Le tueur du village.

Les étoiles commençaient à se montrer. Le soleil se cachait derrière quelques nuages. De fines gouttelettes venaient se poser sur le sol caillouteux. Les passants, peu nombreux, se hâtaient de rentrer chez eux. Au bout de quelques minutes, il ne restait qu'une petite fillette assise au bord du trottoir. Elle tenait dans sa main gauche un nounours en peluche brun. La fillette portait des nattes blondes et un joli ruban vert clair ornait sa chevelure de blé. Ses jolis yeux bleus ressemblaient à des océans profonds. Par sa taille, elle semblait avoir treize ans.
Une jeune femme accourut vers la jeune fille.
" Rentre ma fille, ou le Tueur te trouvera."
La fille, qui avait une mine joyeuse quelques secondes auparavant, se releva en vitesse d'un air apeuré. Elle ramassa son nounours et courut en direction de sa maison. La femme soupira et observa les alentours. Un buissons s'agita. Pensant que c'était le mouvement du vent qui l'avait fait bouger, la mère s'avança vers la végétation. Un petit rire s'échappa du buisson. En une fraction de seconde, un homme armé d'un poignard sortit et agrippa la femme.
"Tu as peut-être protégé ta fille, mais tu n'as pas surveillé tes arrières."
Sa voix était rauque. La mère n'eut le temps de rien ; le tueur enfonça son poignard dans le cœur de la femme. Un sourire diabolique se dessina sur le traits de l'homme. La mère sanglota et le tueur la jeta dans un ravin. Son travail fait, il observa la maison de la fillette. Il s'avança d'un pas puis recula. La pluie s'en allait, et les gens commençaient à sortir de chez eux. Le monsieur rangea son poignard puis retourna dans sa cachette.
Le père de la fillette barricada les portes et les fenêtres.  La fille se dirigea vers le réfrigérateur et ne trouva qu'un maigre poisson. Elle, qui mourrait de faim, devait attendre que son père aille faire des courses.
" Chérie, je vais au magasin, tu peux manger le poisson en attendant. Ta mère doit être rentrée chez une amie, ou dans un bar. Quoi qu'il en soit, je te laisse seule à la maison. Je ne ferme pas à clé, mais si quelqu'un entre, tu cours t'enfermer dans ta chambre avec ta jumelle et ton petit frère. "
La fille hocha la tête, puis monta les escaliers. Elle alla rejoindre sa soeur jumelle qui jouait avec leur frère. Quand sa soeur vit la tenue de la fillette, elle faillit s'étrangler.
" Eglantine ! Ta robe est déchirée ! Et tes ballerines sont toutes sales ! Je vais t'habiller. J'ai de bons goûts."
Elles éclatèrent de rire  puis Nadine, la soeur d'Eglantine, lui trouva une belle robe. Elle était toute noire, avec une fine ceinture tressée beige. Les manches étaient courtes, mais un petit gilet par dessus de couleur blanche ferait l'affaire.
" Tu es sublime. Je vais aller nettoyer tes ballerines, mais elle mettront quelques jours pour sécher complètement. Je te laisse mettre les miennes."
Nadine sortit de la chambre. Eglantine enfila les ballerines brunes et s'observa dans un miroir. Elle était très maigre, malgré cela, elle était très belle.
Soudain, un cri retentit. La fillette se figea. Ce cri aigu était celui de sa soeur.
Eglantine courut vers l'escalier et vit le tueur qui égorgeait froidement Nadine. La fillette se cacha dans sa chambre avec son frère en pleurant. Elle agissait lâchement, mais elle savait qu'elle n'avait aucune chance face au tueur. Elle prit son frère dans ses bras et sanglota.
(A suivre...)