Le temps d'un rendez-vous

alias

Allez savoir pourquoi je vous raconte ça… Une histoire de la vie quotidienne qui vous est probablement arrivé à tous. Peut-être que j’espère des conseils.

Pour commencer je dois vous dire que les relations humaines, j’irais même jusqu’à dire les interactions sociales en générales ne sont pas mon fort. J’ai vécue reculée de la vie durant longtemps et même si je connais les théories sur les relations humaines, j’ignore comment les mettre en application.

Donc ça commence avec l’envie de chouchouter ma chevelure. Il  y a peu de temps,  alors je me suis mise en quête d’un coiffeur. Une fois trouvé, je me rends à l’adresse histoire faire du repérage et de prendre en même temps un rendez-vous. Une fois passée la porte, personne. Je prends une profonde respiration quand le bruit de ses rangers sur les dalles métalliques m’interpelle. Un coup d’œil sur la gauche, il apparaît, entier. Un jean clair sortant de ses chaussures et remontant à sa taille, un tee-shirt noir uni, une chaîne discrète autour du coup et le visage des magazines. Plutôt loin de mes goûts habituels en réalité.

C’est une sensation vraiment étrange que j’éprouve à cet instant. Le cœur qui bat plus vite mais pourquoi ? S’agit-t-il seulement de la peur du contact humain qui se manifeste ou celle d’un contact avec lui ?

Je pourrais vous le décrire des lignes durant mais mes mots ne lui rendraient pas justice. Le plus beau, peut-être pas. Difficile de juger qui l’est ou ne l’est pas.

Bref. Deux jours plus tard, je m’y rends de nouveau, pour la coupe cette fois, priant que ce ne soit pas lui qui s’occupe de moi (Je m’imaginais déjà comme Joyce dans Edward aux mains d’argent, s’il y en a à qui ça parle…) et coup de chance il ne semble même pas être là.

Erreur bien entendu, il est là. Je devais être livide quand je l’ai vu, MAIS un autre client vient d’arriver alors pour moi ce sera la coiffeuse. Je me détends, tant bien que mal en me disant que je vais me faire chouchouter le temps d’un shampoing et d’une coupe. Me voilà donc à l’étage à me faire shampouiner pensant que tant que je suis en haut et qu’il est en bas je peux rester calme. Mais non, il monte, installe son client et me regarde longuement. Ses yeux si clairs. De la couleur d’une rivière d’Ardèche par temps clair en été… Que faire ? Détourner le regard l’air de rien, lui sourire ? Croyez-le ou pas, j’ai été brave. Oui je lui aie sourie, les yeux pétillants, les pommettes probablement rougies et le palpitant voulant violement s’échapper de mon corps. Brave oui, mais pas téméraire. J’ai détourné les yeux avant de connaitre sa réponse…

Je me trouve parfois pathétique.

Mon rendez-vous achevé je pars et depuis je ne pense qu’au prétexte qui pourrait me ramener à lui. Je ne suis pas assez courageuse pour lui dire qu’il me plait en toute franchise. Et je n’ai pas la prétention de croire que je pourrais lui plaire.

  • C'est vrai qu'il y a de belles rencontres et qui ne vous laisse pas indifférent et tout comme toi Frédéric je ne voudrais changer cela pour rien au monde. Parce que même si on a, à ce moment là, l'impression de ne plus être en possession de nos moyens, on se laisse volontiers submerger par les émotions et les sensations.
    Et sousou, après BEAUCOUP d'hésitation j'ai décidé de me prendre par la main et de retourner dans ce salon ( mais aux heures d'ouverture ;) ) et de... disons tenter quelque chose. Après tout, il ne voit peut-être pas très clair! Haha

    · Il y a presque 11 ans ·
    14 orig

    alias

  • j'ai autant de courage que vous......mais peut être que j'irai traîner dans le quartier aux heures de fermeture du salon de coiffure.... on sait jamais, une rencontre fortuite est si vite arrivée:-))
    Très bien écrit.

    · Il y a presque 11 ans ·
    20130406 140719

    sousou

  • Ma boulangère à un regard à se damner; Ma factrice, un humour génial et une conversation à la Pagnol (je pourrais, chaque jour, m'envoyer à moi-même des lettres rien que pour le plaisir de la voir La femme de mon voisin jette un trouble dans mon cœur chaque fois qu'elle me dit bonjour depuis son jardin et qu'elle remonte délicatement la bretelle de sa robe sur son épaule en souriant...
    Il ne me viendrait pas à l'esprit de vouloir changer quoi que ce soit à cet état des choses.

    · Il y a presque 11 ans ·
    Un inconnu v%c3%aatu de noir qui me ressemblait comme un fr%c3%a8re

    Frédéric Clément

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