Le Temps du Lire

Miren Elle

Le Temps est une chose étrange… Ainsi que pour l’un tout va trop vite, pour moi tout est en étirement de vides à combler. Je suis une funambule qui a pour mission de tricoter en mailles un filet serré-le plus vite possible parce que le danger ô est grand, celui de glisser fatalement de mon fil-. J’avance en essayant de poser des sécurités tramées pour ne pas sauter dans le vide le néant. J’abhorre ce temps et puis comme je suis un peu embobineuse, je défais la nuit ce que j’ai tissé le jour.  C’est ça l’anorexie, on embobine, jusqu’à en perdre la raison et le jugement cartésien, du moment que le monde, lui, il y croit, à ce que l’on dit.

Mais mon problème avec le temps date de ceux des plus anciens. Avant je lisais, tout, je dévorais les livres, engloutissait les mots, les paragraphes avec avidité, une boulimie de lettres, une orgie de lignes noir sur blanc.

Maintenant, je calcule, pèse, repèse, envisage, réfléchis très fort, et pour mon grand malheur, ma maladie m’empêche de lire… I’m dying for lire un livre, retrouver mes amis de papiers, qui m’aidaient tant à apprivoiser le Temps…

Ma solution à moi est de lire,

Mon cerveau est fatigué,

Alors j’aquarelle

Avec des pigments

En instantanés de vie

Stimuli de temps qui vit, se vit…

Pour l’instant je ne lis que des textes courts, ça j’y arrive, alors je lis vite, ferme les yeux, prends un pinceau, des couleurs, c’est ça pour l’instant ma façon d’apprivoiser non sans mal mon Temps…

Signaler ce texte