Le temps

Faire les choses pour demain, après-demain, pour toi qui viendra un de ces jours, et encore je ne sais pas, le temps n'est pas quantifiable quand je t'attends. Je ne suis pas forte pour les dates, les rendez-vous lointains dans le calendrier et dans l'espace. La vie passe, j'ai l'impression que je vais vivre plus de choses dans dix ans que maintenant, quelle étrange sensation! A quoi me mène cette métaphysique que j'ai dans le coeur et dans la tête? A un alter ego qui n'a qu'une parole, un ami qui a la profondeur d'un roman épique, l'ombre d'un homme en plein midi? Il fleure bon demain, après-demain paresse encore, le temps s'imprègne de toi, de ton odeur tandis que les pages de mon agenda s'impatientent. Combien de jours encore, combien d'heures, de mois? Combien de temps dure un aller-retour chez toi?

Faire les choses pour demain, après-demain, un de ces jours. Le sablier dans le salon égrène des minutes, des secondes, le métronome scande des notes au piano qui pour un peu jouerait tout seul comme dans les saloons des westerns. Se lancer des défis, des sursis, le temps passe et nous échappe comme l'eau entre les doigts. Le temps a comme un silence qui grésille dans la pièce où l'on se trouve, on ne sait quelle forme lui donner, mais il pèse lourd.

Me distraire, faire passer le temps, le devancer, venir à toi pour faire avancer les choses, on dirait que le temps est une borne kilométrique qui passe au fur et à mesure que l'on avance, c'est compter sans la rotation de la Terre autour du soleil, sans les pages que je tourne pour te retrouver, à quel chapitre je ne sais.