Le Shah tyran
Jean Claude Blanc
Le Shah tyran
Cette fable est partie d’une simple anecdote
Au fond de mon jardin, y’avait un nid d’oiseaux
Un sinistre mistigri, un vrai petit salaud
N’a fait qu’une bouchée de mes petits moineaux
C’était un chat persan, qui rôdait par ici
Je le voyais venir, chaque soir sans bruit
J’avais beau le chasser, et faire du pétard
Quand j’avais dos tourné, revenait sur ses pas
Soudain dans mon cerveau, çà se mit à bouillir
Je me vis embarqué pour voyage en Orient
Dans la Perse d’antan, au pays des Balkans
Félin à sa manière, régnait le Shah d’Iran
Gouverneur arrogant, Shah d’Iran, Shah persan
Autre exterminateur au regard nonchalant
Avait tout du matou, tous les vices, les ruses
A son air innocent, on lui confiait la lune
De là en faire un conte, il n’y avait qu’un pas
Je le franchis sans honte, et même sans hésiter
J’aime bien mélanger, les genres, et les coutumes
Les mots à double sens, se rejoignent souvent
Le Reza Pahlavi, monarque progressiste
A son air angelot, redoutable oppresseur
Avec la CIA, avait conclu un pacte
Donnes-moi ton pétrole, le reste je m’en charge
Mon minet dans son coin, il a la tête ailleurs En fieffé égoïste, n’en a que pour son ventre Quand c’est l’heure de becqueter, ron-ron lui est servi Timide vient miauler, comme un pauvre affamé
Autre Shah à fouetter, revenons à Reza Un vrai mégalomane, fait sa « révolte blanche » Combattu les Mollahs, s’en est mis plein les poches A fait son « Mein Kampf », y’en a que pour sa pomme
Je n’aime pas les chats, mais çà n’a rien à voir A leur regard sournois, j’en devine les rages Les félins c’est connu, ils te font patte douce Mais s’ils sont affamés, te dévorent tout cru
Clin d’œil au Shah persan, qui régnait sur l’Iran Ouvert aux grandes idées, en fait que faux semblants Répressions silencieuses, finissaient dans le sang Du haut de son palais, le roi se régalait
Pour lui c’est terminé, que les yeux pour pleurer Khomény et sa bande, prêchaient loi coranique Le peuple ébloui, marchait dans la combine A plongé le pays dans les ruines islamiques
Comme quoi la corruption, un jour, elle se paie cash On voudrait se venger, on se retrouve blousés Au monarque sanguinaire, succèdent dictateurs Toujours la même histoire, y’a jamais de vainqueur
Le matou quant à lui, fait sa popote tranquille Solitaire greffier, s’en laisse pas conter Il amuse les mémés, endort ses bienfaiteurs Belles années devant lui, le séducteur zélé
Par le chas d’une aiguille, il te ferait passer Tellement maniéré, la mine à faire pitié Le dignitaire de Perse, lui, a eu moins de chance A du quitter la scène, pour se mettre à l’abri
Des fois çà me démange de lui en loger une Sous son air innocent, prédateur sans pitié Extermine volatiles, d’azur, assoiffés C’est sa façon à lui, de prendre un peu son pied
La morale de l’histoire, c’est qu’il faut se méfier On vient te dorloter pour mieux te couillonner L’instinct reprend ses droits, dès qu’on est concernés Aux caresses graciles, succède férocité
JC Blanc juin 2012
Excellent texte, même si j'aime bien mieux les chats que le shah, les premiers ont l'excuse de n'être pas sortis de l'état de nature et de n'avoir pas conscience du mal qu'ils font. Les textes à vrai message ne courent pas le pavé, tu m'as fait bien plaisir ce matin.
· Il y a plus de 12 ans ·jaya