Le royaume de la grammaire

Voici que siège en majesté sur son trône d'albâtre le roi « Verbe ». Il est vêtu de son habit d'apparat et entouré de ses deux fidèles montures « avoir » et « être ».

Le premier est un pur-sang fougueux et possessif : c'est un fonceur et il veut avoir tout ce que les autres possèdent. Le second est un cheval plus raisonné, plus rusé et qui a le don de se faire passer pour un autre : il est et devient parfois tout ce qu'on peut lui demander d'être.

Le roi « Verbe » aime ses chevaux et les monte surtout quand il veut aller dans le PASSE, ce terrible territoire du souvenir où l'on ne peut rien changer. Mais il est parfois trahi par « Etre » qui met parfois sa ruse au service des sujets du roi.

Les sujets, parlons-en justement. Il n'y a pas de sujet sans roi ou bien alors, c'est un impératif : un roi qui gronde tout seul sans savoir exactement à qui il s'adresse. Il crache alors des postillons appelés « points d'exclamation ».

Mange !

Arrête !

C'est un roi désemparé en proie à une colère intérieure incontrôlable, sans doute parce qu'il s'aperçoit qu'il n'a aucun sujet qui ne l'écoute ou bien que ce sujet est sous-entendu, c'est -à-dire qu'il écoute mais qui se cache pour qu'on ne le voit pas.

L'avant-garde où les noms : ce sont de bons gros bourgeois ventripotants qui ne se baladent que très rarement sans leur animal de compagnie appelé « articles » : les définis sont les plus racés avec leur poil soyeux et leurs oreilles tombantes ou bien fières. Les indéfinis sont des félins : on ne sait jamais vraiment où ils sont et à quoi ils renvoient. Il y a ausi les possesifs qui n'arrêtent pas de suivre leur maître et les démonstratifs qui se font toujours remarquer : quelle étrange famille. S'ils sont riches, les sujets sortent avec leur valet appelé adjectif. Il peut suivre ou bien devancer son maître. S'il est petit, il est plutôt devant mais s'il est trop grand, pour ne pas faire d'ombre au bourgeois, on lui demandera gentiment de se mettre derrière.

Tout ce petit monde précède donc le roi lors du défilé du cortège de la cérémonie de la PHRASE.

Lorsque les noms sont trop affairés dans leurs petits commerces, ils se font très souvent remplacés par de petits soldats très intelligents et très rapides aux oreilles pointues et au nez vert : les pronoms. Il y en a de toutes sortes et de toutes les personnes.

Finalement, le roi n'est pas si puissant que ça me direz-vous : il doit être toujours d'accord avec son sujet et leur prêter allégeance de personne, de nombre et quelquefois même de genre. Le sujet fait l'action mais le verbe est l'action !

Après le roi vient l'arrière garde. Parfois, le roi boude et n'admet personne derrière lui sauf, à la rigueur, ses mimistres autrement appelés compléments de.... Il est vraiment intransigeant et intransitif. D'autres fois, il est plus prudent à l'égard de certains Bourgois et demandent à ses agents spéciaux appelés prépositions de le protéger. Les prépositions en chef sont les généraux « A » et « De » qui sont obligés, c'est écrit dans leur contrat, de se coltiner les animaux domestiques des compléments qui sont derrière. Cette formation du cortège est appelée « transitif indirect ».

Mais dans la plupart des cas, le roi est bon seigneur et accepte que derrière lui défilent les Bourgeois et leurs bestioles sans la présence des agents secrets : ce cortège est appelé « transitif direct ».

Les Bourgeois de l'arrière-garde ont les mêmes droits que les Bourgeois de l'avant-Garde et ils peuvent être précédés ou suivis de leur valet.

Revenons à notre cortège...

Le roi est précédé de bons gros Bourgeois qui, eux-même sont précédés de leur animal domestique et, de temps à autre, précédé ou bien suivi, selon leur taille, de leur laquais : c'est l'avant garde.

Après le roi, de nouveau des Bourgeois et leur chat ou leur chien mais avec parfois la présence d'espions au service du roi qui sont là pour le protéger en cas de coup d'état.

LA VIEILLE DAME TELEPHONE A SA MEILLEURE AMIE dans un café.

Les ministres du roi sont appelés les compléments de.

Le ministre du temps n'est jamais en retard. Le ministre du lieu est toujours là quand on l'appelle et le ministre de la manière mange toujours très proprement. Il y en a bien d'autres pour former le gouvernement du roi. Ils ont un pouvoir législatif et disent où, quand, comment, pourquoi le roi doit agir. Ils peuvent être en fin de cortège ou bien à son tout début. Le pouvoir exécutif est laissé au roi avec l'accord de ses sujets.

 Qui peut devenir ministre ? un Bourgeois, toujours avec son animal devant lui introduit par un agent secret (car n'oublions pas que c'est un ministre) ou bien un adverbe.

Un adverbe est un monsieur est très vieux mais très sage qui connaît beaucoup de choses et dont l'enseignement est toujours précis.

à suivre peut-être...