Le Soleil des Quatre Saisons

Emmy Jolly

« Dans la chaleur du soleil, celui qui sommeil même en dehors de l'été, il faut savoir le fêter.

Il faut le préserver et s'en étonner. Je me remplis d'odeurs, celle de la nature. Ces odeurs si familières, ce sont celles d'hier, et je me plais à rêver même si je suis trop énervée. Il faut savoir tourner les pages pour évoluer. Ce matin j'avais envie de balade. Marcher me fait du bien.

Un soleil de saison ne sera jamais le même que celui qui surgit d'est en ouest. Il est différent à chaque fois. Un soleil de saison ne sera jamais le même qu'un soleil d'été ou d'hiver.

Il accompagne la ruée de l'or interstellaire. Il pactise avec les astres accommodant de notre univers.

Mon soleil d'été est en apnée. Il ne respire plus. Mais ce n'est que pour un temps. Le temps d'une saison. Il rugit dans la fusion vermeille.

Le rougeoiement d'un monde que je juge idéal à ma façon m'a fait douter. J'ai hésité à le reconquérir.

Le voilà mon soleil des quatre saisons : au printemps, il est odorant, fleuri, envoûtant. L'été, il fait le plein de valeur chaleureuse, il est brûlant à souhait. En automne, le roux et l'enivrant le laisse bon enfant. Et l'hiver sa courbe est frissonnante, c'est mon petit rond timoré.

Toutes les sensations connues sont les bienvenues. Celles qui sont humaines ou bien abstraites puisque elle me semble incomplète. Le contraste des couleurs vaudrait-elle celle liée au toucher par des textures opposées ? Ou bien les sens gustatifs seraient-ils trop volubiles ?

La vue de ce corps pénétrant l'horizon désormais si familier a tout à nous apprendre. Il foudroie la matinée qui entame sa litanie. Il embrasse la soirée de son concerto imprévu. Nous ne savons jamais comment nous allons le retrouver notre astre ambivalent est outrageant. En effet, il fait outrage et ombrage à mon image. Il n'est qu'un tout petit insecte volage qui n'a plus d'âge. Il n'est que l'impartialité d'un nouveau voyage. Et je m'octroie une balade au fil des pages.

Je visualise son corps sur tous les rivages. Il inonde mes instants les plus intimes, des plus farfelus aux plus beaux et même les plus imprévus. J'ai le souvenir d'un matin de fête où les joyaux qui m'ont réveillé n'étaient en réalité que des rayons de perles ensoleillées. »

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