lou
Et pourtant... si le malade arrête son traitement, il court à la catastrophe. si j'avance cela, c'est que j'ai eu le cas dans ma famille.
· Il y a presque 6 ans ·Louve
Oui, l'arrêt brutal des médicaments provoque une rechute, c'est incontestable. Mais mon héros en prend déjà en fait (j'y fais des allusions dans les chapitres précédents) , il ne veut juste pas en avoir d'autres supplémentaires.
· Il y a presque 6 ans ·Paul Robert De La Fauvellerie
il faut que je recherche les épisodes précédents alors !
· Il y a presque 6 ans ·(Parfois le traitement est mal adapté au patient qui le prend. Cette maladie est si difficile à cerner, à soigner.)
Louve