LE SCHMILBLICK

d-rudsek

Comment parler de cette triste parenthèse

De ce temps quotidien où en fait on ne vit pas


Bien chauffé dans la confortable prison de l'habitude

A l'aise dans ce cadre d'où jamais rien ne déborde

Ce retour éternel qui nous plonge dans l'hébétude


Et pourtant...

Pourquoi ne pas dire la poésie des rapports et des études,

L'élégance des tableurs où chacun excelle et aligne les données,

Cette activité qu'on compte escompter,

La joie de s'aliéner de toute réflexion,

De tout retour sur soi, dans cet enfermement wordélique

Le bonheur de tant d'attente avec ce temps qui file sans filer

De ces heures qu'on sent passer mais qu'on ne voit pas

Dans la sécurité de notre costume étroit


Pourquoi ne pas se réjouir d'être un mur muet derrière de mûrs murets

Ceux des lignes de fuite, des voies buissonnières


Pourquoi alors ne pas succomber à la mollesse de ces heures insipides

A la vacuité de ce temps passé pour faire avancer

Ce foutu schmilblick


D. Rudsek 2015

Signaler ce texte