Le retour(coloré) de vacances.

José Herbert

Extrait de mon roman Les chiens de Pavlov.

Bébert se plaignait des conditions de retour de Vendée, pestant contre la météo, la circulation difficile, les bouchons, la cherté du carburant, et l'omniprésence des pandores zieutant de leur regard féroce l'intérieur des carrosses. Bébert raconta :

            —Nous nous sommes fait arrêter par un pandore, c'est Janine qui conduisait, à cause de Parkinson, et là, j'ai vu rouge car il nous a dit qu'aujourd'hui, c'était classé noir dans le sens des départs et que l'on n'avait point le droit de circuler. Je lui ai dit que nous ne partions pas et qu'au contraire, nous revenions. Il m'a répondu que vu l'orientation de ma voiture, nous partions et qu'il nous restait deux solutions pour respecter la loi. Ou faire demi-tour, ou rouler à reculons. Il n'y pouvait rien évidemment. Puis il ajouta qu'en plus, aujourd'hui, météo France a classé le département en alerte orange, à cause des orages, et que cela menaçait de passer au rouge, auquel cas nous ne pourrions ni avancer, ni reculer. Débrouillez-vous pour arriver ce soir, a conseillé finalement le pandore car demain, c'est classé noir dans le sens des retours et vous risquez d'être contraint à regagner la Vendée contre votre gré. Un vrai casse-tête. Le pandore salua et revint sur ses pas, comme s'il avait oublié quelque chose, pour nous proposer la solution, vu que l'on avait l'air sympa, c'était l'itinéraire vert, quasiment ignoré par bison futé, à cause de la faiblesse de l'encombrement circulatoire qui y régnait. Du rouge, ma face est passée au bleu, puis au violet et j'ai dit merci pour le conseil, avant de prendre la direction fléchée vert.

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