Le rosaire (extrait)
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KYRIE
Je ne suis d’aucune époque…
Comte de Cagliostro, Mémoire.
1.1794
An II de la liberté, les cous ce fendaient tel des bûches sous le couperet
de l’échafaud et une forte odeur de sang imprégnait les rues de
Paris. Cette effluve légèrement ferreuse s’infiltrait partout, jusque dans les
appartements, se mélangeant aux exhalations de sueur et de crasse.
Il retira la main du coffret à bijou, une rivière de diamant coulant entre ses doigts
si agile qu’ils ressemblaient à des petits serpents indépendants du reste de
l’organisme. Il fourra la joaillerie dans ses poches sans prendre la peine d’en vérifier
la valeur réelle, il en aurait tout le loisir ultérieurement.
Toutes les fibres de ses vêtements tendues sous le poids des joyaux et des colliers
il prit la direction de la sortie en enjambant un cadavre qui baignait dans
son sang, les jugulaires tranchées. Il n’y avait plus rien à dérober ici, mise à part
deux ou trois tableaux mais cela ne l’intéressait pas, le marché n’était guère
porteur en ce moment.
Il ne se pressa pas dans le couloir qui redescendait sur la rue, la police étant plus
occupée à faire la chasse aux contre-révolutionnaires qu’aux voleurs.
Troisième appartement visité en une nuit, il n’avait pas chaumé et il en ressortait
avec la conscience du travail net et bien fait. La grande terreur régnait et les gens
redoublaient de prudence, allant jusqu’à avaler leurs pierreries. Alors il devait les
étriper, cela ne le gênait pas et il y trouvait même du plaisir. Son père ayant été un
anatomiste réputé avant d’être guillotiné, il l’avait souvent regardé œuvrer.
L’aurore se levait sur les toitures et la fatigue commençait à l’envahir. Il allait
faire un détour par sa cachette afin d’y déposer son butin nocturne, puis il irait
se détendre entre les bras d’un autre homme.
2. De nos jours (ou à peu-prés)
Il détestait ce boulot mais il fallait bien nourrir les gosses, des gosses qui
braillaient à longueur de journée alors qu’il essayait de se reposer. Ce métier
avait toutefois des compensations, quand il ramenait une putain chez elle,
celle- ci lui faisait parfois une petite pipe en échange de la course.
Il avait roulé toute la nuit et ses yeux étaient en feu. Il voyait le soleil monter
derrière les tours avec soulagement. Il avait une sainte horreur de rester des heures
entières dans son taxi à l’instar d’une sardine dans sa boîte de conserve, lui qui
n’aimait que les grands espaces et avait toujours rêvé de vivre à la campagne.
Il déposa son dernier client qui ne lui laissa pas même un pourboire et éteignit
son lumineux. Six heurs du matin, il était l’heure de rentrer. Il appuya sur
l’accélérateur et un nuage noir s’envola du pot d’échappement.
3. Epoque post-apocalyptique.
Une épaisse fumée s’élevait des décombres deux quartiers plus loin, signe qu’il
ne devait pas aller au-delà sinon il entrait sur le territoire des cohortes cannibales.
Il n’avait jamais connu l’ancien monde. Il était né bien après que le ciel ne soit
embrasé, ne laissant qu’une terre dévastée et stérile. Il avait entendu d’innombrables
légendes sur le peuple qui habitait cette ville il y a bien longtemps, plus incroyables
unes que les autres. Qu’ils avaient construit une tour immense, « … une tour dont le
sommet pénètre les cieux ! » (Genèse 11, 4), ils la nommaient l’Echelle ou l’Eiffel,
il ne savait plus exactement. Mais qu’un jour, leur discorde avec une autre nation
ayant atteint son paroxysme, un grand conflit avait éclaté. Que leur dieu de la guerre
« Bomb Hach », ce qui signifiait littéralement « La hache de lumière », s’était mis
en colère et qu’alors les survivants avaient du se réfugier sous terre pendant de
nombreuses années. Que poussés par l’appel de la surface, ils avaient fini par se
débusquer de leur trou et s’étaient retrouvés confrontés à ceux qui étaient demeurés
à l’air libre mais nocif : des mutants hideux passés maîtres dans l’art de
l’anthropophagie et, là, ce n’était plus de la fable. Mais la plus surprenante de toute ,
cependant, était celle qui racontait qu’autrefois une immense boule de feu éclairait
le ciel en le faisant resplendir d’un bleu lumineux.
Il aurait aimé voir cela.
Il leva les yeux mais il n’y avait que de gros nuages poussiéreux se disputant
l’espace.
4.
Le ciel était gris et il sentit une goutte de pluie s’écraser sur l’arête de son nez
aquilin. Ses poches étaient plus légères et il avançait d’un pas aérien sur les pavés
usés par le passage des carrosses.
Il entendit soudain des cris et un curé déboula au coin de la rue, poursuivit par
une bonne dizaine de sans-culottes. L’homme en noir était à bout de souffle et
tombait fréquemment. Quand il fut à sa hauteur, celui-ci se jeta à ses pieds en le
suppliant ardemment :
- Sauvez-moi… mon fils…
Ses joues étaient creuses et il pleurnichait lamentablement mais lui ne fit pas un
geste, la compassion était un sentiment bien trop risqué. Alors les sans-culottes
empoignèrent malproprement l’ecclésiastique infortuné et l’insultèrent en le battant.
Pitoyable revanche.
- Merci pour ton aide citoyen, lui lança le meneur.
Sans qu’il n’ait rien demandé un second ajouta hargneusement :
- Il célébrait des messes privées en secret.
Un court instant, il les regarda emmener cet homme en braillant sous l’averse
naissante. Son sort était facile à deviner.
5.
La pluie se mit à tomber drue sur le pare-brise et il enclencha les essuie-glaces.
Il haussa le volume de l’autoradio :
-… entrecoupé d’ondées passagères sur tout le pays. Fin de votre bulletin
météo et reprise de votre programme musical. La voix féminine laissa la place à une
mélodie douceâtre.
Il pesta :
- Comme si l’on était trop con pour voir qu’il pleuvait.
La circulation commençait déjà à s’épaissir et les camions de livraison, stationnés
un peu partout, formaient des caillots bloquant le flux des voitures par intervalles.
6.
Des carcasses métalliques déformées et recouvertes de rouille étaient
éparpillées dans les veines asphaltées de la capitale en ruine.
Il s’était abrité dans l’une d’elles en attendant que le déluge radioactif se calme.
Certains contes pour enfants racontaient que les gens de l’ancien monde y passaient
des heures entières et ceci uniquement pour leur plaisir personnel. Lui n’en voyait
aucunement l’intérêt.
Quand il ressortit, des fumeroles s’échappaient du sol en réaction avec l’acidité de
l’eau. Il fit très attention à na pas poser le pied dans une flaque, ne voulant pas se
retrouver brûlé jusqu’aux os. Des petites herbes folles qui tentaient malgré tout de
survivre étaient aussitôt cuites, ne laissant que des petites pousses jaunâtres et
rabougries.
L’écho des percussions qui s’était subitement mis à déchirer l’air s’amplifia,
c’était de mauvais augure. Cela provenait du territoire des cohortes cannibales
et cela annonçait une attaque prochaine. Il devait prévenir son clan au plus vite.
7.
La musique régurgitée des haut-parleurs boulonnés dans les portières l’empêchait
de s’endormir au volant. Il baissa la vitre électrique et s’alluma une cigarette.
Délicate saveur, le règlement lui interdisait de fumer lorsqu’un client était à bord.
Il faisait ce métier depuis presque six mois, depuis qu’il avait été obligé de
quitter sa ville natale pour cause de licenciement. Cela n’avait pas été très facile
au début mais il naviguait maintenant à son aise dans ce dédale urbain, ayant
parfaitement le plan de la cité en tête. Condition indispensable pour faire prendre
les trajets les plus onéreux aux touristes, c’était dans son contrat.
L’entrée du parking située sous les locaux de son négrier lui fit bientôt face
et il jeta son mégot, cela fit des étincelles sur la chaussée. Il s’enfonça dans la
pénombre au ralenti.
8.
Il faisait toujours sombre dans les couloirs de cette maison dont la spécialité était
de dispenser des soins particuliers aux hommes que les charmes du sexe opposé
laissaient indifférent.
Il poussa la porte marquée de son chiffre favori, le jour entrait dans cette pièce
par une grande fenêtre sans rideau. Elle était dépourvue de toute fioriture, seulement
meublée d’une table garnie d’une vasque ainsi que d’un lit à baldaquin. Sur le
matelas de paille, un homme nu, un repli du drap venait juste couvrir la moitié de
son pubis et malgré sa maigreur, il ressemblait à un apollon. Il lui fit songer au
Christ étendu sur son linceul.
Il se déshabilla sans aucune pudeur.vil faisait un peu froid à cause de l’heure
matinale et après s’être rapidement lavé l’entrecuisse, il alla se calfeutrer contre son
amant éphémère.
9.
Le vent glacial lui fouettait le visage. Cet hiver nucléaire serait-il éternel ?
l’Ancien, le dernier homme du clan à avoir connu le monde intacte alors qu’il n’était
encore qu’un enfant, lui avait raconté qu’autrefois il y avait des saisons. Il avait du
mal à saisir cette notion : que l’hiver disparaissait pour que la végétation puisse
renaître d’elle-même, puis revenait l’endormir à nouveau.
Il accéléra le pas, son clan n’était plus très loin. Il passa devant un énorme
monticule de pierres dont un bon nombre étaient sculptées : visages de saints et
gueules de gargouille. Seulement deux demi-tours carrées pointaient encore
timidement les cieux.
10. XII ème siècle
Maurice de Sully, évêque de Paris, décidait de souder les églises Saint-Etienne et
Sainte-Marie en une seule cathédrale : Notre-Dame. Des échafaudages avaient été
dressés et la lumière rasante du soleil s’écoulant au travers formaient des raies
impalpables dans la brume de poudre blanche issue du remue-ménage.
Il était tailleur de pierre, était arrivé la veille au soir, et venait voir le maître
d’œuvre pour du travail. Il avait beaucoup marché ces temps-ci, se déplaçant de
chantier en chantier mais il désirait demeurer quelques temps au même endroit.
Peut-être dans l’espoir de fonder une famille et d’avoir un garçon à qui il pourrait
transmettre son savoir.
En voyant son signe de compagnon fièrement cousu sur son pourpoint, le
maître d’œuvre lui dit :
- Il y a toujours de la besogne pour l’un des nôtres.
Il prit ses outils, qu’il considérait comme la prolongation de ses bras et monta
avec agilité d’un singe à l’emplacement qu’on lui avait assigné.
11.
Je laissai derrière moi cette antique construction presque rendue au néant, que
l’Ancien nommait « La Grande-Dame », pour longer une avenue bardée
d’habitations fantômes à l’architecture métallique apparente, leurs peaux de verre
s’étant entièrement répandues sur le sol. Je m’efforçais de ne pas me trancher les
pieds dans cette rivière de débris plus effilés que des rasoirs. Elle constituait une
sorte de barrière protectrice autour de notre territoire et celui qui n’en connaissait
pas les dédales avait toutes les chances d’y rencontrer la mort.
Je continuais jusqu’à la rive du fleuve, il était gelé jusque dans son lit et plus
aucun remous n’en faisait onduler la surface. J’enfilais alors les patins noués
derrière mon cou et fit les ultimes centaines de mètres en glissant.
J’arrivais enfin devant la porte blindée qui bouchait l’accès de notre fortin
souterrain. Je frappais du poing, cela résonna à l’intérieur et une petite trappe
s’ouvrit. Je montrais patte blanche et dans un gémissement de ferraille, la
porte se souleva d’une trentaine de centimètres. Je me faufilais dessous, mes
yeux mirent plusieurs secondes à se réhabituer à l’éclairage halogène.
12.
Les néons fixés au plafond éclairaient de façon terne sa place de parking.
Après avoir tourné toute la nuit, le moteur émettait des claquements en se
refroidissant. Un autre taxi entra derrière lui alors qu’il prenait la direction du
bureau.
Une blonde platine était assise de l’autre coté du guichet, il lui balança une
blague misogyne en lui tendant la clé du taxi ainsi que la caisse cadenassée
contenant la recette nocturne. Elle rit sans avoir compris, il gloussa « in petto » :
Idiote mais quelle bouche. Pourtant seul le patron profitait de ses injections de
silicone. Elle approchait largement la cinquantaine, ce que deux liftings avait du
mal à cacher. Alors, pour s’efforcer de garder ses vingt ans elle achetait les
même vêtements que sa fille. Elle aurait cent fois vendu son âme au diable pour
une goutte d’élixir de jouvence.
Il lui tourna le dos et croisa l’équipe de jour en quittant le bureau.
13.
Etendu sur le ventre, sa main allait et venait sur le torse de son galant, sa peau
était plus douce que du velours, si douce qu’il aurait aimé pouvoir la caresser
jusqu’à la fin des temps. La pluie se remit à battre contre les vitres, tirant son regard
du vague où il était embourbé. Il rejeta le drap qui le couvrait jusqu’au hanche,
et le sexe ballant, alla se rhabiller.
Une fois ses bottes enfilées, il fouilla dans ses poches et lui lança un Louis d’or.
Paradoxe de la révolution : tout le monde préférait encore nettement la monnaie
sonnante et trébuchante des royalistes aux fragiles bouts de papier appelés assignats.
Le prostitué l’attrapa au vol et en vérifia immédiatement l’authenticité en le portant
entre ses dents.
Il finit de se reboutonner dans le couloir. Quand il passa dans le hall, le tenancier
du bordel (un individu suintant de graisses qui affectionnait tout spécialement
les petits garçons) lui lâcha un clin d’œil sous-entendu. Cet être le répugnait
et il se fit la promesse de le suriner un jour, juste pour son plaisir personnel.
Sorti de l’établissement, un carrosse attelé de deux alezans lui déboula devant
manquant de lui écraser les pieds. Il eut juste la conjoncture pour y reconnaître le
teint cadavérique de « l’incorruptible ».
14.
La rame de métro stoppa et la foule s’y engouffra, je tentais de m’y faire une
trouée. Je parvins à me coincer entre un obèse qui puait la sueur et une étudiantes
qui embaumait le patchoulis, ce mélange me tirait au cœur.
15.
Dévalant tout un tas de marches, il s’enfonça sous les fondations de la capitale
en ruine, gagna un tunnel semi-circulaire et sauta dans une fosse parcourue d’une
double rangée de rails sur sa totalité. Il prit le sud pour se glisser dans un second
tunnel beaucoup plus étroit. La moitié d’une motrice en émergeait, statique pour
l’éternité.
Là-dedans, il faisait aussi sombre qu’au fond d’un caveau mais cela n’avait pas
d’importance puisque chaque détail du trajet était parfaitement ancré dans une
partie de son cortex.
Il déboucha dans une salle semblable en tout point à la précédente, sauf qu’elle
était emplie d’ouvriers et de soldats vêtus d’une unique et même couleur primaire
(la couleur du clan), seul l’estampille tatouée sur chaque front désignant leur
appartenance à l’une des castes. Tous, sans exception, vaquaient à leurs occupations
en silence.
16.
Il flanqua un coup d’œil vers le bas, le chantier était une véritable fourmilière
où s’activaient une multitude de compagnons et simples artisans.
Toute construction commence par une démolition, quelle soit architecturale
ou mentale.
Pour imposer la nouvelle religion venue de Rome, le clergé faisait construire
sur les lieux dolméniques et les anciens temples de bois païens, s’assurant ainsi la
continuité de la venue des populations locales qui ne comprenaient pas que pour
détruire l’identité du peuple il suffisait d’en gommer la culture.
Il termina de desceller une pierre et l’entassa avec les autres, rien n’était perdu,
elles resserviraient toutes ultérieurement. De toute manière, lui et les siens savaient
comment replacer leurs symboles, ils en avaient l’habitude. Il releva la tête pour
éponger la transpiration inondant ses tempes et posa son regard un bref instant
sur le fleuve qui scindait pour contourner l’île, la réciprocité avec une vulve de
femme le frappa.
17. Encore plus loin : -12000
Une tribu de Magdalénien avait planté ses huttes sur la rive du fleuve qui ne
s’appellerait pas « La Seine » avant quelques milliers d’années.
Cette nuit, il avait passé la cérémonie d’initiation et avait obtenu un nom qui
faisait de lui un homme : un chasseur qui pourrait subvenir aux besoins des siens.
Il avait encore les peintures rituelles sue le visage et en était très fier. Aujourd’hui
serait sa première chasse aux rennes, événement au combien d’importance comparé
à celui où il avait viré sa cuti et auquel il aspirait à de meilleur performance.
Il avait son propulseur dans la main, c’était son père qui l’avait taillé et lui avait
offert lors de la cérémonie, le plus beau cadeau qu’il n’est jamais reçu. Sur sa
hanche, par-dessus la peau de bête qui le protégeait du froid, pendait un carquois
empli de harpons durcis au feu.
Tant de récit de chasse lui emplissait la mémoire qu’il avait hâte d’y être déjà.
Il allait pouvoir tirer sur autre chose que des troncs d’arbres mais il savait, qu’avant
tout, il se devait de respecter l’animal qu’il tuerait et lui demander pardon.
Il s’approcha de l’assemblée de chasseur, le mâle dominant lui grogna
impérieusement :
- Aujourd’hui, tu observes.
Il fut un peu déçu.
18.
- Sentinelle au rapport.
Il était au garde à vous ainsi qu’une vingtaine d’homme et avait fait un pas en avant.
Un manchot, le visage tailladé et un œil crevé, son commandant, venait de lui craché
cet ordre.
- Mouvement anormal des cohortes cannibales dans le secteur Nord-Ouest,
forte probabilité d’une menace imminente.
Il recula d’un pas et une autre sentinelle débobina son compte-rendu. Lorsqu’ils
eurent tous fini et reçu leurs ordres, il retourna dans la station. Sur le quai, des
enfants jouaient avec une vieille boîte en fer auprès d’un escalator.
19.
Il tapa dans une canette de coca cabossée trainant sur le quai, elle alla se ficher
sous un banc, puis il prit un escalier roulant qui le hissa vers la sortie.
…
La suite ?... Ce récit dormant dans un tiroir attend son "prince charmant" d' éditeur.
Merci.
· Il y a plus de 14 ans ·av0
Très prenant, j'ai pas décroché une seconde. Quel style ! Belle inspiration!
· Il y a plus de 14 ans ·ellisabee
Excellent récit sur trois époques, mené à un rythme étourdissant : j'espère qu'un éditeur aura la bonne idée de dénicher cette pépite !
· Il y a plus de 14 ans ·brunoh
Le chapelet d'un destin à travers le temps.
· Il y a plus de 14 ans ·av0