Le vent m'envole

Yeza Ahem

De la puissance du vent à nous faire être ailleurs...

Le vent… le vent… le vent d'ouest… Quand je le sens sur mon visage, dans mes cheveux, je ferme mes yeux. Et là, où que je sois, je n'y suis plus. Ce ne sont plus des voitures au loin, mais le roulis des vagues ; ce ne sont plus des valises à roulettes qui me frôlent, mais des galets qui s'entrechoquent ; ce ne sont plus des pigeons, mais des mouettes qui piaillent. Le vent ne me projette plus les échappements automobiles mais des embruns marins dans mes narines. Et alors, je ne suis plus moi mais cette enfant qui court sur la plage, accrochée à la ficelle de son cerf-volant ; je ne suis plus cette enfant mais le losange en papier qui ballotte de gauche à droite selon l'inspiration d'Eole ; je ne suis plus ce lambeau, mais l'oiseau qui le frôle, appuyé sur le vent ; je ne suis plus une plume, mais tout simplement le vent, et je pars, loin, aux confins.


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